mardi, février 10, 2009

Transjurassienne 2009 > un emploi du temps trés serré

76km - 700D+
Temps réalisé : 6h30 - (officiellement 1573° en 6h58)

Parfois les journées vous semblent bien courtes, comme s'il fallait forcément déborder sur les 24h de l'horloge ... tic .... tac ... drinnnnnnng ! 6h30 ce dimanche et l'ancien corps de ferme Longchaumois superbement réaménagé en loft contemporain où nous accueille Greg s'éveille doucement. Tenue de ski, dossard, paquetage d'arrivée, et sac pour le retour. Checklist terminée. Petit dej rapide et on se retrouve dehors à 7h40 déjà un peu à la bourre pour un départ à 8h30 à Lamoura. Dans la nuit 70cm de superbe peuf à s'en faire pêter les narines ont enseveli les voitures et la route. Chaussette sur les roues, déblayage du char, et le voisin réquisitionné nous remonte en marche arrière le le raidillon qui nous amène au graal du jour. Manque d'expérience, de lucidité, toujours est il qu'il nous aura fallu 1 heure pour dégager la voiture et la remettre dans le sens de la marche !

Finalement avec Greg nous prenons le départ à Lamoura avec 40mn de retard, sur un stade désert et en démontage, pendant que Claire et Chris rejoignent en vitesse le départ du 50km aux Rousses.

Il faut voir le bon côté, cette année nul besoin de se frayer un passage parmis les coureurs, risquer de casser des batons ou des skis comme sur l'édition 2008. Pendant près 30 minutes nous ne rattrapons que quelques skieurs qui font la traversée en mode rando, tandis que Christian nous dépasse, lui a eu des soucis de réveil matin. Nous ne nous connaissons pas encore, mais nous faisons la course presque ensemble. Lui va plus vite, plus de caisse, mais un peu moins de glisse en descente et surtout discute avec les bénévoles à tous les ravitos. Du coup on ne cesse de se dédoubler tout en rattrappant près d'un millier de coureurs. Trés difficiles à dépasser en début de course car les allures sont trés nettement différentes, puis c'est la neige extrêment brassée par près de 3800 coureurs qui rend les muscles lourds, la glisse et les relances difficiles. A part deux descentes où l'on peut se lacher, le parcours et la neige nécessitent une relance permanente qui asphyxie mes triceps. Les premiers mettront près de 3h40 et 45 minutes de plus que le record de l'épreuve (2h55).

Au 20eme kilomètre mes pauvres mucles se tétanisent. Par la difficulté du terrain certe, mais aussi par le manque d'entrainement avec seulement quatre malheureuses sorties à Noël, et rien depuis. La cheville gauche puis les quadriceps se remettent difficilement d'un entrainement Parisien. Et pourtant la douleur passera vers le 50°km, à force de ravitaillements.

Formidables ravitaillements ! Du thé chaud et du sucré / salé à profusion, les bénévoles venant au devant des coureurs pour leur proposer de se substanter. Ravitaillements trés bien placés qui me arrivent juste au moment où je sens poindre la fatale et pernicieuse hypoglycémie. Sur la corde raide toujours, mais j'avance sans m'arrêter, essayant en permanence d'allonger le ski de quelques centimètres pour améliorer la fluidité et l'économie du geste, épargner les forces qui daignent encore me servir.

Le parcours manque un peu de dénivelé, de grandes boucles sur des plateaux plats légèrement en dévers usent les organismes mais aussi provoquent quelques lassitudes.

Et pourtant la satisfaction me gagne lorsque au bout d'un effort de 6h30 j'entend les cloches encourageant les coureurs nordiques arrivant les uns derrière les autres. Satisfait de pouvoir courir une épreuve technique avec aussi peu d'expérience, uniquement sur le foncier acquis en trail depuis ces dernières années. Satisfait de terminer avec une absence totale de douleurs, de courbatures, ou de blessures. Satisfait enfin de retrouver mes camarades Greg qui finit en 6h45, Claire et Chris le 50km en 5h20 et 6h28.

Petite frayeur pour Greg qui ne retrouve pas sa doudoune et se chaussures dans le sac d'arrivée. Heureusement je lui trouve une superbe paire de boots fourrées dans une poubelle ! 1h30 de navette en bus pour rejoindre la voiture à Lamoura, je loupe mon train à Bellegarde pour Paris, mon Blackberry se fait la malle, mais je suis heureux de retrouver cette ambiance de course hivernale de mon adolescence. Tic ...tac ... drinnnnng ! Et merde. Retour à Paname, il fait gris, la tempête s'annnonce, les clients et les collègues font la gueule. Mais les sensations de glisse, de légerté, le plaisir de l'effort me font garder ce sourir béat des lendemains d'Ultra-Fond.

Prochaines étapes hivernales : la traversée du Vercors en ski de fond si l'ami Greg accepte de m'accompagner, et le Mont-Blanc par les trois monts en ski de rando.