mercredi, juillet 04, 2007

CR GRAND DUC CHARTREUSE – SAVING PRIVATE ULTRA-STEPH

http://www.grandduc.fr/
LES PHOTOS
Fichier KML pour Google Earth dispo sur demande par email
79km – 4000D+
Ma course: 12h35 – 57°/130 arrivants et 220 partants
1er juillet 2007

Matériel
Batons : non
Chaussures : Queshua 700
Vêtem
ents : tshirt Queshua, short Salomon, vetement pluie Queshua
Sacs : porte gourde avec 2 gourdes + sacoche ventrale pour aliments
Aliments : cacahuètes, pate de fruit, crème de marron, figues séchés, eau

Prologue
Grenoblois d’origine (un Tronchois même), depuis deux ans que je pratique l’ultra fond, je rêve de mettre le Grand Duc au programme. La Chartreuse je connais plutôt pas mal, et j’adore cette montagne qui s’étend de Grenoble à Chambéry, très secrète et difficilement accessible notamment l’hiver, et son abbaye. Des paysages variés et encore assez peu connus. En 2006 je n’avais pu y venir pour cause de Fortich’Off. C’était donc LA course pour 2007 avec l’U… enfin la coursette autour du Mt Blanc. En dépit de ma tendinite au releveur gauche depuis le raid de Jouques, j’y vais. Mais sans objectif autre que de faire la course. Le reste, on verra.

Samedi je déjeune avec NicNic38 à Grenoble, croisé sur le forum UFO. En fin d’après midi Patrak passe me chercher et nous allons au débriefing de la course. On y rejoint Eric, le coureur solitaire que les filles (n’est ce pas Astrid) n’osent pas aborder. Une star. Nous faisons un petit tour sur l’air de décollage des parapentes (ici se tient une compétition de légende – la coupe ICAR – qui voit des parapentes déguisés en baignoire ou en super-héros essayer de décoller).

Les choses sérieuses commencent au camping. Après avoir réglé notre du à la dame – une flèche, environ 15mn par personne pour régler environ 6€ ! – nous attaquons le diner. Bien sur j’ai laissé le mien dans le frigo à Grenoble. Eric et Patrak se dévouent et partagent leur pitance. Heureusement j’ai les cookies 100% beurre de tante Adélaïde (si vous allez à Grenoble c’est 16 rue des Clercs : visite obligatoire!). Patrak le magic Calfoutis, et Eric le pain d’épice_de_la_mort_ki_tue made in Valoreille. Avec ca si on choppe une hypo le lendemain c’est à désespérer de la diététique moderne.

9h30, dodo. Enfin leçon de Russe avec des voisins expressifs jusqu’à … Zzzzzzzzz.

La course

Dimanche 3h30, le réveil sonne. On met les habits de lumière, démontage de la tente, et zou au petit dej. Comme c’est avec les recettes des vieux trailers qu’on fait les meilleures courses, nous appliquons la méthode Eric : manger le plus tard possible, avoir le ventre plein à raz bord au départ de la course, et donc ne pas démarrer trop vite pour … durer ! Raté, faut démarrer vite si on ne veut pas se retrouver coincé dés le départ sur un chemin mon-trace en forêt. 5h12 le départ est donné. Rapidement je me retrouve dans les 10 premiers. Eric me rejoint rapidement, on se prend en photo mutuellement (la sienne est terrible !), et il repart comme une mobylette dans la première descente. En fait je vais passer toute la course à me faire doubler, rires ! Mais au moins je n’aurais jamais eu de bouchons à gérer. Les 15 premiers kilomètres se feront à plus de 9km/h de moyenne, c’est plutôt rapide. Première grosse montée jusqu’au Col du Coq (env 500D+ sur 6km). Michel Chifflot, visiblement une star locale, me double impressionnant d’efficacité. Un peu plus loin c’est Patrak qui me ratrappe. Il est en forme le bougre. Petite photo comme avec toutes les personnes que je connais ou avec qui je passe un peu de temps sur la course. Mon Grand Duc Hall of Fame en quelque sorte. Première longue descente jusqu’à St Pierre de Chartreuse. Technique, je marche beaucoup pour ne pas aggraver ma tendinite. Les 21km à 8,5km/h de moyenne. A St Pierre, comme sur tous les autres ravito, je passe très vite. Je remplis ma gourde d’eau et de coca, ma besace ventrale de saucisson, fromage, et pates de fruits, et je continue en marchant ou en courant tout en m’alimentant. La technique de Olmo sur l’U… enfin la coursette autour du Mt Blanc. Et ca marche super. La relance se fait en douceur, et on ne perd pas de temps. Rester debout immobile n’est pas plus reposant que de marcher.

Donc 200m après le ravito commence la grande montée vers le Col de la Saulce. Raide et en lacet sous forêt au début, puis à découvert sur une montagne pelée ensuite. C’est l’endroit que choisit NicNic38 pour m’enfumer. Clic-clac kodak, un de plus. Ce passage est superbe. En passant le col on découvre les Hauts Chartreuses, parc naturel protégé. Magnifique. Ravitaillement à Pratcel (souvenir de ski de fond il y a … pfff, 20ans ?). Ca me donne envie de revenir en bénévol faire le ravito à cet endroit. Magique. Ce long plateau est néenmoins très piégeux par ses roches calcaires donc pleines de trous et de failles. Eensuite par les chemins défoncés par les troupeaux de vaches et de chèvres (on en aura traversé quelques un). Je fais donc très attention à mes pieds, mon tendon du releveur ne supporterai pas le moindre faux pas. Surprise à Pratcel, un panneau indique 40km là où j’en ai 43 à mon GPS. Je vais garder cette différence de 3km jusqu’au bout de la course. A mon avis la course fait donc bien 79km ce qui sera parait il confirmé par la direction de course à la fin. Le Marathon est passé en environ 6h30. La moyenne baisse toujours. Normal je ne suis plus très rapide avec tous ces pièges à éviter.

Au Col de l’Alpette la longue descente vers Bellecombe commence. Terrible. Technique avec un fort pourcentage. Je vais marcher sur les 1000D- et 5km. Une éternité. Et pourtant ce ne sera pas le plus terrible. Après le ravito de bellecombe (51°km), commence de suite la montée vers Source Semon. Un mur ! Et toujours pas de batons … snif. Heureusement je fais la connaissance de Gilles (Cécillon ?). A chaque ravito précédents je le voyais arriver derrière moi avec son maillot orange (Bayrou semble avoir fait beaucoup d’émules dans l’ultrafond, rires !). Et je repartais avant lui. Même allure ou presque depuis des km. Nous faisons la montée ensemble. En fait il va me tirer jusqu’en haut, puis s’échapper doucement. Je n’ai plus vraiment de jus. J’en ai paradoxalement trop laissé dans les descentes à marcher et à me retenir. Sans bâtons de plus. Je n’ai plus de jambes. Encore plus de 20 bornes à tenir. Descente vers le ravito des prés. Je commence maintenant à avoir l’habitude. Je marche. Et encore 10 coureurs de plus qui me dépassent. Aux prés – 10h30 de courses – je crains que la montée suivante, annoncée pour 500D+ soit aussi rude que la précédente. Aux prés petite visite médicale obligatoire. Je pensais que ma tension était un peu en baisse. En fait non, tout va bien. J’ai un permis de continuer. Chic alors.

En fait la montée vers Combe Mollière ne va faire que 400D+ et tout en douceur. Sur la route pendant 6km puis une longue route forestière. Tout ce que déteste Didier P (mais qu’est ce qu’il se serait régalé dans les descentes !).

Les 15 derniers km se font avec l’aide de Emmanuelle qui attend sa sœur en marchant. Elle a un sacré background de Marathonienne et le GRR. Je fais du cyrano pour ne pas perdre trop de temps 10mn course, 2mn marche. Et personne ne me doublera.

Dernière descente via les pistes de ski. Et là c’est l’autoroute. Au moins 15 personnes me passent sur les 3 derniers km. D’ailleurs à l’arrivée on est 10 en moins de 5mn !

Je la savoure cette arrivée. Content d’avoir bouclé ce magnifique trail, en 12h35 pour un objectif de 12h (mais bon avec 56km et non 59 !), et surtout il ne me semble pas avoir aggravé ma blessure. En dépit de 3 semaines de repos forcé, la forme n’est pas si mal. Génial ! En passant la ligne, Patrak et Eric m’attendent. Petite tappe dans la main. C’est fait ! C’est beau ! Je veux revenir !

Conclusion

Faire une course sans pression du chrono, finalement c’est vachement confortable. On profite, on discute, on prend des photos. Mais sans blessures ce serait encore mieux.

J’ai validé la technique de ravito rapide. En revanche ce parcours convient à merveille aux bâtons. Dans les montées et les descentes, ils m’auraient bien secondé et soulagé les guiboles, notamment pour retenir dans les descentes.

Enfin le Grand Duc a la particularité de changer son parcours tous les ans. Ca va m’obliger à revenir tous les ans alors J

Merci aux bénévoles, aux organisateurs, aux gentils coureurs, au médecin qui m’a laissé finir, et special thanks à la femme de Patrak pour le clafoutis.
Bravo à Eric pour sa belle 5° place en 10h14 et Patrak 24° en 11h36.