samedi, septembre 11, 2010

Tor des Geants, c'est parti !!!

L'objectif #1 de l'année est en fin là. 335 km et 24.000D+ à parcourir sur les magnifiques Alta Via 1 et 2. Ce tour du Val d'Aoste s'annonce somptueux.

Le départ va être donné dimanche 12 septembre à 10h. Ce sera une première pour l'ensemble des coureurs, aucune référence n'étant disponible. La forme physique du moment et l'expérience de chacun sur le multidays en montagne feront seuls la différence. Je n'ai pas non plus compté de teams présent sur cette course, donc pas - encore - de course à l'armement. Les meilleurs sont attendus en 80h environ, soit mercredi soir. Je pense que pas mal de coureurs qui valent moins de 25h à l'UTMB sont capables d'aller chercher une victoire vers 70h (soit le temps de notre PTL2008 !). Je met un gros billet sur Guillaume Millet, ancien coureur de ski de fond, Physiologiste du Sport au CHU de Grenoble, et surtout un record à moins de 23h à l'UTMB.

Personnellement je compte sur un 96-100h, soit une arrivée jeudi matin. Je compte sur une dizaine d'heures de repos cumulés:
- 5 mn par ravitaillement, environ tous les 20 km
- 15 à 30 mn par base vie au nombre de six, environ tous les 50 km
- 2h par nuit comprenant 1h30, soit 1 cycle de sommeil, de repos complet.
Pour le repos, je prend un sac de survie me permettant de dormir n'importe où par n'importe quel temps, indispensable afin de profiter de ma phase creuse vers 2 à 4 heures du matin. Et ce quelle que soit ma progression.

La progression sera relativement lente, avec du 400 à 600m/h D+, de la marche dès que ça monte, des descentes en trottinant.
Temps de passages prévus aux bases vie: 
Valgrisenche dimanche 21h00
Cogne lundi 12h40
Donnas lundi 22h00
Gressoney mardi 15h00
Cretaz mercredi 1h30
Ollomont mercredi 17h30
Courmayeur jeudi 10h00

En plus du matériel obligatoire, je prend une paire de gant Kway pour la pluie, et en laine pour le froid. Sinon mon sac Salomon XT Wing 15l fera l'affaire (2 gourdes de 600ml sans sac à eau), mon sac de couchage s'accrochant facilement dessus. Bâtons obligatoires.
Deux paires de chaussures, Salomon XT Wings 2 pour l'assurance en guidage de pied qu'elles me donnent sur la première partie plus typé montagne, les Mizuno Wawe Ascend 4 en taille 48 et donc plus large pour accueillir mon pied qui aura gonflé (notamment mon excroissance osseuse côté pied droit dont le tendon aura morflé).

Sur l'alimentation, je prend les repas et ravitaillement de l'organisation en privilégiant soupes aux nouilles et Coca. J'emporte les Soupes salées, boisson hydratante, et boules de Soja Effinov. Ainsi que deux barres Mulebar par journée.

Le point météo nous annonce une dépression pour lundi, avec de la pluie. Sinon beau temps mais froid, 13°C la journée, 5°C la nuit. De bonnes conditions pour moi.

Je suis heureux de partager ce beau moment de course avec mes potes Etienne Fert (dossard 67, Icelandic GO), Manu Sery (Rapace), Nicolas Cointepas (qui me dépasse systématiquement à mi course), Cédric Charvin (Castor Junior), et tous les autres UFO !

Suivi Live ici.
Pettorale 59

UTMBébé 2010


L’UTMB 2010, en plus d'être une préparation au Tor des Geants,  devait être une édition un peu spéciale pour le groupe U²FC (Ultimate UTMB Finisher Club pour les non initiés). Elle l’a été, mais pas tout a fait comme prévu.
Mais retour aux bases. L’U²FC est composé de Koko (Corinne Peirano), François et Antranik (Papzian), Yoyo (Lionel Planes) et bibi. Les trois premiers sont abonnés aux bachage d’UTMB entre trois et cinq éditions. Yoyo est multi finisher avec un meilleur temps en de ça des 28h, et bibi en 34h. L’idée était d’amener nos amis au bout, en les préparant durant dans l’année en fonction de leurs points forts/faibles, et en étant « embeded » avec un dossard, Yoyo coachant Antranik, moi faisant le yoyo avec les deux filles.
Au départ de Chamonix quelques gouttes annoncent le programme, et en effet très rapidement la pluie tombe à grandes eaux. Je conseille Koko de mettre de suite le vêtement pluie, car rien de pire que de monter en altitude et qui plus est de nuit déjà trempé. Nous n’allons pas aller très vite (objectif de 42/46h), il va donc falloir durer. Je suis d’ailleurs étonné de voir un grand nombre de coureur pourtant loin de temps canon s’échiner à rester en tshirt. Nous en verrons un grand nombre devoir se changer complètement dans la montée vers Voza. Françoise est peu plus rapide, mais au bénéfice des arrêts pipi ou change, on se retrouve très souvent à trois. La montée est tranquille et régulière, nous sommes toujours en avance sur les barrières horaires, plutôt calés sur les 42h. La descente vers St Gervais est glissante à souhait, j’adore, Koko moins et tétanise un peu après une première chute, puis reprend confiance. A l’approche de St Gervais, je vois un coureur remonter. Bizarre, peut être a-t-il oublié quelque chose. Puis un deuxième. Etrange. Ensuite c’est la voix du speaker que je commence à entendre. Je crois comprendre que la course est neutralisée. Bon pourquoi pas, il suffira d’attendre des conditions meilleures. Et puis en arrivant à St Gervais, non seulement nous voyons 2000 coureurs en vadrouilles, mais également comprenons que la course est définitivement arrêtée. Stupeur et abattement. Difficile à croire, surtout que nous étions préparés à une nuit sous la pluie et le froid. Les infos qui circulent sur Facebook annoncent un éboulement de terrain sur La Seigne. Michel Poletti nous apprendra le lendemain en salle de presse qu’il y avait 80l d’eau au m² en moins d’une heure (une alerte inondation c’est 50l/m²/12h !!!). Donc juste impensable de faire passer 2500 coureurs dont un certain nombre d’inexpérimentés en montagne et non préparés à ce genre de conditions. J’approuve.
Je trouve les conditions de retour sur Chamonix incroyablement facile par rapport à la complexité d’organiser au pied levé des A/R par bus, de remettre en marche le train, le tout à minuit passé ! Et puis l’église comme la salle de sport sont ouverts, on peut boire et manger à volonté. Les bénévoles sont zen, les coureurs le sont tout autant. Je mets mon change de micropolaire sous ma veste GoreTex. On est bien.  Et on imagine déjà les ballades que l’on va se faire autour de Cham samedi et dimanche.
A 2h du matin à Chamonix, avec Yoyo on va regarder les premières arrivées de la CCC, et manger au repas coureur. Là on rejoint Basile (qui me refilera probablement sa gastro … mais c’est une autre histoire !) et sa bande. On apprend que la CCC est également arrêtée puis anulée (pour les non arrivés), et la TDS ne prendra pas le départ. Un SMS annonce une CCCbis le samedi matin pour 1500 coureurs. RunStephane (Stéphane Marchand) qui passe ses jours et nuits pour suivre la course m’informe en temps réel depuis la salle de presse. Ce qui me permet d’en savoir souvent plus que les bénévoles.  Confirmation à 6h30.
Retour à la casa, Yoyo a moyennement envie de reprendre le lendemain. Je n’hésite pas une seconde, trop envie de bruler des calories, de me frotter à la compétition. Je met le réveil sur 5h30 et prépare mes affaires pour la suite de l’UTMB à partir de Courmayeur. Koko m‘apprend par SMS qu’elle aussi repart, et son mari Luc nous amènera à Courmayeur pour nous éviter la cohue des bus. Adorable. Françoise et Antranik (inconsolable) ne veulent pas repartir non plus.
La course est finalement confirmée à 7h10, pour un départ à 10h. Ce qui nous laissera le temps de prendre café espresso et petit dej à Courmayeur.
La course est un régal. Déjà au départ tout le monde a la banane, heureux de pour voir continuer la fête. Il fait super beau, même si l’organisation annonce gris en Suisse. Tout au long du parcours les bénévoles seront tout aussi heureux de voir leurs efforts servir et auront une bonne humeur communicative.
Je décide de faire une première moitié de course rapide pour me casser les fibres musculaires, surtout en descente. La seconde partie, probablement à partir de Champex sera en mode « TDG 3° jour », un bon moyen d’évaluer ma vitresse randonneur.
Bien sur rapide est très relatif. N’ayant presque pas fait de VMA ni de Seuil (sauf avec Kilian pendant 42 bornes …) de l’année, même rapide je me retrouve tout de même à la 60° place à Arnuva. De Bertone à Arnuva je cours avec un groupe de quatre dont la deuxième féminine  (l’Espagnole Néré Martinez Urruzola). Ca déménage bien,  et Néré montre une détermination et une agressivité incroyable. Elle attaque chaque bosse comme si c’était la dernière, les descentes sont engagées. La montée au Col Ferret est moyenne pour moi, mais bon après nos 450km à rythme de sénateur et avec peu de dénivelé en Islande la semaine d’avant je ne m’attendais pas à des miracles. Il fait très frais, il pleut et pas mal de vent en haut, mais je garde une veste légère depuis le début les conditions n'étant ni dures ni durables, la GoretEx restera dans le sac. La descente est un régal de glissade avec de la boue partout ! En revanche le parcours a du être modifié à cause des risques d’éboulement , et c’est un très long parcours sur route qui nous conduit jusqu’au pied de la montée vers Champex. Très ennuyeux et cassant, les routiers me doublent en masse, mais je joue le jeux, et me remet une deuxième couche de cassage de fibre.
A Champex, l’accueil par RunStephane et son équipe est magistrale. Comme pour les coureurs team j’ai droit à remplissage express de mes gourdes. Un beau sourir et quelques photos, sans oublier la merveilleuse et célèbre tarte myrtille de Léon. Sur chacun des ravitaillements je n’aurais pas passé plus de 2 à 3 minutes en faisant pourtant un plein complet, et sur Champex 6 minutes en prenant bien le tant de manger.
A partir de là commence le mode spécifique TDG et rando. En fait je m’ennuie vite à me faire doubler en permanence, d’autant plus que quelques coureurs me demandent si tout va bien ! La montée de Bovine est laborieuse. Mais surtout en haut je ne relance pas. Dur dur d’avancer en sous régime. Et puis la lumière vint dans la descente. Un coureuse très girly en rose des pieds à la tête me passe. Je me dit qu’elle ne va pas beaucoup plus vite. Suffisamment pour me faire avancer, pas assez pour me décrocher. Allez hop je fais l’effort pour la rejoindre et je m’annonce et lui explique ma condition de randonneur, en demandant si ça ne la dérange pas que je l’accompagne une heure ou deux. C’est Sylvie Boissy Du team New Balance.
« - ah, tu es donc dans le team de Jack Peyrard ? (que je connais pour les fameux enchainements de Crest)
– c’est mon coach et aussi mon chéri ! 
– ah ben ouais tu le connais alors …

Et au bout de 10 minutes on déboule sur le Col de la Forclaz avec  Jack qui se demande bien ce que je peux foutre avec sa gonzesse, rires ! Je lui explique mon mode rando, et me propose d’accompagner Sylvie jusqu’à l’arrivée. Banco, une mission pour Ultra qui va briser la monotonie de la rando !

Je vais connaitre du coup l’ambiance « team » des ravitaillements. Un véritable stand de Formula One. Changement de chaussures express, remplissage des gourdes automatisé, pitch sur la stratégie de course, temps intermédiaires des autres concurrents. Impressionnant, mais stressant aussi.  Une autre façon de courir finalement.

Entre deux ravitaillements, je m’occupe de maintenir un rythme très régulier à la montée d’environ 800m/h, de faire la trace à la descente (toujours boueuses), et nous conversons sur les zones plates ce qui permet de ne pas subir le temps qui passe. Je suis impressionné par la régularité et l’envie de Sylvie, qui en plus subit une mini entorse à la cheville dans la descente vers Vallorcine qui s’avèrera très handicapante pour le retour Flégère vers Chamonix.Le tout sans bâtons, ni chouinement !

Nous terminons néanmoins en moins de 16h vers 1h50 du matin, heureux de ce que nous nous sommes mutuellement apporté. Une belle expérience.
Surprise à l’arrivée : François, Antranik et Yoyo ont fait le pied de gru pour m’attendre, Chantal les a rejoint inextremis. Ca me fait super plaisir !

Koko arrivera vers midi, Finisheuse !!! Bravo !

Concernant le retour d’expérience pour le TDG, j’ai parcouru en vitesse spécifique les 44 derniers kilomètres en 9h30, ce qui correspond bien à mes 80km/jour pour 20h effectifs hors repos.  

J’ai passé une très belle journée, je suis bien.