mercredi, janvier 16, 2008

L’année 2008 commence en trombe … sous la neige !

Ma première expérience d’avalanche !
30 décembre – 8 janvier

Nous profitons avec Sabine du jour de l’an à Chamonix pour nous faire une cure de montagne dés le début de l’année.

Au programme pour Sabine, Aoife, et David, ski alpin à la cool. Pour moi entrainement de ski de fond et ski rando pour refaire un peu de long. Je compte beaucoup sur un hiver actif pour reprendre la saison trail au mieux dés mars/avril. Je ferais un bilan de l’année 2007 et donnerai mes objectifs 2008 sur un autre post un peu plus tard.


Dimanche 30 décembre, ski de fond à Cham tranquillement sur environ 3h, 25km et 500D+.

Lundi 31 décembre, un peu de vitesse et d’enchainements sur 1h30 avec 20km et toujours 500D+.


Mardi 1er janvier, après avoir bien mangé et bien bu au restaurant L’Impossible, puis avoir festoyé dans la boite de nuit Le Garage jusqu’à 4h du matin, nous partons vers 8h à Longchaumois dans le Jura, dans la maison du père de Greg un ami Grenoblois (voir notre sortie rando de début 2007 au Pic de la Lauziere). Avec son Chrystelle et son frère Tom, nous faisons 1h30 de ski de fond tranquillement avec environ 15km et 300D+. Les forêts du Jura sont vraiment très belles, et nous les reverrons prochainement pour la Transjurassienne le 10 février prochain (76km en libre).


Mercredi 2 janvier, sortie ski rando au Mont-Buet avec Astrid, son copain Nicolas, et un couple d’amis Claire et David. Je ne le sais pas encore, mais je couve une angine. Et ca ne va pas m’aider pour suivre les quatre furieux. Le Mont Buet c’est une sortie d’environ 5/6h avec 1800D+ et de bons pourcentages. Pour ajouter à ma méforme, je vais casser les rondelles de mes bâtons. Mes camarades de rando vont avoir pitié et me prêter leurs bâtons sur la dernière partie. Complètement HS, je m’arrête 200m au-dessus du Col de Salenton, 300m en-dessous du Mont Buet. Cette dernière partie est particulièrement difficile, et je ne regrette pas ma décision. En dépit de ma méforme, le temps est superbe, la neige poudreuse à souhait, un régal ! Quelques départs de plaques à vent, notamment une sans gravité pour Astrid sur 3/4m.

Jeudi 3 et vendredi 4 janvier, au lit la gorge en feu, et une fièvre d’enfer ! Vendredi soir je quitte Chamonix pour rejoindre Grenoble. Avec 3 arrêts en voiture pour cause de somnolence.


Samedi 5 janvier, en dépit d’un état de santé vraiment pas terrible, je me laisse tout de même convaincre pour une sortie rando tranquille au-dessus de Valloire pour le Col du Galibier, avec Greg et Chrystelle et un couple d’amis. Nous partons tranquillement sur la route enneigé, et déjà ma gorge crache le feu, et j’ai la sensation d’une VO2 max d’un enfant de 4 ans. Alors que la pente est très faible je souffle énormément et suis à l’agonie. Je vais donc continuer la rando en mode à l’énergie, en essayant de suivre le groupe. Après à peine 750D+, et suite à la proposition de Chrystelle de rentrer avec moi, j’annonce au groupe que je vais rebrousser chemin, je n’en peux absolument plus. Le temps virant de très beau à temps blanc et froid, le groupe décide finalement de rentrer collectivement. Après un rapide déjeuné, nous enlevons les peaux et commençons la descente. A mi-chemin, nous sommes face à une grosse plaque à vent à traverser, sur une pente moyenne de 20/30%. Les plus dangereuses car non purgées naturellement. Le choix, c’est soit la traverser, soit remonter en arrière et contourner une petite colline. Greg s’engage dessus et s’arrête à mi-chemin. Bizarrement, et de toute façon dans un état second avec des vertiges (fièvre et angine toujours présents), je m’engage à mon tur et rejoins Greg. Je plante un bâton pour regarder l’état de la neige, qui semble ne demander qu’à partir. Greg et moi décidons qu’il faut vite dégager, et au moment où nous poussons ensemble sur nos bâtons, un grand craquement se fait entendre, nous voyons la neige se détacher sou nos pieds. S’ensuit une sorte de houle de mer, ou de tremblement de terre, où nous ne savons plus réellement où se trouvent les points fixes. Nous poussons toujours sur nos bâtons pour essayer de sortir de ce qui est – cela ne fait plus aucun doute – une avalanche !

Greg finit par sortir du couloir. Moi je suis toujours dedans à essayer d’avancer. Et puis l’avalanche accélère, surement avec l’apport de la neige des 20m en amont, et je ne peux qu’essayer de rester debout le plus longtemps possible, jusqu’au moment où la neige m’emporte et commence à m’engloutir. Là on comprend que vu la force, la puissance de la neige, je ne suis plus acteur, mais je subis complètement l’évènement. Je suis du regard Greg qui descend vers moi, en espérant garder la tête hors de neige le plus longtemps possible pour faciliter les recherches en limitant la zone. J’ai une mauvaise pensée qui me traverse l’esprit en pensant que la neige va bientôt totalement me recouvrir. Et puis tout s’arrête. Je suis complètement pris dans la neige, sans avoir la possibilité de remuer un seul millimètre de mon corps. Mais j’ai un bout de ski et la tête hors de neige, et donc je suis visible et je ne subis pas de choc thermique! Ouf !

Greg se précipite et me dégage rapidement en quelques minutes. Seul dégât collatéral, un bâton perdu. Autant dire rien ! Pendant ce temps le reste du groupe aura eu très peur. Seb nous rejoint. Les trois autres restent et ne souhaitent pas passer, bien que l’avalanche semble maintenant bien purgée.

Après quelques pérégrinations, le groupe finit par se regrouper et nous finissons tous la sortie un peu choqué et sonné par l’évènement. Un petit exercice d’Arva – prévu depuis le début – finit la journée.

Bien évidemment, je ne fais rien le dimanche. Bizarrement le contre-coup aura lieu le lundi au boulot. Tout le monde trouve que j’ai une tête très fatiguée. Pas vraiment de la fatigue mais plus simplement le cerveau qui commence à imaginer une issue moins favorable.

Vite une autre sortie rando pour faire passer ce sentiment négatif. Mais maintenant je sais ce que c’est une avalanche, et je vais regarder les plaques à vent peut-etre plus sérieusement maintenant.