vendredi, mai 10, 2013

Saison 2012 Season

26 fév - Run&Skate Chamonix (12km et 18km) - 31°/95, 50' en skate, 1h09' en run
24 mars Prologue Raid INPG - Raideurs du Matin 5ème
29 avril - Utra Tour du Mole (34km/2.700D+) - 4h38', 15°/223 scratch, 2°V1H
5/6 mai - Raid INPG (125km / 4.600D+) - Team Raideurs du Matin - non classé sur mon abandon sur blessure
12/13 mai - Challenge Charles & Alice 107km+42km 8000D+ - Forfait
26/27 mai - Maxi-Race 85km 4810D+ - Forfait
1er juil - Marathon du Mt Blanc 42km 2511D+ - Forfait
6 oct - Arrancabirra 18km 1400D+ - 2h29 6 bières - 30° scratch/25° bonifs/1200
18/21 oct - Grand Raid de la Reunion 170km 10845D+ - Abandon 80°km

Bilan 2012
Une année en roue libre ce sont un organisme qui se déconstruit, le tête qui n'y est plus vraiment. Mais c'est aussi la liberté de ne sortir que pour le plaisir, sans se prendre la tête avec les séries VMA/PMA et autres tortures au seuil. En revanche rien à faire, pour prendre du plaisir en course avec un dossard, il faut du jus, des fibres, et de la niaque. Et donc de l'entrainement. 

Objectifs 2013
Année de transition vers un retour à meilleur forme, je me suis mis un objectif plaisir et pur montagne avec L'Echappée Belle et cette magnifique traversée de Belledonne. Pour cela je vais essayer de retrouver de la musculation, de l'endurance, et de la durabilité. Pour m'y préparer et limiter la fatigue des organisations et des voyages, je ne fais que des courses en local : trail de Fiz, Faverge, Montagn'Hard, sur des formats 60/100 km plutôt typés montagne. Des sorties longues qui vont jalonner les prochains mois et qui seront autant de curseurs sur le baromètre de ma forme. 

dimanche, octobre 21, 2012

Grand Raid de La Réunion 2012 - 20ème édition

Un rapide retour sur la course du moins pour ce que j'en ai vu : jusqu'au pied du Taïbit.

La météo a été bien programmée. Des trombes d'eau environ 1' après le départ, ce qui a permis de faire les images du départ au sec. En suite un pu... de semi marathon avant d'attaquer la montée au volcan. Emilie Lecomte vraiment impressionnante qui s'est mise à accéléerer devant moi juste pour montrer à l'Espagnole Nerea Martinez (finalement 2eme) qui la suivait à la trace que ce n'était pas la peine d'insister. Effectivement 10° au scratch. Bon. Le vent qui s'ajoute à la pluie au volcan en fait craquer quelques uns. Puis le brouillard dans le descente vers Textor nous oblige à nous regrouper pour faire des relais. Epuisant de faire la trace, tu ne sais pas sur quoi tu poses les pieds et le terrain est très casse gueule . Dans mon groupe de huit coureurs, 2 ont sautés sur chevilles en vrac. 

A Marre A Boue les organismes sont déjà bien entamés, mais Kervegen est comme d'habitude un passage long et laborieux. Mais avec la pluie ce sont des torrents qui ont remplacé le chemin, les pieds constamment dans la flotte. La descente vers Cilaos est toujours aussi belle et engagée. Et à Cilaos sur les coups de 11h c'est ... la canicule ! Les écarts de températures sont toujours aussi impressionnants sur cette course, et épuisent les organismes. 

Perso je savais que j'allais en chier pour cause d'absence totale d'entrainement et de volume cette année. Ca n'a pas manqué. Au bout du semi avant la montée au Volcan une première hypo. J'ai récupéré dans la première moitié de la montée. Sur le volcan j'ai fais la trace un moment. Du coup après Oratoire Sainte Therese j'ai attendu un groupe de coureurs derrières pour descendre vers Textor et sucer la roue (les basquettes ?). Sur Kervegen j'ai du m'habituer à un rythme de paschyderme asmathique. Descente sur Cilaos m'a fait bien plaisir avec un bon déroulé et engagement agréable. Je pense me refaire une petite santé, et finir le retse du parcours en mode rando, sans esprit de performance. Mais la montée vers le Taïbit est laborieuse, vertiges, nausées. Plus de jus. Pas envie de me mettre au tas dans Mafate (faut ressortir !) End of the Story. 

Pour la petite histoire, je me suis aperçu que rien n'est prévu par l'organisation pour le rappatriement des abandons. Demerden sie sich. Mais bon c'est écrit noir sur blanc et j'approuve cette simplicité et mise en responsabilité. Un gars qui a entendu ma question m'a gentiment proposé de me ramener sur St Gilles. Au pied du portail même. Ouf !

Bref très belle course, avec des conditions incroyable (voir le temps des premiers et de tous les autres, rajouter entre 8 et 10h rapport aux éditions précédentes). Mais il faut y être préparé. 16h, 80km, et 4200D+ c'était largement ma plus grosse sortie de l'année ... très insuffisant. 

Bravo aux finishers : PhV incroyable 20° au scratch et 1er V2 (en 36h ... dire qu'il voulait faire moins de 30h), mon potos Baz (90° en 41h), Bikoon croisé après mon abandon qui a bien géré, et tous les Survivants. Pour le coup le slogan du tshirt finisher (toujours aussi laid avec sa broderie et son jaune pisseux, une marque de fabrique) est vraiment mérité. 

L'accident qui endeuille la course est vraiment triste. D'après ce que j'ai entendu, un métro du club de trailers Marseillais. RIP camarade. 

vendredi, mai 11, 2012

Ultra-Programme 2011 / 2011 Annual Schedule at a Glance


15 jan - Winter Eco Trail (13km 100D+) 26°/154 en 55'11"
23 janv - Ski de FondFoulée Blanche(42km, 630D+) 322/826 en 2h09"
6 fev -Ski de Fond La Bornandine (42km) - 195°/380 en 1h27"
27 fév - Run&SkateChamonix (12km et 18km) - 27°/55 en 1h21 (Run par Manu) et 1h09 (skate par bibi)
14 et15 mai -Challenge Hero Crest(106+43km / 6.700D+) - 8°/97 en 15h40 sur le 106km, 6h15 sur le 4km, 2°/9 au Challenge
22 mai - Utra Tour du Mole (34km/2.700D+) - 12°/135 en 4h46
25 juin - Triathlon Lac Aiguebellette (700m/22km/5km - 560D+) - 72°/300 2h06
2 juillet - Lavaredo Ultra-Trail (90km, 5.300D+) - 75°/420 finishers/600 en 15h31
15-17 juillet - Trail Andorra - Ronda Dels Cims (170km, 11.000D+) - abandon au 90°km 7300D+
3 août - KV Manigod(3,2km, 1.000D+) - 47°/114 en 48,1'
26 au 28 aout - Grand Raid des Pyrénée(154km, 9.000D+) - 2x80km off & on (77°/800 en 13h51 + 11h30)
11 au 18 sep - Tor des Geants (330km, 24.000D+) - abandon km 324 en position 3°/500 en approx 89h
8 oct - Arrancabirra(18km, 1.400D+) - 17°/1200 en 2h31
30 oct - Monte-Casto(46km, 2.300D+) - 43°/440 en 5h15

Bilan 2011
Mon objectif a été le TDG pour 2011. J'avais prévu dans mon bilan 2010 de faire un entrainement uniquement accès sur le spécifique avec des trails techniques (Lavaredo, GRP, Andorra). Cela a juste parfaitement fonctionné. Ajouté à cela des "jogging" au moins 4 à 5 fois par semaine en pure dénivelé autour de Chamonix, je me suis senti puissant, jamais sur la réserve, et aucune douleur ou contracture tout au long de la course. Dommage que le psy n'est pas suivi jusqu'au bout. C'est mon nouveau challenge pour 2012.

Objectifs 2012
Aucun. Je fais une pause.

J'ai fais une seule course (Ultra Tour du Mole) en mai. Et je vais aller faire le GRR en octobre, mais probablement plus en mode randonneur que réellement coureur, et parce que j'avais déjà décidé d'aller à La Réunion de toute façon. Je n'ai plus vraiment envie de compétition pour l'instant. Mon objectif premier est de balayer mes peurs et mes angoisses qui m'envoient dans le mur lorsque j'approche du graal. Ne plus systématiquement reprocher au passé, ou espérer du futur, mais tout simplement vivre le monde réel, celui du présent. Comme la naissance de ma fille Louise par exemple. 

Du coup je vais également faire une pause dans ce blog. Mettre le surmoi Ultra-Steph en sourdine. Retrouver Steph le moi. 
A bientôt.

Raid INP, le VTT m'a "tuer"

Les 5 et 6 mai les 30 équipes rescapées du Prologue se sont affrontées au Raid INP Grenoble, entre Ecrins et Belledonne. Mon abandon disqualifie Les Raideurs du Matin qui m'ont accueilli cette année. Les Chauds Patates l'emporte pour la troisième année consécutive !

Après notre belle 5ème place au Prologue, nous souhaitions nous battre avec les Chauds Patates, les DSA de l'ami Nic-Nic, ou les Bouchers au corps à corps, en trail comme à la pédale. Sur un magnifique parcours partant de Saint Laurent en Beaumont jusqu'à Bourg d'Oisans le premier jour (VTT, Trail CO, Tir à l'Arc) et jusqu'à Grenoble le deuxième jour (Canoë, Trail, VTT, CO, Biathlon), environ 125 km et 4.600D+, les DSA ont marqué la première journée, les Chauds Patates ont été impressionnant la deuxième journée.

La pluie aura été active toutes les nuits battant la toile des tentes frénétiquement, mais aura eu la bonté de s'arrêter au moment du lever. Magique. Sauf que le terrain était boueux au possible, m'occasionnant deux belles gamelles dans la première grande descente, dont une entre deux arbres frappant la tête et le mollet gauche. Mon VTT qui avait une chaîne qui ne tenait pas sur 3 pignons, a fini par rendre l'âme, heureusement juste à un point de contrôle avant le déjeuner où l'équipe de maintenance peut me changer mon vélo. 10' de perdues quand même. A la première CO nous sommes 4ème, mais là un oedème au mollet gauche commence à me faire soufrir fort. Deux belle erreurs de CO (22 balises), plus bibi qui n'avance plus, les RDM arrivent quand même à prendre le parcours bonif de VTT mais on finit deux heures derrière les DSA.

Au matin j'annonce mon abandon au coéquipiers qui continuent seuls. Elise, Fred, Basile, et Yoann vont être très forts. A nouveau 3ème au ravito de midi (où j'officie comme bénévole désormais) juste derrière les Chauds Patates et les DSA, après un kilomètre vertical où Elise a été au fond du fond, Yoann et Fred tractant comme depuis la veille, tout en assurant l'orientation. Une petite erreur de communication leur coûte la boucle bonus. Dommage. Mais 2ème au biathlon, champagne ! Normal avec Yoann qui baigne dedans depuis tout petit.

J'ai adoré l'ambiance de l'équipe. Si ils donnent une deuxième chance au "papi", je repars !
Oragnisation étudiante des INPG au top durant ces trois journée (prologue + raid), et un très beau parcours chaque année renouvelé. Tout de même, ça fait de plus en plus bizarre d'être entouré de jeunes gens nés l'année de mon bac !

Résultats - Détails
CR de Nic Nic

lundi, mai 07, 2012

Quand le ski de rando en Suisse améliore le sort des baleines

Une semaine de ski de rando en Suisse  avec Boris, Arnaud, et Oncle Bernard organisé de main de maître par Oncle Bernard (auteur du magnifique montage vidéo by the way) du 10 au 16 avril 2012.

En lieu et place d'un raid Simplon Pass to Zermatt, adaptation météo oblige, au programme :
- Simplon Pass avec Breithorn, et deux tentatives du Spitzhorli,
- Arolla avec Pointe de Vouasson et tentative Mont de l'Etoile à partir de la Cabane des Aiguilles Rouges, puis magnifique Mont-Blanc de Cheilon à partie de la Cabane des Dix (et un igloo pour tromper le temps par mauvaise météo).

Trop heureux d'avoir pu contribuer à un accord international sur le sauvetage des baleines !


mardi, mai 01, 2012

Ultra Tour du Mole - Edition 2

Dimanche, Stéphane Roguet a remis ça. Une deuxième édition de son UTM bien réglée, avec près de 225 coureurs, et une météo qui aura joué à cache-cache jusqu'au bout. Cette année c'est Michel Lanne qui remporte la palme en 3h48, reléguant le second à plus de 15'. 

On s'attendait à de la pluie, de la boue. C'est une chaleur assez pesante, un terrain sec, mais aussi de la neige bien présente que nous avons trouvé. Cette année l'UTM fait plus que le plein, et l'ambiance bon enfant reste inchangée. Nous avions fait une reconnaissance trois semaine avant avec Manu, on y avait trouvé de la neige à gogo et des arbres en travers partout. Stéphane, au vu de la météo incertaine et de la neige qui est retombée la semaine précédente a du coup modifié un peu le parcours en supprimant la montée au sommet du Môle, rallongeant à 37 km et 2.600D+. 

Un peu avant le briefing je croise mes amis du TDG Ludo et Jules-Henry, un vrai plaisir de démarrer 2012 ensemble. Le départ est moyennement rapide. Dès les premiers lacés je compte et suis en 30° position. L'an dernier le scénario avait été similaire, et je sais donc qu'en restant sur mon rythme, je grignoterai environ la moitié des places, notamment en descente. Ce qui me convient. Je rejoins rapidement Ludo. Comme au TDG je me dis que ce serait une bonne locomotive. Mais finalement je suis un doigt plus rapide. Le parcours route est un peu moins long, profitant d'un sentier plus rapide. Et cette année j'ai pris les bâtons, et ça change tout ! En arrivant au parking du Col je me dis que la partie enneigée va être assez conforme à ce que nous avions vu avec Manu. Mais finalement elle a bien fondu. Dans la descente, comme convenu, je remonte trois coureurs. Après le ravito de La Tour, non seulement personne ne me remonte, mais la surprise est de remonter moi-même quelques coureurs qui comment à souffrir de la chaleur. J'en souffre aussi, et gère en restant régulier dans le rythme, et en buvant peu mais régulièrement environ toutes les 10 minutes.  En instantané je monte entre 800 et 1100 m/h. La respiration type marche Afghanes me permet de garder calme et énergie. Christel Dewalle, première l'an dernier, me dépasse comme une fusée dans le dernière partie de la montée et finira 1mn devant (versus 22mn derrière en 2011). Impressionnant. Finalement au Petit Môle je suis 20ème avec pas mal de monde devant et derrière. A la bascule je pense partir comme une fusée pour entamer la denière descente vers l'arrivée de seulement 1.000m cette année. Il reste encore beaucoup de neige, et on s'enfonce effectivement jusqu'au genou. Et là c'est l'enfer. En retirant les jambes de la neige les crampes que je sentais arriver avec la déshydratation se font très présentes dans les ischios. Quand soudainement ma jambe reste coincée. Impossible de retirer mon pied sans y laisser ma chaussure, et une simultanément une crampe à l'ischio droit. J'imagine assez mal devoir abandonner là. Avec mon bâton je creuse la neige pour dégager mon pied. Je repars, en ne perdant finalement qu'une poignée de secondes, et surtout la crampe se dissipe miraculeusement. Ouf ! Arrivée au Col, je refais les lacets, les chaussures étant gorgée d'eau, et j'attaque la descente. Pas aussi vite que l'an dernier à cause des jambes assez lourde. Et là à nouveau c'est la surprise. A moins de 100D- de l'arrivée, je double près de quatre coureurs avec une nette différence de rythme. Dont deux V1 (je le saurai après). Du coup je finis en 4h38, 15ème et 2ème V1H (4h46, 12ème et 4ème en 2011) sans avoir eu à gérer le classement. Plutôt pas mal pour démarrer cette saison 2012. 

Prochaine étape le week end prochain avec le raid INPG et les Raideurs du Matin !



vendredi, février 10, 2012

Améliorer la Performance ...

... mais surtout comprendre les facteurs de progression. C'est ce que propose le Pr Grégoire Millet, traileur accompli avec qui j'ai eu la chance de courir au Tor des Géants, et chercheur sur la physiologie des sportifs à l'Université de Lausanne.

Ce que l'on connait tous c'est qu'avoir un gros moteur (la VO²Max)  qui se concrétise par la VMA (Vitesse Maximum Aérobie, 20+km/h pour un très bon coureur, 17.5+ pour votre serviteur) est une indication. Mais ce que j'ignorais c'est que pour progresser, et en fonction du sport pratiqué, la cinétique d'atteinte du seuil maximal  est primordial. Cette cinétique est plus courte pour un coureur que pour cycliste. Elle est plus longue pour un amateur d'un sportif pro. Progresser sur cette cinétique est ce qui a permis à Paula Radcliff de progresser de 2h25 à 2h15 (record mondial) au Marathon, et ce  à VO²Max constante sur 10 ans d'entrainement. Une cinétique rapide lui permet des accélération avec une économie de l'énergie dépensée.

Du coup il apparaît indispensable d'avoir une connaissance de ses capacités aujourd'hui pour avoir un entrainement personnalisé. A défaut, cela permet au moins de comprendre pourquoi faire des séances de VMA, Seuils, l'importance des temps et vitesses de récupérations.

Et ce pour tous, quelque soit son niveau.

Merci Greg pour cette vulgarisation des travaux de tes équipes !

dimanche, novembre 27, 2011

Tor des Geant par Spirito Trail

Magnifique article très bien documenté. Le meilleur lu sur cette course jusqu'à présent.
Achetez le pour sentir de plus près l'esprit merveilleux du trail Italien !

dimanche, octobre 09, 2011

Arrancabirra 2011 - le feu sous la neige

En rouge c'est la piste de ski !
L'édition 2011 a tenu toute ses promesses, et même plus ! 1200 coureurs, la neige dès alt 1400 mètres, et une fête endiablée. La saison a été dignement close. 


Comme tous les ans depuis 2008, l'Arrancabirra est l'occasion d'un grand rendez vous des Kikoureurs. Une bonne vingtaine cette année, soit quelques chambres du Walser Hôtel qui nous accueille toujours aussi simpatico en dépit du démontage d'une partie de l'escalier, de gugus qui ne retrouvent pas leur chambre, et d'un silence tout relatif vers 3h du matin le vendredi soir.

Mais c'est surtout un rendez vous pour tous les trailers de la région pour clore la saison de trail. Cette année la neige était l'invitée de marque. Fin de saison de trail, lancement de la saison de ski. Les Courmayeurs Trailer sont vraiment des orfèvres de l'organisation !

Pour ce qui est de la course, pour faire vite disons que comme tous les ans et quelque soit la météo, je suis d'une régularité de métronome : 2h30 et 6 les bières "bonificatrices". La montée dans la neige dès l'altitude 1.400, un passage sur la crête entre la Tête de La Tronche et Bertone face au vent terrible, la joue gauche congelée, des flocons plein les yeux, et un déguisement pas respirant du tout ni vraiment "stop wind". Super casse gueule aussi avec des choix tactiques pour récupérer de la peuf sous le pied sans trop savoir ce qu'il y a dessous, éviter de se faire une cheville dans les ornières et ... faire comme si de rien n'était. Deux belles chutes se concrétisent par une belle séance de bobsleigh entre les cailloux. Un régal de glisse et d'engagement, l'enivrement de tous les sens.

Toujours pas compris le
rapport avec Spider-Man ...
Ensuite trois heures d'attente sous la pluie et dans le froid avec Gé. On verra arriver le gros des troupes des Kikourous en grupetto, arrêtés par l'orga en haut et retour en arrière. Pas sur que c'était moins glissant (neige tranbsformée en glace avec le passage des concurrents) et dangereux, mais la fin de peloton a surement évité le froid de la crête. Fédé et Sarah eux on les a vu arriver ... du dance floor !

Ah ba oui, parce-que plus il fait froid dehors, plus c'est chaud à l'intérieur. Un groupe de musique avec un groove d'enfer et tous les tubes Italiens, des trailers avec une envie folle de se réchauffer, Anne-Marie Gross en modèle pile électrique, le bagnard et sa glacière remplie de bières, et les CMBM'istes qui viennent avec la bouteille de génépi du pays, tous les éléments sont réunis pour mettre le feu à la piste !

Kikourous prêts
Accouchement imminent !

Patrouille Aérienne Italienne
La PAI en formation
La saison d'hiver est lancée !
Pas glisser ...

mardi, octobre 04, 2011

Tor des Geants 2011 – Edizione 2 – 11/14 sept


Cette seconde édition du TDG a été un rendez vous à la fois plein de promesse au vu d’une performance qui m’a permis de côtoyer les sommets et les sommités, et en même temps la rencontre avec, ce que l’on craint tous un jour, la déchéance physique et psychologique. Cela reste en attendant un magnifique voyage de 335 km et 24.000D+, une incroyable succession des plus beaux sommets et paysages du Val d’Aoste.

La première édition était exploratoire. Personne n’avait de véritable référence sur ce type de parcours, ni sur ce format – distance et dénivelé en gestion- non-stop – ce qui permettait toutes les expérimentations en terme de stratégie, notamment de sommeil. Mon retour d’expérience du TDG 2010 avait été de dormir régulièrement entre 1h et 1h30. En partant de la 20/30° place, la remontée s’était faîte régulière autour de la 10/12° place à mi-course, puis jusqu’à la 8° au grès des abandons de l’élite et d’une forme incroyable au 3° jour. Un fort problème au releveur droit avait stoppé net la progression pour ne finir qu’en 37° position et 118h, mais la cible des 103/105h était dans la besace et devait me rester ma référence horaire pour 2010.

 J’en avais retiré les conclusions suivantes :
- être patient : beaucoup de casse physique sur ce parcours, concluant soit à des abandons, soit à de forts ralentissements pour des compétiteurs ayant plusieurs heures d’avances et les perdent  très rapidement (cas d’Uli avec 10h d’arrêt à Coda et perd toute son avance),
- repos court mais régulier : ne pas attendre d’être épuisé, prendre un repos dès la première nuit et ensuite régulièrement, tout en s’adaptant au parcours (difficulté à venir), à la météo (grosse chaleur, orages), ou tout simplement à son état,
- garder une marge sur son potentiel physique : mon problème au releveur avait été initié par des descentes trop engagées avant Cuney, et ce près de 10h plus tard. Tout sur-effort se payse cash plus tard sur un parcours aussi long et intense.

J’ai mis de gros espoirs sur cette seconde édition. Très en forme physiquement avec un entrainement régulier en montagne, un psy en acier grâce à une sortie au Grand Raid des Pyrénées qui se passe très bien même si le week-end n’est pas très orthodoxe. Ensuite je connais le parcours, ses parties dures physiquement  (Col Loson, Coda) ou moralement (descente Ollomont, liaison St Remy).  Je prévois un temps entre 93h et 103h, et donc d’écourter les temps de sommeil pour un total autour de 4h répartis régulièrement sur 4 jours et 4 nuits. Maintenant action !

Secteur 1 Courmayeur – Valgrisenche – 49,7 km et 3.750D+ en 7h44’
Sommeil  0

A l’avant des 500 coureurs, le départ du peloton de tête se fait rapide. Y  figurent Ulrich Gross, Christophe Lesaux, Jules-Henri Gabioud , Pierre-Henri Jouneau, Grégoire Millet, … J’y suis à mon allure, peu essoufflé comparé à l’an dernier où je revenais d’une angine. La montée au Col d’Arp se fait avec des pointes régulières  à 18m/mn . Mon cardio affichera parait il 170. Dingue je ne savais même pas que je montais encore aussi haut !  A la Thuile je rejoins l’ami Grégoire qui nous fait un pit-stop de Formule 1 auprès du Command Car familiale. On repart ensemble, il parait que l’on est déjà 8 et 9ème en 2h22, et beaucoup plus vite que Guillaume l’an dernier (2h32 pour Ulrich et 2h42 pour Guillaume). Dans la montée au refuge Deffeyes le CMBM réunit en nombre me lance des encouragements qui impressionnent Greg et me font chaud au cœur. L’avantage d’être un –presque – régional de l’étape. Arrivé au refuge. Oups j’ai oublié mon récipient à la Thuile. Je demande à l’orga s’ils peuvent me la faire remonter à l’un des prochains ravito/base vie. Et l’heureux improbable se produit, un spectateur me tend son propre récipient Raidlight à l’identique du mien et me le donne. Mille merci à cet anonyme. Je franchis le Passo Alto avec un randonneur qui s’accroche bien le bougre. Au sommet présence solo  du camarade Bollet du CMBM qui est tout aussi surpris et me conseille d’en garder sous le pied.  Reste à définir ce concept exactement sur ce genre d’épreuve ! Le final du col Crosatie est toujours aussi acrobatique et beau. La caméra de l’organisation me poursuit jusqu’à la bascule. Valgrisenche première base vie à 17h44. Déjà presque 2h d’avance sur 2010.  Cette année le barnum est sous tente. Ulrich est à table. Je prends 13 minutes pour changer de chaussures (deux paires de Brooks Cascadia qui me vont comme un gant …de pied), changer le short pour le corsaire en vue de la nuit fraiche annoncée, manger un plat de pates et un bol de soupe. Dans ce laps de temps, trois coureurs font irruptions et passent sans s’arrêter. Non stop ou assistance extérieure ?

Secteur 2 : Valgrisenche – Cogne – 56 km et  4.137D+ en 13h45
Sommeil 40’

Premier changement par rapport à 2010. La montée au Col Fenêtre s’opère de jour. Un autre coureur m‘accompagnera toujours de loin car jamais au même rythme. On se dédouble. Je le lâche à la descente sur Rheme-Notre -Dame. Il me remonte sur le final du col d’Entrelor. Il pleut depuis le Col Fenêtre, j’ai ma veste et mes gants Goretex, j’ai froid. Lui passe en t-shirt manche courte et me dit avoir chaud. On n’est définitivement pas fait de la même matière ! Toujours est il que j’ai choppé froid et que j’ai mal au bide. Mon pronostic d’arrivée à Eaux-Rousses vers 1h du mat est respecté (0h39, versus 4h en 2010). J’avais envisagé un non stop jusqu’au refuge Sella me permettant d’enchainer le terrible col Loson et ses alt 3.300m qui m’avait procuré mon premier MAM en 2010. Mais mon mal de bide persistant et une certaine méforme me poussent gentiment dans le bras de Morphée. Jules-Henri dors aussi dans une autre chambre, mais je ne le saurais que plus tard. 40mn  de repos ne me remettent pas complètement à flot. La montée au col Loson est du coup assez laborieuse mais pas plus qu’en 2010. Seulement deux coureurs me doublent pendant mon sommeil (quels écarts déjà !), deux autres pendant l’ascension. Rien de dramatique. Je me résous à enlever ma poche de devant qui ballote sur mon ventre pour le soulager. Elle transporte ma réserve de nourriture. Mais en fait je n’en ai pas besoin. Sur toute la course je ne consommerai quasiment rien de ma réserve personnelle, les ravitaillements de l’organisation étant amplement suffisants. Je la laisse dans mon sac à Cogne où j’arrive à 7h45 en 12ème position et avec exactement 4h d’avance sur 2010. Déjà 21h45 de course, le temps pour moi de bien ravitailler, changer les piles de la lampe en prévision de la prochaine nuit. 32 minutes en tout, exactement comme prévu.

Secteur 3 : Cogne – Donnas – 44 km et 1.133D+ en 12h19’
Sommeil 1h - Cumul 1h40’

Je repars en 8ème position, visiblement certain de ceux qui m’ont passé la nuit font un gros dodo. Et contrairement à l’an dernier je cours toute la longue partie de plat montant et dans les bois. Dans la montée assez facile vers le Refuge Sogno, un coureur Italien qui a abandonné m’accompagne et me fait la conversation. Il parait qu’un petit groupe de coureur est juste 30mn devant. Parmi eux le 6ème Jules-Henri que je vois en finir avec le Col Fenêtre. Du coup je monte ce dernier encore plus motivé, en 30 minutes, avec le doux espoir de reprendre Jules-Henri dans la descente. Espoir déçu en dépit d’un bel engagement dans les longues marches vers Champorcher. Au passage je suis passé 7ème sans jamais doubler personne. Toujours bon à prendre. En revanche les dix derniers kilomètre avant Donnas sont un calvaire d’autant plus redoutable que contrairement à l’an dernier où j’y étais de nuit, il y fait très très chaud. Quelques passages sur route sont un vrai four. A Donnas je suis accueillis avec enthousiasme par le team mené par Francis Degache et Guillaume Millet pour l’expérimentation scientifique menée conjointement par les universités de Lausanne et de Verona sur l’évolution physiologique et psychologique des coureurs d’ultrafond. Nous sommes une vingtaine de coureurs à y participer dont Grégoire Millet qui est le premier à avoir fait les tests de mi-course. Ces tests ont été fait avant le départ, et seront également réalisés à l’arrivée. En plus je porte un GPS et une ceinture cardio (ce que je ne fais jamais en course !) pour étudier le rythme du cœur en fonction des vitesses de montée et de descente.

Les tests :
1. contrôle postural :  on reste debout pendant 3 x 50s sur une plateforme posturographique
2. Composition corporelle : par bioimpédance (système Zmetrix), la répartition des différents tissus du corps humain (masse grasse, contenu minéral osseux…)
3. Fatigue neuromusculaire : on évalue la baisse de force volontaire et avec une stimulation électrique des muscles du quadriceps et du mollet.
4. inflammation : prélèvement sanguin (par infirmière locale) + circonférence des cuisses et mollets (oedeme)
5. Technique / mécanique de marche et de course : marcher et courir (à 12 kmh) pendant 10 msur un tapis posé au sol.
6. Cognition – facultés cérébrales : un test sur ordinateur pour évaluer le ralentissement de notre petit cerveau

Je ne fais pas le 6 car trop long, ni le 1 car … je m’évanouie ! J’ai encore pris un coup de chaleur, et souffre en plus (Greg me le dira à l’arrivée) d’une hypertonie parasympathique (malaise vagale due à un ralentissement du cœur trop fort, sorte d’hyper adaptabilité à l’effort d’endurance, trop bonne récupération).  Les tests prennent une grosse trentaine de minutes.

Du coup Guillaume se mue en coach et me conseille de dormir deux ou trois heures pour repartir le soir au frais et avec d’autres coureurs. Je dors une heure (trop chaud dans le gymnase de Donnas), m’alimente en pates et soupe. Je suis arrivé à 16h32, je repars à 18h34 (22h26 et 0h38 en 2010) en 10ème position après l’arrivée-départ de Anne-Marie Gross.

Section 4 : Donnas – Gressoney – 53 km et 4.584D+ en 16h40’
Sommeil 40’ - Cumul 2h20’

Je repars juste derrière Eric Arveux - le Pyrénéen -(on aura été sans concertation aucune sur l’Andorra Ronda Del Cims, le GRP, et le TDG .Si c’est pas de la persécution !!!) et Ludovic Frattini dont je fais la connaissance. La stratégie de Guillaume marche superbement. La température ambiante baisse. Le rythme de Ludo est juste parfait pour moi. On lâche à regret Eric, mais le duo Ludo/Steph fonctionne à merveille. Il fera le rythme toute la montée vers Coda, moi calé sur ses pas. Notre discussion devient très fraternelle. Je me vois bien faire le reste de la course avec ce skieur de fond avec qui j’ai beaucoup d’anicroches. Anne-Marie que nous avons doublé plus bas est calée 100 mètres derrière nous et papote en germain avec son frêro qui abandonné sur la première section. L’arrivée sur Coda est magnifique avec une plaine lune qui fait briller le Mont-Blanc et toute la plaine du Pô éclairée et plate comme une mer calme. Ludo part telle une flèche sur les 100 derniers mètres de dénivelé, et rattrape même le 6ème avant le refuge. On y reste une vingtaine de minutes pour ravitailler. Il est minuit, et le trajet vers Niel est encore long et pas simple dans une montagne assez rude. Il faut y être vigilant sur le balisage. Dans la descente, toujours menée par Ludo, nous rejoignons l’Espagnol Pablo Criado. Il parle bien Français, est très sympatique, semble peu ou prou à notre rythme. Allez, adopté. On est trois. Malheureusement Ludo est repris par une méchante tendinite au genou. Dans la montée avant le Lac Vergno il nous dit de partir, il va mettre son genou dans l’eau froide du lac et strapper. Snif ! Dans la montée je suis plus rapide que Pablo, au col il fait froid. Je décide de partir  seul vers le ravito/contrôle près du lac. On s’y était soulagé les jambes avec l’ami Etienne en 2010. J’ai vraiment sommeil. Je décide d’y dormir 40 minutes. Pablo aussi. Nous voici dans l’algeco monté par hélico, lui au chaud dans un duvet, moi sous une frêle couverture, brrr ! On dort comme des bébés, et hop driiiiiiiing, faut repartir ! 
Un thé pour petit déj, et la dernière ascension vers le Col de la Vecchia passe très facilement. Le repos aura été très bénéfique. Arrivée à Niel au matin à 7h44 (8h d’avance sur 2010), je croise le papa de Grégoire qui essaye de se remettre d’une tendinite, et Ludo qui nous a passé pendant notre repos et lui aussi doit mettre le clignotant et reposer sa tendinite. Que de dégâts ! Du coup avec Pablo nous repartons en 5 et 6ème position. Petit coup de mou, je m’accroche à Pablo. En revanche ma descente est beaucoup plus rapide. A la troisième base vie de Gressoney on a juste quelques minutes d’écart, il est 11h15. On y reste 32 minutes le temps d’une douche, la première, et d’engloutir deux rations de délicieuses pâtes, la meilleur sauce de toutes les bases vie !  On a seulement deux heures de retard sur Salvador Caldo (2ème l’an dernier) qui semble ralentir fortement, quatre heures de retard sur le troisième Jules-Henri, six heures sur le premier – Christophe Le Seaux. De ce côté ça va être compliqué, même si d’expérience rien n’est jamais joué. Derrière, Anne-Marie est à plus de 40 minutes et perd du terrain.  Ensuite ça se joue en heures. Les positions sont bien établies.

Section 5 : Gressoney – Valtournenche – 39 km et 2.749D+ en 8h49’
Sommeil 0 - Cumul 2h20’

Des amis de Pablo l’ont rejoins et l’accompagnent. Ca n’arrête pas de parler … en Espagnols. Et patati et patata. Je n’en peux plus. Je déteste ça en montagne. Je veux être dans ma bulle. Je veux bien la partager avec d’autres coureurs ou même des accompagnateurs occasionnels qui s’adaptent à mon humeur. Mais là je subis. Alors je pars devant. Dans la montée au Col Pinter je croise Salvador qui est blessé et qui abandonne. Poignée de main, et l’hélico arrive qui vient le chercher. C’est bien foutu cette ballade tout de même ! Je passe 4ème. Bon pour le moral. Comme la forme est là j’en profite même pour accélérer. Je vais cumuler 50 minutes d’avance sur Pablo à Saint Jacques en moins de 22 km et 1.400D+. J’ai une forme et un moral d’enfer.  Du coup la montée au Col Nana est une formalité à 13m/s régulièrement. En plus un des pompiers Italiens m’on vu avec leur 4x4, s’arrêtent à mi-montée, et m’encouragent à tout rompre. L’un d’entre eux - Pirmarco  - me demande s’il peut m’accompagner. Bien sur avec plaisir, depuis le temps que je me parle à moi-même ! Passage éclaire le temps d’un thé au Refuge Grand Tourmalin,  j’ai maintenant deux pompiers au train, photo souvenir au sommet, et bout de descente ensemble encore à très bonne allure – le terrain s’y prête bien – on ne se quitte plus ! Le reste de la descente est un peu plus laborieuse, mais correcte. Arrivée dans le gymnase désert de Valtournenche  avec ses 4 sacs qui attendent leur coureur. Il est 20h36. J’ai 12h d’avance sur 2010 et inversé complètement les parcours jour/nuit. Très agréable. J’y reste 27 minutes, le temps d’expliquer à des bénévoles inquiets et interloqués que si je m’allonge les jambes en l’air sur le banc, ce n’est pas que je vais mal, mais pour m’étirer et remettre du sang dans la tête !

Section 6 : Valtournenche – Ollomont – 44 km et 3.404D+ en 15h
Sommeil 2x10’ - Cumul 3h

Je repars pour une longue nuit sur une section pas spécialement difficile dans l’absolue, mais qui va s’avérer plus pénible de nuit de que de jour. A fortiori seul. Et effectivement dans toute la montée vers la Fenêtre Tsan j’ai l’illusion de voir souvent le refuge Reboulaz qui ne s’avère être  finalement qu’un gros caillou. Je ne me souvenais plus que c’était si long et loin. L’an dernier j’étais en chasse derrière Uli et Abel. Cette année il me faut juste passer, seul. Enfin Rebulaz ! Je décide de dormir 10 minutes. Le lieu est minuscule mais hyper chaleureux. Huit couchettes, il doit être 3h du mat, j’emmerde tout le monde, personne ne râle. 10 minutes après rebelote, je me lève et pas un reproche, pas un soupir. Mieux quand je bois mon thé et mange un morceau, un randonneur s’est levé et me demande si il peut m’accompagner jusqu’à Closé. Mais c’est le pied ! Ca va peut-être m’éviter d’autres hallucinations nocturnes. Et puis franchement le coin tout minéral, de nuit, ne m’inspire pas seul de nuit. Mon compagnon s’avère une perle. Il marche quand je marche, cours vite en descente, sens quand je veux parler ou non. A croire qu’il a été formé spécialement pour être pacer ! Du coup les refuges de Cuney et de Clermont sont passent avec beaucoup plus de facilité. La fatigue m’a fait oublier son prénom, mais si mes remerciements à Closé se sont limités à une chaleureuse poignée de main, je veux ici lui dire ici ma gratitude. Closé … en 2010 on m’avait interdit de m’y reposer, j’avais galéré ensuite dans la bute de 1000 mètres pour basculer sur Ollomont. Cette année on me le propose ! Il est 8h heure du matin, pas vraiment l’heure de la sieste, plutôt celui de la grasse mat. Allez hop 10 autres minutes dans la tente chauffée, ça me fera mes 20 minutes pour la nuit. Le pied ! La montée du coup se passe bien. Même si un couple de randonneurs tranquillou millou qui me passent au ravito de Bruson et me semblent impossible à rejoindre. Mais bon après 280 bornes, monter comme un randonneur ce n’est parfois pas si mal. A la bascule ils me proposent de l’eau. Et puis quoi encore. Ils ne veulent pas non plus me porter mon sac ??? Non mais j’te jure des fois …  La descente est technique au début puis longue sur un chemin 4x4 qui serpente. Mais là encore connaître le terrain est un grand avantage. Ne penser qu’à gagner du temps et courir, courir, ne pas s’arrêter. Pas tant pour aller vite que pour ne pas y passer du temps et de l’énergie mentale. Arrivée à la base vie d’Ollomont à 12h05. Je pense prendre une douche et me changer. Mais patraque voilà que l’on m’annonce que deux coureurs derrière viennent de passer le Col Bruson (la bascule vers Ollomont). Non d’un petit bonhomme, mon sang ne fait qu’un tour. Aurais-je perdu tant de temps à mon rythme randonneur ? Vont-ils vite ? Je bois ma soupe, mange les pâtes, ne me change pas, on oublie la douche. Durée de la pause, 13 minutes. Pour information, Dans la réalité, Pablo et Eric le Pyrénéen  sont à plus de 2h et 3h30.

Section 7 : Ollomont – Courmayeur – 48 km 2609D+ en …
Sommeil 20’ - Cumul 3h20’

Je repars en transe. Une motivation folle à refaire l’écart, creuser le trou, écœurer toute velléité de poursuite. En plus je me prends à rêver de rattraper Christophe Le Saux que l’on m’a annoncé un peu difficile. Une arrivée main dans la main avec ce personnage digne d’une bande dessinée avec sa magnifique chevelure blonde et son sourire accroché au visage, ce serait une superbe conclusion. Oublié le rythme rando. Je suis rivé à ma mon alti pour garder à minima un rythme de 13m/mn soit environ 800 mètres/heure. Au refuge Champillon c’est le minimum syndical, une bière et un peu de solide, trois minutes maximum, et ça repart vers le col Charmillon. Les 1.500D+ sont une formalité. Mais je ne peux m’empêcher de regarder régulièrement derrière et je m’attends à voir remonter une fusée. Une sorte de paranoïa s’installe doucement. Après la descente, j’ai le souvenir terrible des huit kilomètres de chemin 4x4 assez plats vers Saint Remy. Mais cette annéej’ai une arme secrète : un iPod acheté spécialement pour l’occasion et qui a un usage unique : passer cette zone en courant en ne pensant plus à rien, surtout pas au temps qui passe. L’opération est une réussite totale. Marcus Miller, Zazie, et Bashung font des merveilles ! Merci à eux. Je m’apprête à pointer joyeux à Saint Remy … mais pas de poste de contrôle. Heuuu … serais-je arrivé trop tôt ??? Bon ben je continue, et effectivement il a été décalé sur le village voisin des Bosses. Il est 17h et une chaleur terrible s’abat sur moi. Je prends cher sur les parties goudronnées. Avant le poste de ravito/contrôle  je me plonge dans une fontaine, mouille même mes chaussures, et je me surprends à m’énerver contre les bénévoles … parce que j’ai trop chaud !!! N’importe quoi. Eux gardent le sourire, m’encouragent, me disent que j’ai l’air plus en forme que mes trois camarades devant. Ah bon ???  Ce doit être la Berezina devant alors ! Ce que je ne sais pas c’est que je compterai à ce poste plus de 3h15 d’avance sur Pablo. Mais en attendant je suis juste cuit. Peu après dans le village une fontaine m’apparait. Faisant fi de toute décence, j’enlève short,  tshirt, chaussures, et plonge mon corps brulant dans l’eau froide. Cinq bonnes minutes de bonheur. Me croyant remis à niveau, je poursuis et entame la montée vers le Merdeux qui porte bien son nom avec un épandage permanent de lisier. Montée laborieuse. J’arrive à la tombée de la nuit au ravito tenu par une quelques jeunes bien sympa.  Je décide de prendre 20 minutes de repos dans la remise arrière. J’ai très chaud et la tête qui tourne. Mais rien n’est vraiment confort ici. Je passe du chaud au froid rapidement. Bonatti ne me laisse pas un bon souvenir car l’an dernier j’y ai passé 13 heures, le temps pour mon releveur droit de se débloquer à coup de poches de glace, mais c’est assurément plus confortable pour s’y reposer. Alors go, va falloir passer Malatra. Situé à plus de alt. 2.900 mètres, le final très raide et en pierrier n’est pas très sur. Cela va s’avérer être mon chemin de croix. En surchauffe permanente, j’ai la tête qui tourne. Je perds l’équilibre. J’hésite par moment à redescendre.  Je me demande vraiment ce que je fous là. Bon sang, sans le dossard, j’aurais tout arrêté à Bonne. Durant la montée je suis si lent que  des vaches vont même m’accompagner. Sur le haut, c’est pas à pas, mètre par mètre que je bascule. A la descente qui me semble infiniment longue, je me jure bien de prendre un bon repos à Bonatti et de m’y restaurer. J’y parviens bon grès mal grès, en me paumant assez souvent (le balisage tombe avec le vent et ce n’est que du pierrier). Entre temps j’ai allumé mon téléphone, car je me sens très fragile et je comprends bien qu’à tout moment je peux basculer dans un autre état. Un sms m’annonce que Marco est disqualifié. Je passe donc troisième. Whouaaa, trop bon. Et en même temps si loin … Mon père m’appelle, s’inquiétant surement de mon état vu que je tarde à pointer sur Bonatti. Je lui demande d’appeler Guillaume Millet pour demander à avoir un gars de l’équipe sur Bertone et m’accompagner à la descente vers Courmayeur. Ca me rassurerait. Arrivée à Bonatti à 23h30. Et là c’est un grand n’importe quoi. La gardienne me propose de me reposer un coup, de boire un thé, manger … je prends un verre d’eau, et sans même remplir mes gourdes presque vides, je repars aussi sec. Semi-conscient, le pas chaloupant. Quinze minutes après, sur le chemin menant à Bertone, je m’effondre. Impossible de me relever. Ma course est finie. A six ou sept kilomètre de l’arrivée. Décidément cette zone est bien mon triangle des Bermudes.

Commence une autre épreuve. Tenir jusqu'à ce que l’on puisse m’aider. J’ai déjà sur moi tout ce que j’ai emporté: veste, pantalon, et gants goretex, plus mes gants en laine, un sous vêtement thermique, un bonnet. J’y ajoute ma couverture de survie. Miracle elle ne se déchire pas ! Mais insuffisante pour couvrir tout le corps et me protéger à la fois du sol et de l’air. J’appelle le camarade Emmanuel Lamarle qui va se démener pour avertir l’organisation et faire monter des secours. La gardienne de Bonatti ne peut pas bouger, car elle doit garder le refuge. Nico m’appelle aussi. Ca fait du bien de parler. Ca m’empêche de m’endormir et de me refroidir trop vite. Je suis déjà grelotant. Et encore le temps est grand beau, peu de vent, la pleine lune éclaire magnifiquement les Grandes Jorasses. Presque un rêve. Surtout ne pas basculer dans le cauchemar. Pablo passe une heure trente après. Je suis transi de froid. Il me rassure. Il enlève et me laisse sa veste goretex., sort sa couverture de survie, remonte la mienne, et m’enveloppe le bas du corps avec la sienne, m’isole beaucoup mieux du sol. Il va appeler les pompiers pour savoir où en sont les secours. Il est pompier lui-même et a un contact personnel. J’aimerais bien qu’il puisse rester avec moi le temps que les secours arrivent. Mais voilà, il est maintenant en tshirt, mouillé de transpiration, et a vite froid lui aussi à l’arrêt. Pablo partit, je me sens plus faible. J’allume ma frontale en mode clignotant … Je vais me réveiller secoué fortement. J’ouvre les yeux et aperçois une femme et un homme en train de me frotter vigoureusement. Elle est médecin, lui guide. Ils sont monté en 4x4, puis ont marché 45 minutes pour me trouver finalement grâce à la frontale. Heureusement que ma tête était tournée du bon côté ! Un bâton lumineux devrait surement faire partie du matos obligatoire. Un peu réchauffé, ils me portent en me laissant marcher, même en trainant des pieds sur les cailloux, pour me réchauffer. Nous atteignons leur 4x4 en une trentaine de minutes. Le calvaire est terminé. Je suis soulagé.

Epilogue

J’ai fait une course de rêve. Aucun problème physique, contracture, ampoules, échauffement, ou autre tendinites. La gestion des temps de repos ont été parfait, avec environ 3h20 en six arrêts sur moins de 90h de course. J’ai pu accélérer quand je le voulais pour tenir les écarts. Et puis sur le final j’ai ce grand coup de chaleur. Rien de bien terrible en soi, ça m’est déjà arrivé. Au mieux je me repose un peu et me restaure, et ça repart. Au pire c’est l’abandon. Mais jamais, grand dieu jamais, je me suis laissé allé jusqu’à un état semi-conscient, et une perte totale de lucidité. Pourquoi là ? Je sais que j’ai peu ou prou deux à trois heures d’avance sur le quatrième, et que Christophe Le Seaux est arrivé. Donc plus d’enjeux. Qu’est ce qui justifie que mon surmoi me pousse à l’urgence d’en terminer ? Pourquoi installe t il une sorte de paranoïa qui me pousse à ne pas croire que le coureur de derrière est loin. Et puis quand bien même. Est-ce cette vieille croyance familiale que la réussite ne peut nous atteindre ? Un atavisme de la déroute qui me fait aller dans le mur ? Est-ce la pression du dossard alliée avec une fatigue globale extrême ? Bref sur ce sujet il va me falloir cogiter, et surement prendre des décisions qui soient en phase avec mon moi. Ne plus laisser ni les croyances, ni un quelconque surmoi trop compétiteur reprendre la main. Peut-être même arrêter à nouveau la compétition et revenir aux plaisirs simples et partagés de la rando hors de la tyrannie du chronomètre. J'y reviendrai dans un post dédié.

Je fais également deux autres retours de cette expérience.

D’abord que le matériel obligatoire n’est qu’un minimum. Bien loin d’assurer la survie d’un coureur en perdition pendant plusieurs heures, le temps que les secours n’arrivent. Et encore ai-je bénéficié de bonnes conditions météo. Qu’en aurait il été sous la pluie et le vent ? A des températures bien plus basses ? A méditer par ceux qui pensent toujours à n’emporter que le minimum, quitte même à jouer avec les mots pour quelques centaines de grammes.

Ensuite je me demande dans quelle mesure sur ce genre de course, il ne serait pas bon de proposer aux coureurs un pacer sur la partie finale. Voir un bénévole qui fait le parcours de Bonatti à Courmayeur avec le coureur. Possible puisque les écarts sont de plusieurs heures. Notamment pour les premiers qui dorment assez peu, et sous le coup d’une fatigue extrême, il est assez courant de voir des cas de somnambulisme ou de perte de lucidité. La seule présence d’une personne rassure et permet le cas échéant de pousser à un arrêt, au moins momentané. Je me souviens d’Alexandre Forestieri qui en 2010 avait été retrouvé entre Bertone et l’arrivée en train de chercher des champignons ! Guillaume Millet a aussi raconté qu’il ne sentait plus très conscient. Et cette année encore Marco Gazzola sort du parcours à Bonatti pour aller directement dans le Val Ferret.

Au final le voyage est toujours aussi magnifique, les bénévoles et l’organisation fantastiques de gentillesse et d’efficacité. Toute la vallée s’approprie cette course pour en faire une magnifique fête. Alors quid de 2013 ? D’abord laisser du temps au temps.


vendredi, septembre 09, 2011

Tor des Geants 2011 - Edition 2

Dimanche 11 sept à 10h ce sera la départ du deuxième Tor de Géants. Ma deuxième édition également de ce superbe voyage de 335 km et 24.000D+. L'occasion à J-2 de vous faire part de mon plan de marche et de vous donner quelques clés.

Tout d'abord le suivi de la course sera disponible en live sur le site ou sur Twitter. Des pointages seront effectués sur un certain nombre de points de contrôle et dans les bases vie (à l'entrée et à la sortie). 
Egalement des suivis informés et passionnés sur Ultrafondus et Kikourous.


Mon dossard est le 37. L'organisation a choisi de donner le numéro correspondant au classement de 2010 pour les récidivistes. Tous les dossards inférieurs au numéro 200 sont ainsi affectés à cet effet. Il est impressionnant de voir que 10 des 14 premiers de l'an dernier repartent cette année. Ajoutés aux cadors venus s'ajouter comme Grégoire Millet, frère de Gui (3° l'an dernier), la lutte va être sévère devant.


Sur la proposition de ces derniers, j'ai d'ailleurs accepté de participer aux tests physiologique organisés par Grégoire avec les chercheurs des universités de Lausanne et de Verona. Ulrich Gross, gagnant de l'an dernier fera parti également des cobayes avec une vingtaine de concurrents. Les tests et analyses seront effectués avant le départ, à Donnas (mi-course), et à l'arrivée. Ils prennent environ 40mn/1h et consistent à étudier les données susceptibles d'être modifiées sous l'effet de la fatigue :

1. contrôle postural :   On reste debout pendant 3 x 50s sur une plateforme posturographique
2. Composition corporelle : par bioimpédance (système Zmetrix), la répartition des différents tissus du corps humain (masse grasse, contenu minéral osseux…)
3. Fatigue neuromusculaire : on évalue la baisse de force volontaire et avec une stimulation électrique des muscles du quadriceps et du mollet.
4. inflammation : prélèvement sanguin (par infirmière locale) + circonférence des cuisses et mollets (oedeme)
5. Technique / mécanique de marche et de course : marcher et courir (à 12 kmh) pendant 10 msur un tapis posé au sol.
6. Cognition – facultés cérébrales : un test sur ordinateur pour évaluer le ralentissement de notre petit cerveau

L'objectif est de comprendre les effets de l'ultra-fond sur l'organisme de façon holistique. 


Mon objectif en terme horaire se situe entre 93 et 103h, avec une arrivée jeudi matin au mieux. Je vais essayer de ne dormir qu'une heure par nuit (contre 1h30 en 2010) entre 2 et 4h du matin (heures durant lesquels nos organismes ont une tendance naturelle à s'effondrer) de préférence dans les refuges plutôt que les bases vie (tranquilité, seule dans une chambre versus un dortoir avec plein de monde qui bouge tout le temps).
Sur une base moyenne de 96h cela donne la progression suivante : 
Valgrisenche        dimanche 21h00     2010: dim 19h25, 20°
Cogne                  lundi 12h40           2010: lun 12h23, 14°
Donnas                lundi 22h00            2010: mar 0h38, 10°
Gressoney            mardi 15h00          2010: mar 20h47, 10°
Cretaz                  mercredi 1h30       2010: mer 9h30, 10°
Ollomont              mercredi 17h30     2010: jeu 3h24 , 11°
Courmayeur         jeudi 10h00           2010: ven 8h15, 37°

Je vais essayer de passer moins de temps dans les bases vie en limitant les douches et préférer les bains rapides dans les lacs en cours de route extrêmement réparateurs pour les jambes lourdes grâce au froid intense. J'espère ainsi compenser le temps des études à Donnas.

En terme d'intensité, je pense aller légèrement plus vite au départ cette année. Je suis en forme, et l'an dernier je sortais d'une angine qui a eu pour effet les deux premiers jours de me fatiguer très vite dans les montées, avec les 200 derniers mètres systématiquement très lent et épuisés, et même un léger MAM au Col Loson (alt.3.300). Me préserver jusqu'à mardi et jouer la course ensuite en faisant attention de ne pas non plus m'emballer. En 2010, me voyant revenir sur les premiers à chaque pointage (8ème au Col Terray km 260 env.), j'ai trop appuyé dans les descentes et je l'ai payé avec un blocage complet du releveur droit avant le dernier Col de Malatra à 10 km de l'arrivée. 15h de perdus dont 13h passées au refuge Bonnati avec des poches de glace. Il faut savoir mettre son ego dans sa poche jusqu'au bout.
En dépit de cela j'avais finis en 118h, donc les 103 étaient dans la poche. Je peux donc raisonnablement mettre ce temps comme la fourchette haute.

Au vu de l'expérience de l'an dernier, je pense être dans les 50 jusqu'à Valgrisenche, entre les 15/30 jusqu'à Valtournenche. Ensuite, si la forme est là, et que la bataille entre les favoris donne son lot d'abandons, je peux viser une place dans les 10. Dans les 20 me conviendrait très bien au vu du niveau cette année.

Au-delà du matériel obligatoire, comme d'habitude j'emporte mon pantalon, mes sur-gants goretex et une sous couche chaude. Cette année en chaussures j'ai deux paires de Brooks Cascadia. Testés chez Brooks en août dernier, je les ai testé en conditions réelles lors du Grand Raid des Pyrénnées, et c'est une merveille : neutre, semelle basse qui permet de courir sur l'avant, léger amorti sur l'avant du pied permettant de n'avoir aucune douleur même en se jetant sur les pierres en descentes, aucune ampoules ni échauffements. Je vais les alterner toutes les deux base vie. Mes bâtons Black Diamond ont également prouvé leur fiabilité et me permettent enfin de ranger mes mono-brins et me libèrent en descente avec un corps plus en avant et mieux équilibré.

La météo nous annonce un grand beau toute la semaine. Peut-être un peu de pluie le premier soir (en 2010 pluie et neige puis grand beau).

Dernier point : mon téléphone sera éteint toute la course et je ne m'en servirai qu'en cas de nécessité pour appeler le PC course. Donc inutile de vous acharner sur les sms, sauf après l'arrivée !
En tous les cas un grand merci au soutient de tous ceux qui me suivront le long de ce beau parcours.

Voilà un chouette voyage qui s'annonce !