lundi, septembre 05, 2011

Grand Raid des Pyrénées en mode On-Off-On

Ultime trail avant le Tor des Géants (11 sept '11), le GRP m'a permis de réaliser la sortie choc de dont je rêvais ... mais pas tout à fait comme prévu. 

ON
Inscris sur l'ultra de 160 km, finalement amputé du Pic du Midi du aux prévisions météos difficiles, je m'aligne à Vielle-Aure avec l'ami Bottle à 7h du matin sous un ciel finalement bien clément. L'orage est passé plus tôt dans la nuit. Mais on ne perd rien pour attendre. Top départ, la longue ligne droite permet aux 800 concurrents de s'étirer. J'estime qu'une trentaine de coureurs sont devant moi. De toute façon je m'en moque, j'ai décidé de courir ce trail en rythme TDG, l'objectif de l'année (335 km et 24.000D+ en environ 93/103h, à vos calculettes !), toujours dans le vert. La grimpette vers la station de Saint-Lary se fait au train toujours en courant avec un mix chemin/route putôt agréable pour se mettre en jambes. Ca se corse à la station avec une montée sèche sur les pistes de ski. J'aime pas les pistes d'alpin. Ces trucs métalliques plantés dans le décors, la montagne travaillée au bulldozer et à la dynamite, pouahhhh ! Heureusement, heureusement, passé le Restaurant Merlans, premier ravito, on retrouve la montagne originelle, un joli sentier au milieu des lacs, une merveille. On est pas beaucoup, un ou deux devant, idem derrière. Le Col de Bastanet franchi, on bascule sur une longue et belle descente vers Artigues. Un festival de rochers à sauter, je me régale, même si la pluie fait son apparition et rend le caillou fort glissant. J'en profite pour dépasser quatre coureurs - en bas 4 à 5 minutes d'écarts, c'est fou ce que la descente peut être efficace sur les chrono ! D'Artigues - deuxième ravito au 29° kil - je repars avec  David Wamster. Il me semble bien à l'aise dans les relances en montées, je laisse faire. Bien m'en prend, puisqu'il craquera dans la montée vers Sencours. Dommage, bien sympa. Il m'apprend qu'il est 8ème. Oulala, donc j'étais 9ème ! Quel départ finalement ! En revanche derrière ça revient fort. Normal, je ne lutte pas. Eric Arveux et Eric Ressencourt que j'avais doublé dans la descente, plus deux coureurs qui montent carrément en courant ! Esbrouffe ou super forme ? Peu m'importe. Sur le final je commence à avoir un peu la dalle, il a plu toute la montée, et je suis toujours en short/tshirt, mais le ravito du Col de Sencours n'est pas loin. "200 mètres horizontaux" m'annoncent deux bénévoles bien courageux par ce temps. Et là, comme dans un jeu vidéo, mon indice de vie à fait une chute vertigineuse. Un vent fou, la pluie, le froid. Ma veste et pantalon goretex dans le sac ne me protègent pas beaucoup. Un bénévole me suit. Craint il pour moi ? Je suis pris en charge au ravito comme pour un pit stop de Formule1. J'ai la tête qui tourne. Quatre soupes sont nécessaires pour me réchauffer. Je repars avec les deux Eric. Le temps de vider l'air de ma poche à eau, ils sont 200m plus loin. 

OFF
Je profite de la descente vers Hautacam pour me réalimenter. Double erreur fatales. Sans m'en apercevoir je loupe la bifurcation entre l'Ultra et le 80 km qui se coure le lendemain ... et poursuit sur le 80 qui est déjà balisé. Les Eric's m'appelleront en me voyant partir, mais je prend ça pour des encouragements de randonneur. Ce n'est qu'en arrivant à Tournaboup, point de jonction du retour du 160, que je me doute d'un truc. Je ne connais pas la parcours, ni la région, mais trouve bizarre de revenir plein Est. Mais bon, comme je n'ai pas quitté un seul instant le balisage (du moins le pensais je, n'ayant pas vu que j'avais eu 300 mètres débalisés au niveau de la bifurc). Je continue. Au Col de Barrèges, théorique km 137, je sais. Je téléphone au PC Course pour dire mon erreur et que je rentre par le parcours du 80. Mauvaise communication, finalement c'est le Sanglier (Emmanuel Lamarle qui fait le live de la course pour Ultrafondus), qui m'appelle et apprend la nouvelle au PC. Je finis en marchant bouclant le tour en 11h30 environ. Les deux Eric et David finiront 5, 6, et 7 du 160. Le bon peloton finalement. 

ON
Michel et Simon, les organisateurs et coordinateurs, ont pitié de moi, et dans un grand élan de générosité, me propose de repartir le lendemain avec le dossard de ... Géraldine ! Chouette ! 
Du coup bonne nuit de repos pendant que les copains se gèlent sur le Cabaliros les pieds dans la neige. Pierre Solignac (Soul) et Christophe (le mec avec qui il démonte et remonte des avions chez AF) avec qui on partage l'appart, et qui partent sur le 80, m'offre du rab de pâtes. Elle est pas belle la vie ! 
Et c'est partie à 5h du mat pour Géraldine, remontée comme une pendule (Comtoise). Je connais le parcours par coeur désormais. Les vannes auront fusées toute la soirée et encore le matin sur le thème sans variation de  "gaffe à pas prendre le tracé du 160 ...". Sgroumf et re sgroumf. 
Comme d'habitude sur une course qui n'est pas la mienne (tout le monde est ultra frais, pas moi), sur les trois premières montées (Portet, Bastanet, Sencours) je doit mettre le clignotant en permanence pour laisser passer des hordes de coureurs. En revanche dans les descentes c'est un véritable slalom entre des coureurs comme ventousés sur le cailloux. Je dois passer hors piste pour doubler, avec posé de pied dans les herbes sans trop savoir ce qu'il y a dessous. En un saut, parfois je passe des grappes de quatre ou cinq coureurs. Au Pic du Midi je suis 165ème, et à partir de là, tout en continuant à mon rythme, une folle remontée se met en route, en partie due aux descentes sans retenus, et au ralentissement général du peloton en montée. 128° à Tournaboup. On m'apprend que Bottle est parti il y a une heure du ravito. Objectif , le rejoindre au Col de Barèges. 91ème au Col de Barèges où je rejoins effectivement l'ami Bottle, quelle précision ! (d'ailleurs l'estimateur de Geofp l'avait prévu ! 82ème à Merlans, et après une dernière descente avec intoxication d'un coureur qui avait l'intention de rester derrière (recette : attendre une partie bien technique avec plein de pierres glissantes, vider sa gourde pour faire comprendre l'intention, sprinter, les chevilles étant priées de suivre), 77ème en 13h47 à l'arrivée. 

Epilogue
Un week-choc rondement mené, finalement presque mieux en vu du TDG que le 160 sec. Au moins n'ai je pas à récupérer d'une nuit blanche. Aucun problème de jambe et de pied, belle forme, mental en acier pour le TDG. Juste une tendinite ... à la main droite !!! A force de prendre la gourde à l'arrière du sac. Petite déception de ne pas savoir ce que j'aurais pu faire au scratch du 160, mais ce n'était de toute façon pas l'objectif. Alors basta. A refaire en mode On.
Un grand merci à Simon et Michel pour m'avoir permis de repartir. Aux bénévoles stoïques sous la pluie et le vent. Aux coureurs forts sympathiques, même ceux du 80 que j'ai un peu bousculé dans les descentes: sorry guys. 
Prochain rendez vous le 11 sept à 10h pour 4 jours et 4 nuits de bonheur en pays d'Aoste. 


mercredi, août 24, 2011

Grand Raid des Pyrénées : dossard 191


C'est parti. J'ai quitté la place du Triangle, devenue le temps d'un week-end la capidale mondiale de l'Utra-Trail, pour Toulouse. Vendredi 26 août à 5h du matin 750 coureurs s'élanceront de Vielle-Aure près de Lourdes pour le Grand Raid des Pyrénées (GRP). Le GRP c'est un peu le pendant de l'autre grand évènement Ultra-Trail de l'année, l'UTMB du côté de Chamonix, qui partira lui à 18h30. Distance et dénivelé similaires (environ 160 km et 9.500D+), seules les paysages et la technicité du terrain font du GRP un trail un petit peu plus technique et légèrement plus intimiste. 

Je me demande si on est beaucoup à venir de Chamonix pour faire le GRP ...

Pour ma part je prévois approximativement 35h à un rythme proche de celui que je programme sur le TDG (Tor des Geants - le 11 sept), soit environ 90% du rythme "normal", si tant est que je n'ai jamais eu un tel rythme !

Suivi live assuré ici par l'excellent camarade Emmanuelle Lamarle pour Ultrafondus (qui a déjà assuré celui de l'Andorra Ronda Dels Cims cette année), pendant que son collègue (patron ?) Philippe Billard assurera celui de l'UTMB.

L'occasion aussi de retrouver une sacré brochette d'Ufo et de Kikourous : Oliv91 et Alice en couple, l'animalerie Manu/Rapace74, Cédric/Castor, l'ami Bottle sans qui je ne saurais plus faire un Challenge Hero (pardon, Charles & Alice).

mardi, août 23, 2011

Andorra Ronda Dels Cims - 15-16-17 juillet 2011











Il serait peut-être temps que je vous raconte un peu ce magnifique trail qu'est la Ronda Dels Cims, ultime avatar des courses organisées dans le cadre de l'Andorra Ultra-Trail par Valérie et Gérard Denis.

Le format est un désormais classique gros 100 miles (170 km exactement) avec environ 11.500D+. Le terrain de jeu est typé Espagnol, très technique, des montées et descentes droit dans la pente, une ascension à près de 3.000m sur le magnifique Pic Comapedrosa, une moyenne d'altitude à 2.000m. 150 coureurs ont en pris le départ, 46 la terminent. Pas moi.


Autant le dire tout de suite, et en dépit de l'abandon, j'ai juste adoré ce parcours que je trouve très pur. de la vrai montagne. Je reviendrais faire la deuxième partie ! 


Ordino est le petit et charmant village qui accueille les trois courses pendant tout le week-end. Un joli écrin à alt.1.200  où l'on se sent bien. Avec Baz et Yoyo, on a pris place au camping d'à côté. La course part pas trop tôt le matin à 8h, laissant le temps de digérer le petit déj. Les 150 coureurs en solo qont en chasuble bleu, les relais de quatre seront en chasuble jaune et partent 2 heures après. 

On se retrouve rapidement avec Baz sur les deux premières montées qui nous amènent au Collada Ferroles (alt. 2532). Je trouve Baz un peu enthousiaste dans les descente pour la distance. Je le lui dis. Je vais le perdre de vue ensuite, je crois pour des soucis digestifs. Mais il ira beaucoup plus loin que moi au final ... comme quoi. Enchainement des sommets Portella Rialp (alt 2500) et Cataperdis (alt. 2700) avec une solitude relative puisque j'ai toujours un visuel sur un ou deux coureurs, mais la distance se rallonge. On m'a annoncé 9ème. je m'en satisfait pleinement. Les paysages sont grandioses. Au ravitaillement de Pla de l'Estany en revanche je me retrouve bien seul en dépit d'excellentes relances sur un sentier roulant juste avant. Je prend bien 5 minutes car juste après arrive le gros morceau de cette rando : le Pic de Comapdrosa. Une merveille de gros blocs rocheux pendant 950m pour arriver en crête sur le sommet à alt. 2942. Durant la montée l'hélico de l'organisation me passe et filme au sommet, je me doute que devant moi ils y sont. Je prend un top chrono pour évaluer mon écart. Ensuite il revient sur moi tel le bourdon et fait des circonvolutions pendant 5 minutes. Un peu gavant à la longue, mais bon c'est pour la postérité ! Arrivé au niveau du col, reste à bifurquer sur la gauche pour prendre la crête, tout en équilibre. Ceux qui n'aiment pas le gaz, à éviter, pour les autres venir de toute urgence. Au col je regarde en bas et ne vois toujours aucun poursuivant. J'évalue mon écart à au moins 30 minutes, c'est du tout boooon (avec l'accent Savoyard). De l'autre côté j'aperçois les deux coureurs qui me précèdent et qui sont ensemble dans la descente. Avec le top chrono au sommet l'écart est également de 30 minutes environ. L'arrivée au sommet est magique : un petit orchestre traditionnel joue pour l'arrivée de chaque coureur. Sur un petit espace ridicule ce sont une dizaine de bénévoles - musiciens, secouristes, et chrono - qui sont là juste pour vous. Un organisateur me prend fermement l'avant bras, m'accompagne sur 5 mètres, me dirige vers la descente et me dis "vas y !". Ben heu oui c'est sur j'allais y aller ... jamais compris si il me tenais le bras pour vérifier mon pouls et tension et valider que tout allait bien, ou si c'est pour que je n'ai pas peur sur le haut, ou de ma lancer dans la pente ... c'est vrai que la pente, boudiou, ben c'est un gros pierrier sur une grosse pente bien raide. Mi j'adore ça. Planté de talon et ça dévale tout seule et tout droit. D'ailleurs je ne suis pas vraiment les fanions. J'en ai repéré un tout en bas près du lac et tire un azimut dessus. Efficace descente alpine. Un sacrés morceau ce Comapedrosa, mais quel pied !

On est au kilomètre 50 avec environ 3600D+, et tout devient très roulant avec deux petites montées de 300 mètres. très agréable. je sais que je vais être seul un moment, les paysages sont somptueux. C'est après le sommet de Bonyde la Pisa que ça se corse. Une descente de dingue non seulement avec des pierres qui roulent de partout, mais ensuite un jeu de corde pour descendre à la verticale ! Avec les batons dans la main, easy ! J'en paume un au passage, obligé de remonter avec la corde à la force des bras sur 10 mètres. Les deux bénévoles qui sécurisent le lieu me disent que c'est le passage le plus dur techniquement. Ah ben bonne nouvelle les gars, parce qu'après sinon faut mettre le parapente ou base jump dans le matos obligatoire ! S'ensuit un dévers dans l'herbe particulièrement difficile à suivre. Je pers le fil du balisage à plusieurs reprises. Je pense le retrouver ... et me retrouve sur un passage avec un air de déjà vu. Le fameux passage de corde. Je demande à la bénévole qui est seule quelle direction je dois prendre, et avec des gestes (elle ne parle que Catalan ... et moi non), me montre le sens de la montée. A bout de bras je remonte tout en trouvant ça un peu bizarre. Au bout de 5 minutes je tombe sur deux coureurs : mon poursuivant et le premier relayeur. P.... 30 minutes de perdus. J'ai fait un demi-tour sur moi-même sans m'en apercevoir !!! En revenant sur le bénévoles qui sécurisent l lieu - entre-temps une deuxième gars est arrivé - le gars m'explique que la fille a cru que je voulais abandonner et c'est pour ça qu'elle m'a dit de remonter. Franchement, pour abandonner mieux vaux se laisser descendre sur Margineda (Base vie) que de remonter au sommet avec les cordes à la force des bras (qui m'en tombent du coup ...). Bref c'est bien énervé que j'entame la longue descente vers Margineda (10 kil et 1.500D-). La nuit tombe, je ne met pas la frontale, tant pis j'aime bien quand tout devient gris et sentir les pieds découvrir le sol.  

A Margineda (kil 70) je suis toujours 9ème, mais mon poursuivant que j'ai laché dans la descente est à peine 5 minutes derrière maintenant. Je met met ma soupe dans un bidon que je donne à une bénévole (l'eau est je ne sais pas où mais visiblement loin), change de pompes, mange un bol de pâtes et c'est parti pour une nuit. Une montée de 800m pas super top un peu ennuyeuse d'ensuit, mais surtout une grosse catastrophe. En prenant mon bidon je m'aperçoit qu'il n'y a ... que de l'eau ! Pas de soupe ! La bénévole a nettoyé et vidé mon bidon de sa poudre pour n'y mettre que de l'eau. Et vu que mon alimentation hors ravito ne se compose uniquement de soupe et de quelques barres Mulebar, c'est la cata ! Je n'ai pas sur moi, je devais tenir jusqu'à la prochaine base vie avec. Et de deux ! Enervé, énervé le Stef ... Je n'avance plus vraiment dans la montée, et je me fais rejoindre par deux autres coureurs. Je les tiens jusqu'au sommet, et fais la descente avec eux. Je me sens faible, et en plus je n'arrive plus ni à boire, ni à manger. Problème de déséquilibre osmotique des cellules ? Ou faut il aller revoir mon ostéo pour équilibrer les tensions qui m'ont posé des soucis d'estomac il y a quelques années ? Toujours est il qu'à la ville de Sant Julia, je me sens très faible, et que la montée vers Naturlandia est un calvaire. Deux autres coureurs me passent que je ne peu pas suivre. A Naturlandia (kil 90) je suis 14ème, épuisé, et ne peux toujours rien avaler. Je décide de dormir 20 minutes, puis finalement 1 heure. Rien n'y fait. Je regarde la carte : 1000m de montée au Col Bou Mort et environ 15 kil avant le prochain ravito. Ca craint. Je ne veux pas prendre de risque pour moi, ni devenir un boulet pour l'organisation. J'arrête. 

Il me faudra ensuite attendre plus 7 heures avant de pouvoir boire et manger à nouveau. C'était une bonne décision, et en plus je me suis régalé sur ce parcours de 90 kilomètre et 7.300D+. Il faudra juste revenir l'an prochain pour en terminer et découvrir la partie somptueuse des lacs. 

Yoyo a abandonné à Magineda (kil 70), Baz au kil 135 avec un estomac remis mais des pieds massacrés. Clerzou lui en terminera magnifiquement en 44h et une très belle 11° place (le vainqueur Miguel Heras est en 30h). Ufoot en 53h et 33° a fait une super prépa physique et mentale pour le TDG où nous retrouveront en septembre avec Christian et Baz. Bravo les gars !

Prochaine étape, toujours dans les Pyrénées, avec le GRP le 28 août en mode 90% et prépa de la TDG (11 sept). Rendez vous pris avec l'ostéo début sept. Espérons que l'alimentation sur le GRP se passera bien ...

Gros merci à toute l'organisation pour ce parcours de rêve et cette belle ambiance. Tant pis pour les ratés me concernant. je reviens en 2012 ! 

vendredi, août 19, 2011

Relais Nocturne à l'Américaine - Combloux

L'été au CMBM on aime bien se faire des séances de fractionné en prépa de la grande course (ben oui dans le coin, nul besoin de la nommer, celle qui occupe toutes les vallées environnantes fin août ...). Ca tombe bien, quelques villages autour du Mont-Blanc  (Megève, Saint Gervais, St Nicolas de Veroce, Le Fayet, Le Bettex, Combloux) organisent chaque semaine le jeudi soir à 20h une série de six épreuves au format relais en binôme de 6x700m environ. Une façon festive de se taper un bon gros fractionné bien cassant avec en général une petite côte, un escalier et des gros virages bien sec en descente.

Celui de Combloux n'échappe pas à la règle. 50m, 1 escalier, 1 montée, 1 grosse descente avec saut de racines dans la pénombre, et 1 longue ligne droite. Ca se voit sur la photo de votre serviteur que je suis juste fracassé en haut de la côte ? Oui, hein ! Ben c'est juste le deuxième tour ... et l'agonie dure le tour complet. Dans la lonnnnnngue ligne droite, pénible impression de courir dans du sable quand les premiers me prenne un tour au bout du heuuu ... troisième, sgroumf. Les premiers comme d'habitude ce sont les frères Gachet de Megève qui se tirent la bourre en allant de plus en plus vite à chaque tour (environ 2'40"). Impressionnant. Avec Nicolas Chevallier, mon binôme, on s'en tire aux environ de 3' au tour et un beau mana a mano avec la première équipe fille. Au scratch nous sommes donc officieusement 1ere féminines.

Saucisse/Frites, et cubi de vin rouge en récup finissent de nous achever dans la bonne humeur sur le magnifique site du plan d'eau biotope. Panorama Aravis, Fiz, Mt Blanc à couper le souffle.
Je crois que je tiens ma vitesse d'arrivée au sprint pour le GRP semaine prochaine !

jeudi, août 04, 2011

Dépucelage au KV à Manigod

Le KV c'est un exercice très particulier en trail, une course en côte assez courte, en général sur une piste de ski alpin, qui s'apparente au 10km sur route : 1000D+ sur quelques km seulement (ici 3,250). Bref le cardio à fond les ballons.

Le challenge est organisé à Manigod, jolie commune des Aravis (vue magnifique sur le Charvin et la Tournette) sur quatre courses durant l'été, et il y a du beau monde. Notez un peu : Kilian qui gagne les 3 premières étapes dont la dernière en 34', de Gaspieri 6 fois champion du monde de la discipline, Céline Lafay en 42', Fiona Porte qui gagne 3 jours avant la 6000D, .. bref un plateau d'enfer. Une course bien résumé par Endurance Mag.

120 coureurs pour cette troisième étape ce 3 août. Un succès mérité avec une superbe ambiance de course, genre arrivée de l'Alpes d'Huez à vélo, et un buffet d'après course digne des meilleurs banquets Gaulois !

Pour moi c'est 47°/114 en 48,1". La surprise c'est l'absence totale d'acide lactique dans les jambes, car en fait je suis hyper limité par mon cardio. Dès les 500m je suis à l'asphyxie, à la limite de la douleur cardiaque. La gueule grande ouverte à la recherche désespérée d'O². Aussi régulier sur la 2ème moitié que sur la 1ère. Un drôle d'exercice qui m'a bien amusé, autant physique que mental. Jolie Bataille avec Olivier Stembert qui met 400m pour recoller alors qu'il est juste 5m derrière, et me colle 13" sur le finish. Et puis bon il y a une excellente nouvelle : c'est une des rare fois où Kiki ne me me colle "que" 14 minutes !


Vraiment une belle initiative. Demain relais à 2 avec 6x700m, si avec tout ça je ne me refais pas une VMA d'enfer !

dimanche, juillet 10, 2011

Lavaredo Ultra Trail, l'enfer au paradis









Le 2 juillet 2011 le petit village d'Auronzo a accueilli un peu moins de 600 coureurs pour un parcours en solo ou en relais duo de 86 km et 5.300D+.

Pour la première fois je prend l'avion pour Venise ... sans aller à Venise ! Et oui l'ami Jérôme (co-auteur des premiers Guides Trail) st passé me chercher à l'aéroport et hop direction les Dolomites. Les gondoles ce sera pour une prochaine fois.

Les courses en Italie, c'est toujours très pro et en même temps extrêmement décontracté. Le Lavaredo ne fait pas exception. Un parcours très varié avec du très techniques et minérales, et des zones roulantes ou en single track en forêt. Des bénévoles partout, des secouristes sur les parties potentiellement dangereuses, un balisage impeccable. Des paysages à couper le souffle.

Pour ma course, c'est vite vu. Un excellent départ dans les 20 premiers jusqu'au premier sommet (Forcella Lavaredo - 2450m) atteint en environ 2h30 pour 20km et 1650D+. Mais voilà il fait froid, environ 0°C à 2000m et -5°C au sommet. Je suis bien couvert, mais mon eau est froide et au 25°km après une belle descente, mon estomac est en vrac me fait mal, les diarrhées suivent, la déshydratation guette. Et effectivement au 30°km des douleurs musculaires et sur les tendons arrivent de partout et durent. Plan B, pose du casque à cornes, on oublie la perf, et je passe en mode dégradé avec pour seul objectif, finir. Après un départ à minuit, je veux voir ces belles montagnes de jour ! Au final 15h31 et 74°, et même si je passe mon temps à mettre le clignotant pour me laisser doubler, le voyage est superbe.

Un excellent test mental pour affronter la Ronda Dels Cims dans un peu plus de 10 jours.

Article dans Ultrafondus coming soon !
Résultats

jeudi, juin 30, 2011

Triathlon du Lac d'Aiguebelette - 25 juin 2011

Mon premier Tri du "nouveau" millénaire je l'ai réservé pour le TLA
300 participants, un tarif hyper raisonnable de 12€, une ambiance familiale à des années lumières de l'esprit de haute compétition que m'évoque habituellement un Tri. Il y a même un TLA kids pour les 3/8 ans qui veulent en découdre comme papa et maman.

Le TLA c'est d'abord un truc de copains organisé à l'origine pour eux-même et par eux-même avec pour réel objectif une sortie en famille avec un BBQ et une bonne bière après (parfois même avant !). Et puis l'idée de l'ouvrir et de partager en a fait un mini-évènement très régional. L'axe Annecy-Chambéry-Grenoble doit représenter 98% des joyeux participants (dont les organisateurs eux-mêmes).

Le côté bonne franquette se voit tout de suite. Ici ce sont les athlètes avec combi Tri/VTT avec plein de truc en carbone et cher/panier de change qui font tâche. Ceux comme moi en slip de bain et VTT Décath de plus 5 ans d'âge font ... comme les autres ! Ensuite ça se voit sur le parcours. Ici on peut s'aider et s'encourager. Contre exemple, un dialogue sidérant avec une jeune fille (combi/carbone) qui me passe en VTT et engueule un mec qui colle ma roue sur une partie roulante :
- JF: et ben tu tu t'emmerdes pas toi !!!
- le mec: ....
- JF: ça te gêne pas de profiter des autres ?!
- le mec: ....
- JF: t'as un profiteur derrière toi !
- moi: ben et alors ??? Si ça lui fait du bien ....
- JF: (dans sa tête mais je l'ai presque entendu, si si !) Pfffffff !!!

700m de natation, 22 km de VTT; 5 km de course à pied : fastoche ... pour les puristes !

La natation j'en fais ... quand j'ai envie. Et ben ces derniers temps j'avais pas trop envie. Et puis je n'ai jamais vraiment appris. Alors je crois que je sais faire, sauf que là le premier met 8' là où j'en met ... le double !!! Oups un vrai fer à repasser ... je ne parle même pas de la première bouée où tout le peloton se resserre pour passer à la corde, je lève la tête pour respirer sur mon 3ème temps, et ... pif paf, une main s'abat sur ma face externe droite pour la remettre direct dans l'eau ... sgloublebleble !

Je sors de l'eau en hyper ventilation la tête qui tourne. Bon je trouve quand même mon VTT grâce au trrrrrés bô maillot UFO jaune fluo, j'enfile un calebute et un casque de vélo (j'ai quand même du matos ! Peau de chamois piqué à un bouquetin). Et hop c'est parti ! Un mix de route de sentier très sympas. Sur les grosse montée je bourrine bien et remonte pas mal de monde. En mode vrai tout terrain je suis nettement mois à mon aise. Une descente hyper technique (pour moi) dans la grosse pierre et plein de racines. je pose pied à terre (comme la plupart autour de moi) et je coure avec le VTT (là on est moins nombreux).

La transition VTT/CAP est facile, je ne change rien ! Le parcours en revanche est un plus décevant, avec 100% de goudron alors que je m'attendais à un peu de sentier. Mais je me suis bien amusé à Pac-Man quand même. Grosse montée en courant où je double des marcheurs, et grosse descente où des coureurs ont quelques douleurs qui les empêche d'allonger. N'empêche, ça passe un peu vite sachant que mon rythme n'est finalement guère plus élevé que sur un 100 km !

Après la douche et le repas d'arrivée, viens le tour des kids. Toujours impressionnant de voir des tout petis s'affronter avec une envie presque plus importante que pour les grands ! Rigolo aussi de voir certains parents avoir des comportements de coach sportifs assez intransigeants. Pourquoi pas après tout. On ne devient pas un champion par hasard non plus.

Bref le TLA, venez y pour vous amuser, pour découvrir, vous éclater. Venez y en famille, avec les amis. Mais venez-y vite avant qu'il n'y ai 2.000 compétiteurs en tenue complète et licence tamponnée !!!

Mes temps :
72°/300 scratch, 38°/126 H - 2h06
Nat 118° - 16'
VTT 72° - 1h28
CAP 36° - 21'
RESULTATS

samedi, mai 28, 2011

Humeur Vagabonde

15 jours après l'enchainement de Crest, et une semaine après le Môle, aucune douleur, mais plus trop de jus ni d'envie. Un classique qui sonne l'heure d'une semaine tranquilou milou. L'entrainement d'hier soir avec le CMBM était un peu violent avec ses 3x10' à fond dans un single track improvisé aux Gaillands. Du coup aujourd'hui, entre deux séances de réponses à un RFI, je me dis qu'une petite sortie pour aller voir les marmottes et les chamois en mode randonneur ne peut pas me faire de mal. Direction Bellachat avec pour objectif de faire le tour par le vallon de Diosiaz, Col de Salenton et retour par le Buet et le train. Le tout en mode ultra light : une gourde, une Mulebar, et un sac de salé.
A Bellachat, après m'être arrêté à chaque virage ou presque, je sors mon paquet de salé, un chamois s'approche à 1m50 pour brouter en ma compagnie. Je repars en hors trace vers le lac Brevent et décide de prendre la rivière en hors trace pour rejoindre le vallon. Et là j'entend crier. Un petit bonhomme sors lui aussi de nul part et agite ses bras. Je le rejoins en désescaladant un piton. Un môme de 18 berges, Bernard, venant des quartiers de Villeurbanne, tout paniqué, perdu, assoiffé. Ses camarades en descendant du Brevant ne 'ont pas attendu, et il ne s'est ni où il est, ni où il va. Il me parle d'un parking "Belada". Je ne sais pas trop. Vu son état de tout façon, le mieux c'est le plus court vers la civilisation. Je décide de faire demi-tour, de le ramener à Chamonix via Bellachat. De là il pourra téléphoner, prendre un train, enfin ce qu'il veut. Je lui donne à boire, un peu à manger. Il se sent déjà sauvé, n'arrête pas de remercier. Il me dit que plus jamais il ne remettra les pieds ici. Je commence à lui montrer le Mont-Blanc splendide, lui raconter la montée par le Tacul et le Mont Maudit, le Dôme du  Goûter, etc ... bref que ce serait dommage de ne pas revenir. Juste mieux accompagné, avec une carte, et un peu mieux équipé (quoique je n'étais pas un bon exemple, étant presque les mains dans les poches sans sac). Il me dit que c'est pire que la légion. Et là erreur, parceque comme je le lui fait noter, dans la Légion on ramène ses morts. C'est ce qui permet aux vivant d'aller au bout du sacrifice. Et puis finalement en arrivant sur Bellachat tout en papotant, on retrouve sa bande de potes tous paniqué et heureux à la fois. Légère leçon de morale sur la notion de groupe, un bon vent à tous, et je redescend sur Cham, toujours en marchant, après une session écourtée, mais une BA en poche.

Comme quoi le destin d'un randonneur n'a tenu qu'à l'humeur vagabonde  d'un trailer avec l'envie de se ressourcer en sortant des sentiers. Bonne route Bernard et à bientôt chez nous !

mardi, mai 24, 2011

UTM, un concentré d'Ultra

En 34 km et 2.700D+, le Môle vu par  Stéphane Roguet est un concentré de tout ce que l'on peut espérer trouver sur un trail. L'Ultra Tour du Môle, un petit bijoux apprécié des 130 chanceux au départ et remporté en 4h10 par le Suisse Alain Bartoloni.

Le Môle, c'est Céline et Manu qui me l'ont fait connaître un certain 1er janvier 2010 à 3h du mat. De la Roche-sur-Foron, ils le pratiquent sous tous les angles, toutes les formes, toutes les envies. Une sorte de Ventoux de Haute-Savoie, sauf que ce dernier culmine seulement à 1.850 mètres. Franchement ridicule à côté du Mont-Blanc voisin. Et bien à défaut de faire fantasmer les alpinistes du monde entier, Stéphane Roguet l'a sublimé en profitant de tout ce que ce petit sommet pouvait donner. Un parcours fait de mono-traces en forêt, de larges relances sur chemin forestier, un mur à découvert pour "grimper" sur le Môle, un peu de route mais à l'ombre des arbres, une descente vertigineuse et interminable pour conclure. Ca c'est pour la partie technique. Pour les voyageurs, le parcours tourne autour du Môle, autorisant des vues incroyables du Leman au Mont-Blanc et toutes les montagnes environnantes.

La course selon Stéphane, c'est assez simple : d'abord un balisage hyper léger à base d'un peu de peinture sur quelques cailloux et basta. Largement suffisant, intuitif et obligeant à (un peu) réfléchir. Ensuite c'est un esprit. Gratuit pour les filles, le prix de l'inscription dépend de ta participation en nature au buffet de cloture dans la cour d'école primaire de Marignier. Pour moi la grosse feignasse c'est 10€, pour les fins gastronomes 5€ seulement. Un seul ravito à mi-course, parfait. Des bénévoles à tous les endroits stratégiques, sécurisant. Bref familial et pro, à mi-chemin entre le Off entre potos et la course officielle FFA. Exactement ce que j'aime.

Mais revenons à la course. Fin avril nous avions fait une reco avec quelques trailers du coin (dont bien sur Manu et Céline). Histoire de profiter des paysages, mais surtout de bien valider comment on pouvait profiter au mieux de cette belle descente vers l'arrivée. Mon souvenir final, des jambes qui tremblent comme une feuille 5 minutes après l'arrivée. Ca promet !

Au départ LA question : bâton or not bâton ? Pour Manu, Nico, et moi c'est sans, pour la plupart des coureurs se sera avec, bien que les deux premiers au scratch seront sans. Mais les murs du Môle autorisent à y réfléchir !!! Départ avec un petit groupe de 5/6 qui se détache. je suis dans le deuxième de même taille qui fait vite un trou également. Je suis avec Bastien (Fleury), camarade d'entraînement au CMBM.Une petite boucle en forêt où j'ai le temps de me refaire une cheville gauche (ma faiblesse du moment) sur le plat !!! Nico revient sur moi et me dépasse. Oh surprise ! Le traître, le fourbe a récupéré in extremis ses bâtons juste avant le top départ ! Affuté comme un avion, je le laisse gambader. Je suis satisfait de mon rythme, courant toutes les montées légères, notamment les 4 km de bitumes. Les premiers 1000D+ parcourus assez facilement (18ème position ) nous redescendons longuement sur La Tour pour un ravito à mi-course. J'en profite pour dépasser Jean-Claude Perrez et Stéphane Deperraz avec qui nous allons faire le yoyo. Au ravito Nico repart quand j'arrive, preuve que la descente me profite toujours. La remontée en sous-bois vers le Môle est hyper raide, Stéphane et Jean-Claude me repassent, et je me demande bien pourquoi j'ai laissé ces p... de bâtons bien au chaud dans le coffre de la voiture, grrrr ! Mais dès que nous somme à découvert je les ai toujours en visuel. je ne perd donc pas trop de terrain. Il ne reste que 200 mètres de dénivelés (sur 1.400 depuis La Tour) pour atteindre le sommet quand ... il faut à nouveau redescendre. Il commence à faire chaud, et l'idée de me retaper des pourcentages monstrueux me pose légèrement question. Mais en fait non, je suis très bien, fort dans les jambes. Techniques de respiration issues des marches Afghanes, plus alimentation faîte de liquides soupes + boisson isotonique font à nouveau des merveilles ! Sur la dernière rampe avant le Môle, rencontre avec Serge, local de l'étape qui connaît tous les sommets environnants. Il m'annonce que Nico est passé au sommet depuis 10 minutes. Je suis en chasse derrière Stéphane et Jean-Claude, je monte rythme dans le dernier mur final des 2.700D+, et me permet même de relancer en courant sur les 200 derniers mètres du sentier. La brise légère de l'orage grondant au loin m'accompagne bien. Je sais que je vais les reprendre dans la TRES longues descente vers Marignier que nous avions - heureusement - reconnu. Effectivement, passé le délicat passage du début, je les repasse en moins de 400D- avant le col. Ensuite j'accélère franchement pour les décourager de tenter de s'accrocher histoire de garder une marge. Ca marche souvent. Ensuite c'est long, mais lonnnnnnnnnng ! J'ai les quadris qui crient et chauffent dans des pentes à 25%, jamais un replat pour calmer. Obligé de m'arrêter 5 fois pour les soulager. Les pieds tapent à qui mieux mieux dans mes Sportiva Crosslight qui font une fois encore merveilles pour accrocher la pente avec leurs gros crampons. Olivier m'annonce l'arrivée à 1 km. je regarde ma mon alti : encore 200D-. Boudiou que ça va être long. A l'arrivée (en 4h46 et 12ème) je tombe exactement comme les fondeurs à la fin d'un sprint. Pendant 5 minutes je ne peux plus bouger. Et c'est par terre que je vois arriver mes poursuivants Jean-Claude 2 mn après, et Stéphane 5 mintes. De loin je vois Bastien à qui je fais un léger signe (10ème et 6 mn devant, good job mec !). Quand mes quadris cessent de crier,  j'ai le courage de me relever et d'aller féliciter Nico pour belle 6ème place en 4h30 (avec bâtons ...). La première féminine, Christelle Dewalle, arrive en 5h08 dans un état de fraicheur juste incroyable. C'est son premier trail et son équipement la compare plus à une randonneuse. Dès son arrivé elle remonte retrouver son mari également sur la course ... qui arrivera deux heures plus tard, ensemble ! Manu arrive 1h plus tard, belle perf lui qui se demandait encore comment il allait pouvoir finir avec un genoux récalcitrant.

Le masseur bénévole fera des merveilles, du coup même pas de douleurs aux jambes. Une semaine après l'enchainement 100/42 de Crest, 3 jours de salons à Bruxelles avec peu de sommeil et beaucoup de bières, deux séances de 2h30 spécifiques montagne (environ 2000D+) le vendredi et le samedi, je suis juste très étonné et ravi de cette belle performance. La Ronda Dels Cims et le TDG s'annoncent bien. 

Il ne reste plus qu'à profiter paisiblement du soleil qui inonde la cours d'école et des mets apportés par les coureurs en attendant la dizaine de camarades du CMBM (Fédérico, Steph, René (79 ans au compteur quand même, et 8h14 !), ...)

Avec l'UTM, trail convivial et familial, technique et tactique, le bonheur c'est Ultra simple. Vivement l'année prochaine !

Résultats

samedi, mai 21, 2011

Challenge Hero 2011 : Pac-Man ... à l'envers

Samedi 14 et dimanche 15 mai 2011 Jack Peyrard a organisé de main de maître sa 10ème édition du Marathon de Crest, sa 5ième du 100km (Aventuriers de la Drôme) et sa 3ème du Challenge Hero couplant les deux courses. Christian et moi en avons profité pour raflé notre troisième étoile. 

La troisième étoile ne récompense évidemment pas l'accessit au royaume du slalom et du dérapage frein, mais d'être finisher au fameux enchaînement 100+42 que nous avions initié en 2009 de façon officieuse. 2 finishers en 2009, 6 en 2010, 9 cette année. En pleine croissance le Challenge !

Mais revenons au début. Vendredi nous sommes arrivés de Paris avec Christian et Thomas. Accueil toujours impeccable par Roger chef des navettes. Je suis terriblement fatigué. Par le stress de ma nouvelle boite, peu de sommeil, et un entrainement comme je peux sans programme. En revanche j'ai pour moi une moitié de semaine à Chamonix me permettant de faire du dénivelé régulièrement. Nous avons nos petites habitudes avec Christian : piaule d'étudiant pour deux à l'internat du Lycée, levée 2h30, on commence par la chaussette gauche, ...

Etape 1 : 106 km et 5.300D+ 
Samedi matin départ à 3h30 en groupe neutralisé par Jack jusqu'au départ du sentier sur la crète au-dessus du Donjon. Il fait chaud, d'ailleurs j'ai mal dormi avec cette chaleur pesante. Départ offciel à 8h45. Comme en 2009 je décide de faire la course sans bâtons, ni sac de change à Saillans. Je me positionne devant pour être sur de ne pas perdre trop de temps sur la mono-trace un peu chaotique sur laquelle certains sont un peu hésitant. Hop 2ème position. A la sortie du sentier, mon "pacer" n'accélère pas et tout naturellement ... je me retrouve premier. Deux lampiotes me suivent à 10 mètres (dont une est celle de Thierry avec qui j'avais fait un bout de chemin l'an dernier), mais elles semblent marquer le pas dans les petites montées sur lesquelles je cours doucement, et après les descentes techniques en mono trace où je me régale. Presque un peu trop d'ailleurs, car par manque de sommeil, je manque de lucidité. En plus je suis avec de nouvelles chaussures, des Sportiva Cross Light, faites pour le cross court et poids légé. Bref exactement pour moi avec mes 83kg et parfait pour un 100 bornes. Avantages : légères et accrocheuses. Inconvéniant : ne tiennent pas les chevilles. Résultat je vais me tordre deux fois la cheville gauche et tomber lourdement d'ici au 1er ravitaillement à Beaun-Cornillane. Je vais être premier jusqu'à la Tour où Michael Passero (qui va gagner en 13h15) me passe en galopant comme un lapin. Ensuite me passe logiquement Frederic Desplanches, vainqueur de l'édition 2010 et qui s'aligne au Challenge cette année (finira vaincqueur du Challenge et 2ème du 100 en 13h53, soit un peu moins de 2h devant moi). Bref tout redevient normal. Et je vous assure que je ne suis pas parti trop vite. D'ailleurs Michael et Frederic me confirmeront qu'ils sont partis doucement.

A Cobonne je suis 4ème, mais je commence à piocher. Le sommeil m'envahit. Le mur avant de plonger sur Saillans ne fait que 400D+ mais sur une pente à 25%, des passages en falaises où je me suis mis à glisser, 4 pauses de 5mn à l'ombre car il fait chaud, très chaud. Mais jamais je ne me pose de questions. C'est comme ça un ultra. Jamais linéaire. Et en plus j'ai une arme terrible que m'a donné Fanfoué (alias François Castel) : la respiration. J'ai trouvé le rythme qui me correspond. En courant 2 aspiration - bloque - 2 expiration bloque. En descente 3-stop-3-stop. Au ravitos ou en pause flash 4-stop-4-stop. Et ça marche du feu de dieu avec une légère sur oxygénation tout au long du parcours qui me fait récupérer super vite. Je le fais tout le temps en entrainement, et même dans le métro !du coup en course c'est devenu naturel. Bon sang comme les choses de la vie peuvent être simple parfois !

A Saillans il est 12h30,  je suis le 10ème en 8h45, et les nuages noir s'amoncellent, annonçant l'orage avec quelques gouttes. Ma surprise est de voir quatre coureurs qui abandonnent après m'avoir passé en forme. Même pas blessés les gaillards. Juste plus d'envie, et la peur de s'élancer vers la pluie. Je reste toujours étonné sur un ultra d'assister à des scènes relevant d'un engagement si fragile.
Comme je l'avais prévu je dors 30 minutes pour essayer de récupérer un peu de mon manque terrible de sommeil, ravitaillement, et hop je repars 6ème, en bon état en dépit de mes 3 chutes, et 4 chevilles gauches (à chaque fois il me faut bien 10mn pour que les douleurs disparaissent). Dans la montée vers Cresta l'orage s'abat. La pluie me fait du bien, je suis en sous bois, et la vie est belle. Les branches mouillées me fouettent la gueule régulièrement, la pluie se fait douce où se déchaîne et ponctuent ma montée jusqu'au 3 becs. Je perd deux places dont une en me trompant de chemin en haut des 3 becs par innatention. La descente par la combe de Saou est toujours un régale de glisse et pose de pied stratégique au milieu des cailloux. En plus son côté hors du monde en fait un univers très magique, hors du temps.
Je reprend une deuxième saucé d'orage d'ici au dernier ravito du harras. Après ce ne sont qu'une succession de rivères et de champs de boue, de collines jsuqu'à Crest. je relance toujours impeccablement.

Arrivée à Crest en 1h de moins que l'an dernier, je suis bien, en dépit des nombreuses chutes et de ma déchirure musculaire qui a ressurgit dès 10h ce matin. Mais tout au long du parcours j'ai été zen, sans jamais me poser la question de combien kilomètre il reste, où si je vais aller au bout. Serait ce le travail sur la respiration ? Coach Fanfoué on en rediscute quand tu veux.

Etape 2 : 43 km et 1.400D+
Comme à notre habitude avec Christian (arrivé sur le 100 en 18h17 très content et en 2h de moins qu'en 2009) , nous décidons de partir ensemble en fond de peloton. Nous accompagne Lucas, arrivé 10ème 1h après moi sur le 100. Les places de Challengers sont ainsi figées ! Durant tout ce Marathon nous allons être très réguliers, relançant avec Christian à tour de rôle. la météo est clémente, les organismes fatigués mais sans véritable blessure. Juste Lucas est un peu dans le dur, restant derrière nous. Sans la force du groupe il aurait probablement baché sa course. Sur la deuxième moitié nous remontons plusieurs groupes, dont le très militarisé et sympatique groupe de Coco, Séverine et Thierry, très soudé lui aussi, et qui se prépare à sa nième Transaquitaine.
On termine là aussi sans s'être jamais posé la question du kilométrage restant, à faire des calculs savant (toujours !) sur les temps prospectifs. Bref, zen et heureux d'être là. D'avancer.

Epilogue
Une troisième étoile bien accrochée, Jack qui n'arrête pas de nous poser en héros (Hero ?) de son évènement  annuel. Une équipe de bénévoles au top. Une course au format qui me va bien, mais qui mérite une peu plus de monde, alors retenez votre date pour 2012. Un rendez vous avec Christian qui nous donne du plaisir. 2012, prêt pour l'Etoile de Bronze Christian ?

Résultats Perso:
100kil : 15h40, 8° (48 finishers et 97 inscrits)
Marathon : 6h15, 86° (95 finishers)
Cumul : 21h55, 2° Challenger (9 finishers, 27 inscrits)
Le CR de Christian (propriétaire du dossard en photo)
Résumé du week-end par Union Running World




lundi, janvier 24, 2011

Foulée Blanche


Ce dimanche 23 janvier, la Foulée Blanche signe le grand retour du Club des Cinq, à quatre sur les pistes pour cause de « Playmobile » en gestation pour Chris. En quatre également Le Vercors s’est mis pour nous préparer des pistes superbement enneigées n dépit d’un gros coup de chaud il y a dix jours. Du coup avec le froid (-5°/-10°), la neige était sublime, avec une glisse juste parfaite, et un bon maintient même après le passage de 1000+ coureurs.
Partant du fin fond du peloton dans le dernier sas, et comme annoncé par les organisateurs, les bouchons ont perduré jusqu’au plateau de Geve. Accentués au départ d’Autrans par l’enneigement étroit sur une bande artificielle. Néanmoins l’ambiance était à la bonne humeur, pas d’excitation inutile, chacun se mettant bien en ligne dans la longue double queue des montées. En haut des bosses, à l’occasion des relances, puis sur les plats et descentes, il était alors facile de dépasser, au physique et à la glisse.
Au bout de 30’ environ je rattrape Greg qui a bénéficié d’un dossard préférentiel et donc du sas juste devant. Par quel mystère ? Une enquête est en cours …
Le parcours de la Super Jaune sur le plateau est juste magnifique, avec une succession de bosses très agréables aux relances incessantes. Du physique et de la glisse qu’on vous dit ! La descente finale vers Autrans est un pur régale, un récital de belles courbes à vitesse supersonique rendues technique et verglacées par le passage de nombreux coureur. Une violente hypo au départ du plateau se fait violemment  ressentir à l’arrivée sur Autrans. Plus de jambes, plus de bras. Heureusement le parcours réduit à 35 km me sauve. 2h09 (46’ après le premier) et 322ème sur 828 finishers (contre 320ème l’an dernier, belle constance !). Un joli jeu de Pac Man tout au long du parcours, un temps et une neige parfaite, j’en veux encore !
L’après-midi séance de décrassage avec Greg  sur le plateau pour profiter encore un peu de la neige et du soleil. Avant de finir la journée comme toujours en Gaule par un bon banquet chez Claire.
Le Club des Cinq
Greg 2h19 – pas mal sans entrainement, mais des skis tout neuf J
Claire 2h44 – retour en forme après les déboires estivaux
Isa 3h35 -mérite bien mieux au vue de sa technique cette année !
Chris – gestion Playmobile

mardi, janvier 18, 2011

Winter Eco Trail, les Courmayeur Trailers sont infatigables !

Ce samedi 15 janvier la Winter Eco Trail, initialement prévue le 15 décembre 2010  et reportée pour cause de risque d'avalanche, a finalement fait 154 heureux.

Décidément je fais une grosse année avec les Courmayeur Trailers : TDG, Arrancabirra, Winter Eco Trail. Ce que j'adore c'est l'éclectisme des épreuves organisées. Le seul point commun : un enthousiasme et une envie de faire plaisir juste énorme ! 

La Winter Eco Trail c'est un trail blanc couru au pied des Grandes Jorasses sur le parcours des pistes de ski de fond de Planpincieux jusqu'à Lavachey dans le Val Ferret Italien au-dessus de Courmayeur. Une distance de 13km et environ 100D+ au lieu des 18km/200D+ prévus, la boucle d'Arnuva ayant été supprimée. Bref quand vous faites l'UTMB c'est ce que vous voyez tout en bas en courant sur le balcon entre Bertone et Arnuva. 

J'y retrouve Antoine Terray avec qui j'ai couru deux entrainements de Vincent Delebarre au CMBM (Chamonix Mont-Blanc Marathon) il y a quelques années. C'est aussi mon agent immo qui vend mon appart de Cham pour me payer mon Chalet de St Gervais. Mais je diverge ...

Je reviens à la course. Course très locale, nous ne sommes pas nombreux, mais content et motivés ... à se faire plaisir. Je me met tout au fond, je n'ai pas l'intention de faire des étincelles sur un parcours aussi court, et laisse la place aux jeune fougueux. J'ai en souvenir mon dernier cross il y a 4 ans où en deux boucles de 4,4 km, les 10 premiers m'ont pris un tour !!! Le premier kilomètre est douloureux. Antoine me passe et me lâche. Mes jambes ne déroulent pas et mes mains sont gelées. J'ai oublié les gants et mon bonnet dans la voiture laissée au parking de La Palud. Quel con, non mais quel con ! Suis le seul sans bonnet sans gants. Bref je me dis qu'à force de bouger les bras mes mains vont récupérer du sang chaud, ce qui est vrai au bout de ... 20 minutes. Ca ne part pas très vite devant je trouve. Et dès les premières bosses je commence une séance de Pac-Man, en redoublant notamment Antoine, et qui durera jusqu'à l'arrivée. Je cours partout et trouve assez facilement les parties dures de la piste de ski quand les autres s'échinent et s'enfoncent, surement l'habitude et l'oeil du Nordique. Mes mains se réchauffent, j'ai pris le rythme, le coeur et les jambes vont bien. Je passe les deux première féminines qui termineront ensemble (Giuliana Arrigoni et Francesca Canepa) peu avant le Lavachey. Ensuite tout se stabilise, je double encore quelques coureurs à l'occasion des trois dernières bosses, puis arrive la descente vers l'arrivée où je me stabilise derrière Claudi Cheraz croisé sur le TDG. Je finis 26ème à 8' du premier en 54.'11" ... tiens la prochaine fois j'essayerais de partir devant finalement. Marrant le lendemain on se croise avec Davide Cheraz (le vainqueur) sur les pistes à ski cette fois.

A l'arrivée, des couvertures sont amicalement déposées sur les coureurs, le vin chaud et l'incroyable chocolat chaud sont offerts à l'arrivée ! Arghhhh, ce chocolat chaud, rien que pour ça l'investissement de 16€ de traversée du Tunnel est rentabilisé à chaque fois que je viens à Courmayeur ! 
Après avoir mangé un morceau à l'auberge au pied des pistes avec Antoine, un décrassage à ski de fond. Journée juste parfaite.  

Encore un coup gagnant des Courmayeur Trailers. Merci les amis ! Promis, je vais me mettre à l'Italien. 

mardi, décembre 21, 2010

Interview dans Passion Running

Une interview rondement menée et très sympatique  par Juan Carlos Padas, coureur passionné et multi-disciplinaire. Un impressionnant palmares : circadien, trail, désert, non stop ou à étapes. Rien ne lui est indifférent !

samedi, décembre 18, 2010

Ultra-Programme 2010 / 2010 Annual Schedule at a Glance

24 janv - Ski de Fond Foulée Blanche (42km, 630D+) - 2h35 - 320°
21 fév - Ski de Fond Marathon de la Clarée (42km, 450D+) - 2h36
28 fév - Run&Skate Chamonix (12 et 18km)
14 mars - Ski de Fond Transpyrénéenne (42km)
28 mars - Ski de Fond Etoile des Saisies (42km)
8 au 9 mai - Trail Crest Challenge 100bornes + Marathon (142km, 7.000D+)
11-12-13 juin - Off BMTU
19-20 juin - Off Tour de l'Oisans - arrêt cause neige, 95km et 7200D+
4-5 juillet - Montagn'Hard (120km, 10.000D+) - 6° en 26h12
7 au 22 aout - Off Traversée de l'Islande
27 au 29 aout - Trail UTMB (100km, 4.500D+) - 165° en 15h35
12 au 19 sept - Trail Tor des Geants (330km, 24.000D+) - 37° en 118h
10 oct - Trail Arrancabirra (18km, 1.400D+) - 6 bières - 21° en 2h31 (1h31 après bonifications)
4 dec - Trail L'Origole (75km, 2.000D+) - 12° en 9h27

Bilan Année 2010
Une première année en Vétéran 1 très étonnante. Très peu d'entrainement, rien de structuré. Pour cause de création d'entreprise, et d'organisation de vie entre Paris et Chamonix. Et pourtant une certaine facilité dans les courses, plutôt de bon résultats, même si le final du TDG reste décevant. D'ailleurs ce TDG c'est le clou de la saison, l'objectif numéro un, et j'ai éprouvé un réel plaisir à évoluer sur ce parcours. Le pied intégral. Dans la continuité de la Transpy2009, j'ai le sentiment d'avoir trouvé mon Graal avec les traversées de Massifs Montagneux en mode course non-stop. Ces distances sur plus de trois jours me conviennent bien. La gestion sommeil/effort fonctionne bien.
Finalement l'entrainement aura été essentiellement des sorties en week end. Ski de Fond (avec quelques belles courses pour renforcer le cardio et la PPG) et Rando l'hiver. Ensuite un mélange de courses de plus de 100 km et des Off (la Traversée de l'Islande quelle belle aventure, merci Etienne !).
Me reste les CR de l'Islande et du TDG à faire. Ne serait ce que pour mieux me rappeler plus tard.
A noter : zéro abandons sur cette saison, ce qui montre enfin une expérience suffisante pour terminer quoi qu'il arrive et me remettre en sel en gardant l'essentiel en tête, le plaisir ! Encore un peu de sagesse supplémentaire néanmoins sera nécessaire pour devenir performant (TDG !).

Projections 2011
L'objectif numéro un reste inchangé: refaire le TDG, mais cette fois tenir jusqu'au bout en essayant à nouveau d'arracher une place dans les 10.
Pour y arriver, je ne me crois pas capable cette année à nouveau de partir sur un entrainement structuré. je vais donc planifier des courses de Rando et de Fond, et de nouveaux Trails, de préférence plus techniques,  pour monter en puissance et me faire plaisir avec de nouveaux paysages (notamment Tirange, Andorra Ronda Dels Cims, Grand Raid des Pyrénées), et enfin quelques Off  bien sentis encore à définir.
Vive 2011 !

lundi, décembre 13, 2010

Mais où sont les UFO ?

Tu te demandes où sont les UFO en France et de part le monde ?
Tu recherches un sparing partner pour ton prochain Tour d'Europe en Non Stop ? Monter une course ou un off ? Faire une thèse sur l'ultrafond et rechercher des statistiques de répartition des joyeux drilles ?

Ne cherche plus c'est ICI

jeudi, décembre 09, 2010

L’Origole 2010 : l’Ultra-Cross Blanc


4 décembre 2010 – Le Perray en Yvelines, forêt de Rambouillet

75 km – 2.000D+
9h27, 12°/187 partants et 104 finishers, 2°V1

L’Origole c’est ma bête noire. Trois abandons en trois éditions. Du 100%. Sur le papier rien d’affolant, en général autour de 70 bornes, un petit dénivelé approchant les 2.000 mètres. Sur le terrain une boue accrocheuse, des rigoles pleines d’eau que l’on a parfois du mal à enjamber totalement, toujours en glisse, des bosses épuisantes qui s’enchainent, une relance permanente. Bref une torture pour les quadris et les adducteurs. Et puis c’est aussi trois boucles différentes avec à chaque fois un passage par le gymnase comme point de ravitaillement et base vie. Chaleureux dans tous les sens du terme, mais dont il faut arriver à s’extraire pour retourner patauger. Le tout avec un départ à 23h une belle nuit d’hiver. Donc aussi un sacré exercice sur le mental.

Mais L’Origole c’est aussi et avant tout une bande d’habitués qui reviennent chaque année, comme Bombyx (Gaël Obain) cinq fois finishers en cinq édition, et une organisation au poil avec Philgrizly (Philippe Clement) en directeur de course cette année. Alors forcément, et même si la course n’a été officiellement annoncée que deux mois avant pour des autorisations difficiles à venir, 350 coureurs dont 200 pour le grand tour sont au rendez vous dans le gymnase de Le Perray.

Cette année, je l’ai écrit, l’abandon n’est pas une option.  D’ailleurs sur l’ensemble de la saison je n’ai rien lâché.

BOUCLE D’ORLANDE – 28 km et 660D+ - 14° - 2h58
A 23 heures le départ est donné dans une bonne ambiance très décontractée. Il ne fait finalement pas trop froid, et le manteau neigeux tombé du matin promet un terrain plus dur et peut-être moins boueux que d’habitude. Cela se confirme dès les premiers mètres en forêt. Le rythme est toujours très soutenu sur cette B1, du à l’entrainement dont je n’arrive jamais à me soustraire des coureurs de la version Trail et qui s’arrêtent au bout de la B1 (celui qui a le même temps que moi sur la B1 finit 11° du Trail !).  Cette B1 c’est une succession d’étangs (l’Etang du Perray, l’Etang du Gruyer et l’Etang du Coupe Gorge) et pas mal de bosses dans la forêt de Rambouillet.
Coup de théâtre d’entrée de jeux : ma frontale, pourtant vérifiée juste avant le départ, s’allume … puis s’éteint. Plus de piles !!! Misère ça commence bien. Tout en courant et en profitant de la lumière des coureurs, je change mes piles que j’ai heureusement mises dans la poche de mon pantalon. Presque 5 minutes pour faire le changement, en essayant de ne rien perdre, et de ne pas me casser la figure. Ouf, j’ai de la lumière, on peut jouer.
On est une poignée de coureur à se dédoubler selon que le terrain est technique avec grosse montée, ou descente «dré-dans–le-pentu et la caillasse recouverte de neige et de glace (là je prends le dessus) ou qu’on est en terrain plat avec grosse relance (je crie misère et tout le monde repasse). Un petit bout de chemin avec Wouter que je retrouve décidément souvent cette année (EcoTrail de Paris, Montagn’Hard, TDG) : il suit le programme sur mon blog ? Finalement tout se passe plutôt pas mal … jusqu’à la sortie de la forêt. Là une grande étendue de champs, le vent qui nous saisie, une grosse hypoglycémie qui survient et les jambes dures et raides comme du bois. Plus que quatre kilomètres pour finir cette B1, et déjà dans un état disons compliqué.  L’abandon n’étant plus une option, j’applique la méthode de survie : ralentir, boire salée (soupe Effinov), manger, fonctionner sur un seul neurone. Au ravito, soupe, pâtes, remplissage des gourdes et repartir en moins de 5 minutes.

BOUCLE DU COUPE GORGE – 22 km et 270D+ - 11° -  2h43
Je repars sans me poser de questions. Les jambes raides la bouche pleine. A l’entrée dans la forêt le ventre commence à me tordre. Diarrhée, surement du au froid et à l’indisponibilité en eau chaude au ravito.  Je me fais rattraper par un premier coureur que je ne peux suivre. Puis par un groupe de deux coureurs que j’essaye d’accrocher (Philippe Guillemain et David Ardid si j’en crois le classement). Je les garde en visuel. Important ça pour le moral d’avoir une loupiotte en visu. Et au bout d’environ 15 minutes, le miracle survient. Les maux de ventre disparaissent, les jambes se font – un peu plus – légères. C’est reparti, et je remonte doucement vers mes loupiottes. La jonction est faite quelques minutes plus tard. On court à trois, et spontanément sans se dire un mot, on se relaie pour passer devant et faire la trace. Simple et efficace. Du coup on remonte sur celui qui m’avait passé au début de la B2. Je me dis qu’on va la finir à quatre, d’autant que vu le faible dénivelé il faut surtout soutenir un bon rythme de croisière. C’est toujours plus simple à plusieurs. Mais non, il se dit mort, qu’il va arrêter. Alors je continue sur mon rythme. Et quelques minutes plus tard, surprise, plus personne derrière. Mes deux compagnons semblent être une centaine de mètre derrière mais toujours en course. J’en ignore la raison et l’arrivée approchant je ne m’en préoccupe pas. On verra bien au gymnase. Effectivement ils arrivent moins d’une minute derrière.
Ici même protocole qu’après la B1 : soupe, pates, pain et pâté, remplissage des gourdes (soupe + isotonique Effinov), et zou ça repart. Moins de 5 minutes chrono.

BOUCLE DE L’ARTOIRE  - 24,250 et 1 050D+ - 12° - 3h46
Là c’est la boucle costaude. Celle par les Vaux de Cernay. Magnifique, mais mes adducteurs l’en dernier avaient carrément jeté l’éponge, impossible de continuer. Une succession de montées hyper raide et glissantes de 50 à 100 mètres, des descentes qui usent les genoux. Des relances pas très longues. Non c’est sur cette boucle va falloir la gérer. Très rapidement David me rejoint lors d’un arrêt « technique ». Il m’annonce 4 kilomètres de plat pour se lancer. Il a raison le bougre. Accélérons ! Il me lâche un peu mais je le garde en visuel. Et dès les premières montées/descentes je le rattrape mètre après mètre, jusqu’à la jonction après une vingtaine de minutes. En fait je suis surtout beaucoup plus rapide que lui en descente, et lui a une bien meilleure relance. Du coup on ne court pas vraiment ensemble. Magistralement lorsque j’arrive sur lui, il s’écarte et me laisse passer très largement. Grand seigneur. Et pendant 1 heure environ il va me suivre de loin, garder le contact visuel à son tour. J’ai évalué cette boucle à 4h environ pour une arrivée vers 9h.
Vers 7h environ patatra, le coup de mou revient avec des jambes lourdes à nouveau. Irrémédiablement David revient sur moi au profite des relances et même des montées. Je garde le contact au mental. Un binôme de bénévole dans le bois pour vérifier le bon passage des coureurs, et je leur demande combien il reste (ce que je m’interdis de faire habituellement). 13 kilomètres ??? Arghhhh ça va être du costaud. En plus ma montre m’indique 600D+ parcourus seulement. Reste 400D+ ? En fait mon alti sous-estime le dénivelé de l’organisation, mais je ne le saurais qu’après.  En attendant il faut tenir et garder le visuel sur David. Et ça marche tellement bien que nous revenons sur un autre coureur. Le premier depuis le début de cette B3. Je saurais à l’arrivée qu’il s’agissait d’Alexandre Duhamel. David le passe. Je pense revenir sur lui, mais en fait c’est David qui téléphone. Et ce cochon d’Alex  (je ne dis pas ça pour ces 87 kilos tout en … muscles bien sur !) en a profité pour ce faire la belle en accélérant. Et ce n’est pas moi dans mon état qui va lui faire la chasse.
Je finis par reconnaitre la sortie de la forêt des Vaux de Cernay. C’est bon plus de montées, maintenant faut gérer la relance et garder le rythme. Sur ce terrain David est vraiment le plus fort et s’échappe. Probablement encore environ 8 kilomètres. Je ne pense qu’à tenir. Courir encore et encore. Deux ou trois marches de 10 secondes et repartir, jusqu’à ce qu’un autre binôme de bénévoles sonnent la libération : « plus que 1,5 kilomètres ! ». Yes c’est dans la poche. J’ai vaincu L’Origole !
Arrivée au gymnase c’est le pied intégral. Une bonne accolade avec Phil qui semble aussi heureux que nous. Et ce d’autant qu’il aura cette année un taux de finishers de 66% versus autour de 30% les années précédentes !
Je fais connaissance avec Swamp (Olivier Hardouin) qui cartonne avec un podium, et Wouter 6ème. L’arrivée des copains me comble de joie : RunSteph, Bombyx, Ouster, Bottle, Gorky, … Dommage Koko et Isa devront revenir.

Et après ?
L’organisation nous annonce la fin de l’Origole. Du moins pour 2011. Et une surprise pour 2012. Un 100 Miles ? Une double triple boucle ??? Les rumeurs les plus folles circulent. Mes jambes s’affolent rien que d’y penser …

dimanche, octobre 31, 2010

Enquête Ultrafondus

Si vous avez tenu au moins une fois ce magnifque Mag entre vos mains, que vous soyez lecteur assidu ou non, vous contibuer à son amélioration.
Mais est ce encore Dieu possible ?

samedi, septembre 18, 2010

Tor Des Geants, la vita e bella

Un grand merci à tous ceux qui m'ont régulièrement soutenu durant cette belle épreuve qui était mon objectif principal de l'année, comme mentionné dans mon précédant billet.

Bien entendu elle mérite un véritable compte rendu, ne serait ce que pour permettre à tous ceux qui l'ont suivi via les forums et les résultats intermédiaires puissent comprendre ce qu'il s'y passe réellement. Et peut-être aussi vous donner envie de vivre une des aventures qui m'a le plus enthousiasmé durant ma courte "carrière" d'ultrafondeur.

Tout d'abord cette course est juste un bijoux. Le parcours le plus technique et engagé qu'il m'ait été donné de connaître en course à pied. Ensuite c'est juste beau. Les paysages sont somptueux, de la haute montagne, de l'alpage, très peu de liaison route. Enfin les Courmayeur Trailers ont cette faculté incroyable à allier cette organisation pro et léché jusqu'au moindre détail tout en gardant une décontraction totale et cet esprit Italien qui fait que tout semble facile et naturel.

Parmi les coureurs, je n'ai croisé que des gens bien dans leur peau, heureux d'être là, décontracté. A des années lumière de mon UTMBébé 2010 où 1 coureur sur 20 m'a adressé un mot ou geste pour me remercier de l'avoir laissé passer. A chaque fois qu'on se dédoublait avec un coureur on se tappait dans la main, ou échangé des mots sympa, heureux de se retrouver. Que dire de Nico et Etienne avec qui on a parfois fais le Yoyo au grès des repos ou forme de chacun, et de cette fameuse 4eme section que l'on a décidé de la faire ensemble avec Etienne au hasard d'un réveil simultané à Donnas, et où on finit par retrouver un Fastoche à la rue mais avec qui on finit cette dure mais belle journée.

Ensuite je me suis régalé à essayer à interpétrer les stratégies des coureurs autour de moi (et des premiers e regardant les feuilles de passages), tout en essayant d'appliquer la mienne. Pas facile de se forcer à dormir entre 2 et 4h si à 23h vous tombez à terre. Globalement ça a fonctionné. Régal également quand tout le monde semble marquer le pas comme sur la 5eme section et que mon corps semblait juste parfaitement huilé, que la machine Pac Man se met en route. Peut être un peu d'emballement, justement ce que j'avais voulu éviter jusque là.

Enfin même si la machine s'est complètement grippée à 10km seulement de l'arrivée, et que du coup toute idée de perf s'efface (je rate une place dans les 10 et un podium Senior Homme), la seule idée de faire partie des privilégiés qui auront pu boucler ce bijoux d'Ultra Trail est une immense satisfaction.

Si j'étais en Celestie je dirais "on est bien", pour l'instant ce sera "la vita e bella !"

samedi, septembre 11, 2010

Tor des Geants, c'est parti !!!

L'objectif #1 de l'année est en fin là. 335 km et 24.000D+ à parcourir sur les magnifiques Alta Via 1 et 2. Ce tour du Val d'Aoste s'annonce somptueux.

Le départ va être donné dimanche 12 septembre à 10h. Ce sera une première pour l'ensemble des coureurs, aucune référence n'étant disponible. La forme physique du moment et l'expérience de chacun sur le multidays en montagne feront seuls la différence. Je n'ai pas non plus compté de teams présent sur cette course, donc pas - encore - de course à l'armement. Les meilleurs sont attendus en 80h environ, soit mercredi soir. Je pense que pas mal de coureurs qui valent moins de 25h à l'UTMB sont capables d'aller chercher une victoire vers 70h (soit le temps de notre PTL2008 !). Je met un gros billet sur Guillaume Millet, ancien coureur de ski de fond, Physiologiste du Sport au CHU de Grenoble, et surtout un record à moins de 23h à l'UTMB.

Personnellement je compte sur un 96-100h, soit une arrivée jeudi matin. Je compte sur une dizaine d'heures de repos cumulés:
- 5 mn par ravitaillement, environ tous les 20 km
- 15 à 30 mn par base vie au nombre de six, environ tous les 50 km
- 2h par nuit comprenant 1h30, soit 1 cycle de sommeil, de repos complet.
Pour le repos, je prend un sac de survie me permettant de dormir n'importe où par n'importe quel temps, indispensable afin de profiter de ma phase creuse vers 2 à 4 heures du matin. Et ce quelle que soit ma progression.

La progression sera relativement lente, avec du 400 à 600m/h D+, de la marche dès que ça monte, des descentes en trottinant.
Temps de passages prévus aux bases vie: 
Valgrisenche dimanche 21h00
Cogne lundi 12h40
Donnas lundi 22h00
Gressoney mardi 15h00
Cretaz mercredi 1h30
Ollomont mercredi 17h30
Courmayeur jeudi 10h00

En plus du matériel obligatoire, je prend une paire de gant Kway pour la pluie, et en laine pour le froid. Sinon mon sac Salomon XT Wing 15l fera l'affaire (2 gourdes de 600ml sans sac à eau), mon sac de couchage s'accrochant facilement dessus. Bâtons obligatoires.
Deux paires de chaussures, Salomon XT Wings 2 pour l'assurance en guidage de pied qu'elles me donnent sur la première partie plus typé montagne, les Mizuno Wawe Ascend 4 en taille 48 et donc plus large pour accueillir mon pied qui aura gonflé (notamment mon excroissance osseuse côté pied droit dont le tendon aura morflé).

Sur l'alimentation, je prend les repas et ravitaillement de l'organisation en privilégiant soupes aux nouilles et Coca. J'emporte les Soupes salées, boisson hydratante, et boules de Soja Effinov. Ainsi que deux barres Mulebar par journée.

Le point météo nous annonce une dépression pour lundi, avec de la pluie. Sinon beau temps mais froid, 13°C la journée, 5°C la nuit. De bonnes conditions pour moi.

Je suis heureux de partager ce beau moment de course avec mes potes Etienne Fert (dossard 67, Icelandic GO), Manu Sery (Rapace), Nicolas Cointepas (qui me dépasse systématiquement à mi course), Cédric Charvin (Castor Junior), et tous les autres UFO !

Suivi Live ici.
Pettorale 59