dimanche, novembre 27, 2011

Tor des Geant par Spirito Trail

Magnifique article très bien documenté. Le meilleur lu sur cette course jusqu'à présent.
Achetez le pour sentir de plus près l'esprit merveilleux du trail Italien !

dimanche, octobre 09, 2011

Arrancabirra 2011 - le feu sous la neige

En rouge c'est la piste de ski !
L'édition 2011 a tenu toute ses promesses, et même plus ! 1200 coureurs, la neige dès alt 1400 mètres, et une fête endiablée. La saison a été dignement close. 


Comme tous les ans depuis 2008, l'Arrancabirra est l'occasion d'un grand rendez vous des Kikoureurs. Une bonne vingtaine cette année, soit quelques chambres du Walser Hôtel qui nous accueille toujours aussi simpatico en dépit du démontage d'une partie de l'escalier, de gugus qui ne retrouvent pas leur chambre, et d'un silence tout relatif vers 3h du matin le vendredi soir.

Mais c'est surtout un rendez vous pour tous les trailers de la région pour clore la saison de trail. Cette année la neige était l'invitée de marque. Fin de saison de trail, lancement de la saison de ski. Les Courmayeurs Trailer sont vraiment des orfèvres de l'organisation !

Pour ce qui est de la course, pour faire vite disons que comme tous les ans et quelque soit la météo, je suis d'une régularité de métronome : 2h30 et 6 les bières "bonificatrices". La montée dans la neige dès l'altitude 1.400, un passage sur la crête entre la Tête de La Tronche et Bertone face au vent terrible, la joue gauche congelée, des flocons plein les yeux, et un déguisement pas respirant du tout ni vraiment "stop wind". Super casse gueule aussi avec des choix tactiques pour récupérer de la peuf sous le pied sans trop savoir ce qu'il y a dessous, éviter de se faire une cheville dans les ornières et ... faire comme si de rien n'était. Deux belles chutes se concrétisent par une belle séance de bobsleigh entre les cailloux. Un régal de glisse et d'engagement, l'enivrement de tous les sens.

Toujours pas compris le
rapport avec Spider-Man ...
Ensuite trois heures d'attente sous la pluie et dans le froid avec Gé. On verra arriver le gros des troupes des Kikourous en grupetto, arrêtés par l'orga en haut et retour en arrière. Pas sur que c'était moins glissant (neige tranbsformée en glace avec le passage des concurrents) et dangereux, mais la fin de peloton a surement évité le froid de la crête. Fédé et Sarah eux on les a vu arriver ... du dance floor !

Ah ba oui, parce-que plus il fait froid dehors, plus c'est chaud à l'intérieur. Un groupe de musique avec un groove d'enfer et tous les tubes Italiens, des trailers avec une envie folle de se réchauffer, Anne-Marie Gross en modèle pile électrique, le bagnard et sa glacière remplie de bières, et les CMBM'istes qui viennent avec la bouteille de génépi du pays, tous les éléments sont réunis pour mettre le feu à la piste !

Kikourous prêts
Accouchement imminent !

Patrouille Aérienne Italienne
La PAI en formation
La saison d'hiver est lancée !
Pas glisser ...

mardi, octobre 04, 2011

Tor des Geants 2011 – Edizione 2 – 11/14 sept


Cette seconde édition du TDG a été un rendez vous à la fois plein de promesse au vu d’une performance qui m’a permis de côtoyer les sommets et les sommités, et en même temps la rencontre avec, ce que l’on craint tous un jour, la déchéance physique et psychologique. Cela reste en attendant un magnifique voyage de 335 km et 24.000D+, une incroyable succession des plus beaux sommets et paysages du Val d’Aoste.

La première édition était exploratoire. Personne n’avait de véritable référence sur ce type de parcours, ni sur ce format – distance et dénivelé en gestion- non-stop – ce qui permettait toutes les expérimentations en terme de stratégie, notamment de sommeil. Mon retour d’expérience du TDG 2010 avait été de dormir régulièrement entre 1h et 1h30. En partant de la 20/30° place, la remontée s’était faîte régulière autour de la 10/12° place à mi-course, puis jusqu’à la 8° au grès des abandons de l’élite et d’une forme incroyable au 3° jour. Un fort problème au releveur droit avait stoppé net la progression pour ne finir qu’en 37° position et 118h, mais la cible des 103/105h était dans la besace et devait me rester ma référence horaire pour 2010.

 J’en avais retiré les conclusions suivantes :
- être patient : beaucoup de casse physique sur ce parcours, concluant soit à des abandons, soit à de forts ralentissements pour des compétiteurs ayant plusieurs heures d’avances et les perdent  très rapidement (cas d’Uli avec 10h d’arrêt à Coda et perd toute son avance),
- repos court mais régulier : ne pas attendre d’être épuisé, prendre un repos dès la première nuit et ensuite régulièrement, tout en s’adaptant au parcours (difficulté à venir), à la météo (grosse chaleur, orages), ou tout simplement à son état,
- garder une marge sur son potentiel physique : mon problème au releveur avait été initié par des descentes trop engagées avant Cuney, et ce près de 10h plus tard. Tout sur-effort se payse cash plus tard sur un parcours aussi long et intense.

J’ai mis de gros espoirs sur cette seconde édition. Très en forme physiquement avec un entrainement régulier en montagne, un psy en acier grâce à une sortie au Grand Raid des Pyrénées qui se passe très bien même si le week-end n’est pas très orthodoxe. Ensuite je connais le parcours, ses parties dures physiquement  (Col Loson, Coda) ou moralement (descente Ollomont, liaison St Remy).  Je prévois un temps entre 93h et 103h, et donc d’écourter les temps de sommeil pour un total autour de 4h répartis régulièrement sur 4 jours et 4 nuits. Maintenant action !

Secteur 1 Courmayeur – Valgrisenche – 49,7 km et 3.750D+ en 7h44’
Sommeil  0

A l’avant des 500 coureurs, le départ du peloton de tête se fait rapide. Y  figurent Ulrich Gross, Christophe Lesaux, Jules-Henri Gabioud , Pierre-Henri Jouneau, Grégoire Millet, … J’y suis à mon allure, peu essoufflé comparé à l’an dernier où je revenais d’une angine. La montée au Col d’Arp se fait avec des pointes régulières  à 18m/mn . Mon cardio affichera parait il 170. Dingue je ne savais même pas que je montais encore aussi haut !  A la Thuile je rejoins l’ami Grégoire qui nous fait un pit-stop de Formule 1 auprès du Command Car familiale. On repart ensemble, il parait que l’on est déjà 8 et 9ème en 2h22, et beaucoup plus vite que Guillaume l’an dernier (2h32 pour Ulrich et 2h42 pour Guillaume). Dans la montée au refuge Deffeyes le CMBM réunit en nombre me lance des encouragements qui impressionnent Greg et me font chaud au cœur. L’avantage d’être un –presque – régional de l’étape. Arrivé au refuge. Oups j’ai oublié mon récipient à la Thuile. Je demande à l’orga s’ils peuvent me la faire remonter à l’un des prochains ravito/base vie. Et l’heureux improbable se produit, un spectateur me tend son propre récipient Raidlight à l’identique du mien et me le donne. Mille merci à cet anonyme. Je franchis le Passo Alto avec un randonneur qui s’accroche bien le bougre. Au sommet présence solo  du camarade Bollet du CMBM qui est tout aussi surpris et me conseille d’en garder sous le pied.  Reste à définir ce concept exactement sur ce genre d’épreuve ! Le final du col Crosatie est toujours aussi acrobatique et beau. La caméra de l’organisation me poursuit jusqu’à la bascule. Valgrisenche première base vie à 17h44. Déjà presque 2h d’avance sur 2010.  Cette année le barnum est sous tente. Ulrich est à table. Je prends 13 minutes pour changer de chaussures (deux paires de Brooks Cascadia qui me vont comme un gant …de pied), changer le short pour le corsaire en vue de la nuit fraiche annoncée, manger un plat de pates et un bol de soupe. Dans ce laps de temps, trois coureurs font irruptions et passent sans s’arrêter. Non stop ou assistance extérieure ?

Secteur 2 : Valgrisenche – Cogne – 56 km et  4.137D+ en 13h45
Sommeil 40’

Premier changement par rapport à 2010. La montée au Col Fenêtre s’opère de jour. Un autre coureur m‘accompagnera toujours de loin car jamais au même rythme. On se dédouble. Je le lâche à la descente sur Rheme-Notre -Dame. Il me remonte sur le final du col d’Entrelor. Il pleut depuis le Col Fenêtre, j’ai ma veste et mes gants Goretex, j’ai froid. Lui passe en t-shirt manche courte et me dit avoir chaud. On n’est définitivement pas fait de la même matière ! Toujours est il que j’ai choppé froid et que j’ai mal au bide. Mon pronostic d’arrivée à Eaux-Rousses vers 1h du mat est respecté (0h39, versus 4h en 2010). J’avais envisagé un non stop jusqu’au refuge Sella me permettant d’enchainer le terrible col Loson et ses alt 3.300m qui m’avait procuré mon premier MAM en 2010. Mais mon mal de bide persistant et une certaine méforme me poussent gentiment dans le bras de Morphée. Jules-Henri dors aussi dans une autre chambre, mais je ne le saurais que plus tard. 40mn  de repos ne me remettent pas complètement à flot. La montée au col Loson est du coup assez laborieuse mais pas plus qu’en 2010. Seulement deux coureurs me doublent pendant mon sommeil (quels écarts déjà !), deux autres pendant l’ascension. Rien de dramatique. Je me résous à enlever ma poche de devant qui ballote sur mon ventre pour le soulager. Elle transporte ma réserve de nourriture. Mais en fait je n’en ai pas besoin. Sur toute la course je ne consommerai quasiment rien de ma réserve personnelle, les ravitaillements de l’organisation étant amplement suffisants. Je la laisse dans mon sac à Cogne où j’arrive à 7h45 en 12ème position et avec exactement 4h d’avance sur 2010. Déjà 21h45 de course, le temps pour moi de bien ravitailler, changer les piles de la lampe en prévision de la prochaine nuit. 32 minutes en tout, exactement comme prévu.

Secteur 3 : Cogne – Donnas – 44 km et 1.133D+ en 12h19’
Sommeil 1h - Cumul 1h40’

Je repars en 8ème position, visiblement certain de ceux qui m’ont passé la nuit font un gros dodo. Et contrairement à l’an dernier je cours toute la longue partie de plat montant et dans les bois. Dans la montée assez facile vers le Refuge Sogno, un coureur Italien qui a abandonné m’accompagne et me fait la conversation. Il parait qu’un petit groupe de coureur est juste 30mn devant. Parmi eux le 6ème Jules-Henri que je vois en finir avec le Col Fenêtre. Du coup je monte ce dernier encore plus motivé, en 30 minutes, avec le doux espoir de reprendre Jules-Henri dans la descente. Espoir déçu en dépit d’un bel engagement dans les longues marches vers Champorcher. Au passage je suis passé 7ème sans jamais doubler personne. Toujours bon à prendre. En revanche les dix derniers kilomètre avant Donnas sont un calvaire d’autant plus redoutable que contrairement à l’an dernier où j’y étais de nuit, il y fait très très chaud. Quelques passages sur route sont un vrai four. A Donnas je suis accueillis avec enthousiasme par le team mené par Francis Degache et Guillaume Millet pour l’expérimentation scientifique menée conjointement par les universités de Lausanne et de Verona sur l’évolution physiologique et psychologique des coureurs d’ultrafond. Nous sommes une vingtaine de coureurs à y participer dont Grégoire Millet qui est le premier à avoir fait les tests de mi-course. Ces tests ont été fait avant le départ, et seront également réalisés à l’arrivée. En plus je porte un GPS et une ceinture cardio (ce que je ne fais jamais en course !) pour étudier le rythme du cœur en fonction des vitesses de montée et de descente.

Les tests :
1. contrôle postural :  on reste debout pendant 3 x 50s sur une plateforme posturographique
2. Composition corporelle : par bioimpédance (système Zmetrix), la répartition des différents tissus du corps humain (masse grasse, contenu minéral osseux…)
3. Fatigue neuromusculaire : on évalue la baisse de force volontaire et avec une stimulation électrique des muscles du quadriceps et du mollet.
4. inflammation : prélèvement sanguin (par infirmière locale) + circonférence des cuisses et mollets (oedeme)
5. Technique / mécanique de marche et de course : marcher et courir (à 12 kmh) pendant 10 msur un tapis posé au sol.
6. Cognition – facultés cérébrales : un test sur ordinateur pour évaluer le ralentissement de notre petit cerveau

Je ne fais pas le 6 car trop long, ni le 1 car … je m’évanouie ! J’ai encore pris un coup de chaleur, et souffre en plus (Greg me le dira à l’arrivée) d’une hypertonie parasympathique (malaise vagale due à un ralentissement du cœur trop fort, sorte d’hyper adaptabilité à l’effort d’endurance, trop bonne récupération).  Les tests prennent une grosse trentaine de minutes.

Du coup Guillaume se mue en coach et me conseille de dormir deux ou trois heures pour repartir le soir au frais et avec d’autres coureurs. Je dors une heure (trop chaud dans le gymnase de Donnas), m’alimente en pates et soupe. Je suis arrivé à 16h32, je repars à 18h34 (22h26 et 0h38 en 2010) en 10ème position après l’arrivée-départ de Anne-Marie Gross.

Section 4 : Donnas – Gressoney – 53 km et 4.584D+ en 16h40’
Sommeil 40’ - Cumul 2h20’

Je repars juste derrière Eric Arveux - le Pyrénéen -(on aura été sans concertation aucune sur l’Andorra Ronda Del Cims, le GRP, et le TDG .Si c’est pas de la persécution !!!) et Ludovic Frattini dont je fais la connaissance. La stratégie de Guillaume marche superbement. La température ambiante baisse. Le rythme de Ludo est juste parfait pour moi. On lâche à regret Eric, mais le duo Ludo/Steph fonctionne à merveille. Il fera le rythme toute la montée vers Coda, moi calé sur ses pas. Notre discussion devient très fraternelle. Je me vois bien faire le reste de la course avec ce skieur de fond avec qui j’ai beaucoup d’anicroches. Anne-Marie que nous avons doublé plus bas est calée 100 mètres derrière nous et papote en germain avec son frêro qui abandonné sur la première section. L’arrivée sur Coda est magnifique avec une plaine lune qui fait briller le Mont-Blanc et toute la plaine du Pô éclairée et plate comme une mer calme. Ludo part telle une flèche sur les 100 derniers mètres de dénivelé, et rattrape même le 6ème avant le refuge. On y reste une vingtaine de minutes pour ravitailler. Il est minuit, et le trajet vers Niel est encore long et pas simple dans une montagne assez rude. Il faut y être vigilant sur le balisage. Dans la descente, toujours menée par Ludo, nous rejoignons l’Espagnol Pablo Criado. Il parle bien Français, est très sympatique, semble peu ou prou à notre rythme. Allez, adopté. On est trois. Malheureusement Ludo est repris par une méchante tendinite au genou. Dans la montée avant le Lac Vergno il nous dit de partir, il va mettre son genou dans l’eau froide du lac et strapper. Snif ! Dans la montée je suis plus rapide que Pablo, au col il fait froid. Je décide de partir  seul vers le ravito/contrôle près du lac. On s’y était soulagé les jambes avec l’ami Etienne en 2010. J’ai vraiment sommeil. Je décide d’y dormir 40 minutes. Pablo aussi. Nous voici dans l’algeco monté par hélico, lui au chaud dans un duvet, moi sous une frêle couverture, brrr ! On dort comme des bébés, et hop driiiiiiiing, faut repartir ! 
Un thé pour petit déj, et la dernière ascension vers le Col de la Vecchia passe très facilement. Le repos aura été très bénéfique. Arrivée à Niel au matin à 7h44 (8h d’avance sur 2010), je croise le papa de Grégoire qui essaye de se remettre d’une tendinite, et Ludo qui nous a passé pendant notre repos et lui aussi doit mettre le clignotant et reposer sa tendinite. Que de dégâts ! Du coup avec Pablo nous repartons en 5 et 6ème position. Petit coup de mou, je m’accroche à Pablo. En revanche ma descente est beaucoup plus rapide. A la troisième base vie de Gressoney on a juste quelques minutes d’écart, il est 11h15. On y reste 32 minutes le temps d’une douche, la première, et d’engloutir deux rations de délicieuses pâtes, la meilleur sauce de toutes les bases vie !  On a seulement deux heures de retard sur Salvador Caldo (2ème l’an dernier) qui semble ralentir fortement, quatre heures de retard sur le troisième Jules-Henri, six heures sur le premier – Christophe Le Seaux. De ce côté ça va être compliqué, même si d’expérience rien n’est jamais joué. Derrière, Anne-Marie est à plus de 40 minutes et perd du terrain.  Ensuite ça se joue en heures. Les positions sont bien établies.

Section 5 : Gressoney – Valtournenche – 39 km et 2.749D+ en 8h49’
Sommeil 0 - Cumul 2h20’

Des amis de Pablo l’ont rejoins et l’accompagnent. Ca n’arrête pas de parler … en Espagnols. Et patati et patata. Je n’en peux plus. Je déteste ça en montagne. Je veux être dans ma bulle. Je veux bien la partager avec d’autres coureurs ou même des accompagnateurs occasionnels qui s’adaptent à mon humeur. Mais là je subis. Alors je pars devant. Dans la montée au Col Pinter je croise Salvador qui est blessé et qui abandonne. Poignée de main, et l’hélico arrive qui vient le chercher. C’est bien foutu cette ballade tout de même ! Je passe 4ème. Bon pour le moral. Comme la forme est là j’en profite même pour accélérer. Je vais cumuler 50 minutes d’avance sur Pablo à Saint Jacques en moins de 22 km et 1.400D+. J’ai une forme et un moral d’enfer.  Du coup la montée au Col Nana est une formalité à 13m/s régulièrement. En plus un des pompiers Italiens m’on vu avec leur 4x4, s’arrêtent à mi-montée, et m’encouragent à tout rompre. L’un d’entre eux - Pirmarco  - me demande s’il peut m’accompagner. Bien sur avec plaisir, depuis le temps que je me parle à moi-même ! Passage éclaire le temps d’un thé au Refuge Grand Tourmalin,  j’ai maintenant deux pompiers au train, photo souvenir au sommet, et bout de descente ensemble encore à très bonne allure – le terrain s’y prête bien – on ne se quitte plus ! Le reste de la descente est un peu plus laborieuse, mais correcte. Arrivée dans le gymnase désert de Valtournenche  avec ses 4 sacs qui attendent leur coureur. Il est 20h36. J’ai 12h d’avance sur 2010 et inversé complètement les parcours jour/nuit. Très agréable. J’y reste 27 minutes, le temps d’expliquer à des bénévoles inquiets et interloqués que si je m’allonge les jambes en l’air sur le banc, ce n’est pas que je vais mal, mais pour m’étirer et remettre du sang dans la tête !

Section 6 : Valtournenche – Ollomont – 44 km et 3.404D+ en 15h
Sommeil 2x10’ - Cumul 3h

Je repars pour une longue nuit sur une section pas spécialement difficile dans l’absolue, mais qui va s’avérer plus pénible de nuit de que de jour. A fortiori seul. Et effectivement dans toute la montée vers la Fenêtre Tsan j’ai l’illusion de voir souvent le refuge Reboulaz qui ne s’avère être  finalement qu’un gros caillou. Je ne me souvenais plus que c’était si long et loin. L’an dernier j’étais en chasse derrière Uli et Abel. Cette année il me faut juste passer, seul. Enfin Rebulaz ! Je décide de dormir 10 minutes. Le lieu est minuscule mais hyper chaleureux. Huit couchettes, il doit être 3h du mat, j’emmerde tout le monde, personne ne râle. 10 minutes après rebelote, je me lève et pas un reproche, pas un soupir. Mieux quand je bois mon thé et mange un morceau, un randonneur s’est levé et me demande si il peut m’accompagner jusqu’à Closé. Mais c’est le pied ! Ca va peut-être m’éviter d’autres hallucinations nocturnes. Et puis franchement le coin tout minéral, de nuit, ne m’inspire pas seul de nuit. Mon compagnon s’avère une perle. Il marche quand je marche, cours vite en descente, sens quand je veux parler ou non. A croire qu’il a été formé spécialement pour être pacer ! Du coup les refuges de Cuney et de Clermont sont passent avec beaucoup plus de facilité. La fatigue m’a fait oublier son prénom, mais si mes remerciements à Closé se sont limités à une chaleureuse poignée de main, je veux ici lui dire ici ma gratitude. Closé … en 2010 on m’avait interdit de m’y reposer, j’avais galéré ensuite dans la bute de 1000 mètres pour basculer sur Ollomont. Cette année on me le propose ! Il est 8h heure du matin, pas vraiment l’heure de la sieste, plutôt celui de la grasse mat. Allez hop 10 autres minutes dans la tente chauffée, ça me fera mes 20 minutes pour la nuit. Le pied ! La montée du coup se passe bien. Même si un couple de randonneurs tranquillou millou qui me passent au ravito de Bruson et me semblent impossible à rejoindre. Mais bon après 280 bornes, monter comme un randonneur ce n’est parfois pas si mal. A la bascule ils me proposent de l’eau. Et puis quoi encore. Ils ne veulent pas non plus me porter mon sac ??? Non mais j’te jure des fois …  La descente est technique au début puis longue sur un chemin 4x4 qui serpente. Mais là encore connaître le terrain est un grand avantage. Ne penser qu’à gagner du temps et courir, courir, ne pas s’arrêter. Pas tant pour aller vite que pour ne pas y passer du temps et de l’énergie mentale. Arrivée à la base vie d’Ollomont à 12h05. Je pense prendre une douche et me changer. Mais patraque voilà que l’on m’annonce que deux coureurs derrière viennent de passer le Col Bruson (la bascule vers Ollomont). Non d’un petit bonhomme, mon sang ne fait qu’un tour. Aurais-je perdu tant de temps à mon rythme randonneur ? Vont-ils vite ? Je bois ma soupe, mange les pâtes, ne me change pas, on oublie la douche. Durée de la pause, 13 minutes. Pour information, Dans la réalité, Pablo et Eric le Pyrénéen  sont à plus de 2h et 3h30.

Section 7 : Ollomont – Courmayeur – 48 km 2609D+ en …
Sommeil 20’ - Cumul 3h20’

Je repars en transe. Une motivation folle à refaire l’écart, creuser le trou, écœurer toute velléité de poursuite. En plus je me prends à rêver de rattraper Christophe Le Saux que l’on m’a annoncé un peu difficile. Une arrivée main dans la main avec ce personnage digne d’une bande dessinée avec sa magnifique chevelure blonde et son sourire accroché au visage, ce serait une superbe conclusion. Oublié le rythme rando. Je suis rivé à ma mon alti pour garder à minima un rythme de 13m/mn soit environ 800 mètres/heure. Au refuge Champillon c’est le minimum syndical, une bière et un peu de solide, trois minutes maximum, et ça repart vers le col Charmillon. Les 1.500D+ sont une formalité. Mais je ne peux m’empêcher de regarder régulièrement derrière et je m’attends à voir remonter une fusée. Une sorte de paranoïa s’installe doucement. Après la descente, j’ai le souvenir terrible des huit kilomètres de chemin 4x4 assez plats vers Saint Remy. Mais cette annéej’ai une arme secrète : un iPod acheté spécialement pour l’occasion et qui a un usage unique : passer cette zone en courant en ne pensant plus à rien, surtout pas au temps qui passe. L’opération est une réussite totale. Marcus Miller, Zazie, et Bashung font des merveilles ! Merci à eux. Je m’apprête à pointer joyeux à Saint Remy … mais pas de poste de contrôle. Heuuu … serais-je arrivé trop tôt ??? Bon ben je continue, et effectivement il a été décalé sur le village voisin des Bosses. Il est 17h et une chaleur terrible s’abat sur moi. Je prends cher sur les parties goudronnées. Avant le poste de ravito/contrôle  je me plonge dans une fontaine, mouille même mes chaussures, et je me surprends à m’énerver contre les bénévoles … parce que j’ai trop chaud !!! N’importe quoi. Eux gardent le sourire, m’encouragent, me disent que j’ai l’air plus en forme que mes trois camarades devant. Ah bon ???  Ce doit être la Berezina devant alors ! Ce que je ne sais pas c’est que je compterai à ce poste plus de 3h15 d’avance sur Pablo. Mais en attendant je suis juste cuit. Peu après dans le village une fontaine m’apparait. Faisant fi de toute décence, j’enlève short,  tshirt, chaussures, et plonge mon corps brulant dans l’eau froide. Cinq bonnes minutes de bonheur. Me croyant remis à niveau, je poursuis et entame la montée vers le Merdeux qui porte bien son nom avec un épandage permanent de lisier. Montée laborieuse. J’arrive à la tombée de la nuit au ravito tenu par une quelques jeunes bien sympa.  Je décide de prendre 20 minutes de repos dans la remise arrière. J’ai très chaud et la tête qui tourne. Mais rien n’est vraiment confort ici. Je passe du chaud au froid rapidement. Bonatti ne me laisse pas un bon souvenir car l’an dernier j’y ai passé 13 heures, le temps pour mon releveur droit de se débloquer à coup de poches de glace, mais c’est assurément plus confortable pour s’y reposer. Alors go, va falloir passer Malatra. Situé à plus de alt. 2.900 mètres, le final très raide et en pierrier n’est pas très sur. Cela va s’avérer être mon chemin de croix. En surchauffe permanente, j’ai la tête qui tourne. Je perds l’équilibre. J’hésite par moment à redescendre.  Je me demande vraiment ce que je fous là. Bon sang, sans le dossard, j’aurais tout arrêté à Bonne. Durant la montée je suis si lent que  des vaches vont même m’accompagner. Sur le haut, c’est pas à pas, mètre par mètre que je bascule. A la descente qui me semble infiniment longue, je me jure bien de prendre un bon repos à Bonatti et de m’y restaurer. J’y parviens bon grès mal grès, en me paumant assez souvent (le balisage tombe avec le vent et ce n’est que du pierrier). Entre temps j’ai allumé mon téléphone, car je me sens très fragile et je comprends bien qu’à tout moment je peux basculer dans un autre état. Un sms m’annonce que Marco est disqualifié. Je passe donc troisième. Whouaaa, trop bon. Et en même temps si loin … Mon père m’appelle, s’inquiétant surement de mon état vu que je tarde à pointer sur Bonatti. Je lui demande d’appeler Guillaume Millet pour demander à avoir un gars de l’équipe sur Bertone et m’accompagner à la descente vers Courmayeur. Ca me rassurerait. Arrivée à Bonatti à 23h30. Et là c’est un grand n’importe quoi. La gardienne me propose de me reposer un coup, de boire un thé, manger … je prends un verre d’eau, et sans même remplir mes gourdes presque vides, je repars aussi sec. Semi-conscient, le pas chaloupant. Quinze minutes après, sur le chemin menant à Bertone, je m’effondre. Impossible de me relever. Ma course est finie. A six ou sept kilomètre de l’arrivée. Décidément cette zone est bien mon triangle des Bermudes.

Commence une autre épreuve. Tenir jusqu'à ce que l’on puisse m’aider. J’ai déjà sur moi tout ce que j’ai emporté: veste, pantalon, et gants goretex, plus mes gants en laine, un sous vêtement thermique, un bonnet. J’y ajoute ma couverture de survie. Miracle elle ne se déchire pas ! Mais insuffisante pour couvrir tout le corps et me protéger à la fois du sol et de l’air. J’appelle le camarade Emmanuel Lamarle qui va se démener pour avertir l’organisation et faire monter des secours. La gardienne de Bonatti ne peut pas bouger, car elle doit garder le refuge. Nico m’appelle aussi. Ca fait du bien de parler. Ca m’empêche de m’endormir et de me refroidir trop vite. Je suis déjà grelotant. Et encore le temps est grand beau, peu de vent, la pleine lune éclaire magnifiquement les Grandes Jorasses. Presque un rêve. Surtout ne pas basculer dans le cauchemar. Pablo passe une heure trente après. Je suis transi de froid. Il me rassure. Il enlève et me laisse sa veste goretex., sort sa couverture de survie, remonte la mienne, et m’enveloppe le bas du corps avec la sienne, m’isole beaucoup mieux du sol. Il va appeler les pompiers pour savoir où en sont les secours. Il est pompier lui-même et a un contact personnel. J’aimerais bien qu’il puisse rester avec moi le temps que les secours arrivent. Mais voilà, il est maintenant en tshirt, mouillé de transpiration, et a vite froid lui aussi à l’arrêt. Pablo partit, je me sens plus faible. J’allume ma frontale en mode clignotant … Je vais me réveiller secoué fortement. J’ouvre les yeux et aperçois une femme et un homme en train de me frotter vigoureusement. Elle est médecin, lui guide. Ils sont monté en 4x4, puis ont marché 45 minutes pour me trouver finalement grâce à la frontale. Heureusement que ma tête était tournée du bon côté ! Un bâton lumineux devrait surement faire partie du matos obligatoire. Un peu réchauffé, ils me portent en me laissant marcher, même en trainant des pieds sur les cailloux, pour me réchauffer. Nous atteignons leur 4x4 en une trentaine de minutes. Le calvaire est terminé. Je suis soulagé.

Epilogue

J’ai fait une course de rêve. Aucun problème physique, contracture, ampoules, échauffement, ou autre tendinites. La gestion des temps de repos ont été parfait, avec environ 3h20 en six arrêts sur moins de 90h de course. J’ai pu accélérer quand je le voulais pour tenir les écarts. Et puis sur le final j’ai ce grand coup de chaleur. Rien de bien terrible en soi, ça m’est déjà arrivé. Au mieux je me repose un peu et me restaure, et ça repart. Au pire c’est l’abandon. Mais jamais, grand dieu jamais, je me suis laissé allé jusqu’à un état semi-conscient, et une perte totale de lucidité. Pourquoi là ? Je sais que j’ai peu ou prou deux à trois heures d’avance sur le quatrième, et que Christophe Le Seaux est arrivé. Donc plus d’enjeux. Qu’est ce qui justifie que mon surmoi me pousse à l’urgence d’en terminer ? Pourquoi installe t il une sorte de paranoïa qui me pousse à ne pas croire que le coureur de derrière est loin. Et puis quand bien même. Est-ce cette vieille croyance familiale que la réussite ne peut nous atteindre ? Un atavisme de la déroute qui me fait aller dans le mur ? Est-ce la pression du dossard alliée avec une fatigue globale extrême ? Bref sur ce sujet il va me falloir cogiter, et surement prendre des décisions qui soient en phase avec mon moi. Ne plus laisser ni les croyances, ni un quelconque surmoi trop compétiteur reprendre la main. Peut-être même arrêter à nouveau la compétition et revenir aux plaisirs simples et partagés de la rando hors de la tyrannie du chronomètre. J'y reviendrai dans un post dédié.

Je fais également deux autres retours de cette expérience.

D’abord que le matériel obligatoire n’est qu’un minimum. Bien loin d’assurer la survie d’un coureur en perdition pendant plusieurs heures, le temps que les secours n’arrivent. Et encore ai-je bénéficié de bonnes conditions météo. Qu’en aurait il été sous la pluie et le vent ? A des températures bien plus basses ? A méditer par ceux qui pensent toujours à n’emporter que le minimum, quitte même à jouer avec les mots pour quelques centaines de grammes.

Ensuite je me demande dans quelle mesure sur ce genre de course, il ne serait pas bon de proposer aux coureurs un pacer sur la partie finale. Voir un bénévole qui fait le parcours de Bonatti à Courmayeur avec le coureur. Possible puisque les écarts sont de plusieurs heures. Notamment pour les premiers qui dorment assez peu, et sous le coup d’une fatigue extrême, il est assez courant de voir des cas de somnambulisme ou de perte de lucidité. La seule présence d’une personne rassure et permet le cas échéant de pousser à un arrêt, au moins momentané. Je me souviens d’Alexandre Forestieri qui en 2010 avait été retrouvé entre Bertone et l’arrivée en train de chercher des champignons ! Guillaume Millet a aussi raconté qu’il ne sentait plus très conscient. Et cette année encore Marco Gazzola sort du parcours à Bonatti pour aller directement dans le Val Ferret.

Au final le voyage est toujours aussi magnifique, les bénévoles et l’organisation fantastiques de gentillesse et d’efficacité. Toute la vallée s’approprie cette course pour en faire une magnifique fête. Alors quid de 2013 ? D’abord laisser du temps au temps.


vendredi, septembre 09, 2011

Tor des Geants 2011 - Edition 2

Dimanche 11 sept à 10h ce sera la départ du deuxième Tor de Géants. Ma deuxième édition également de ce superbe voyage de 335 km et 24.000D+. L'occasion à J-2 de vous faire part de mon plan de marche et de vous donner quelques clés.

Tout d'abord le suivi de la course sera disponible en live sur le site ou sur Twitter. Des pointages seront effectués sur un certain nombre de points de contrôle et dans les bases vie (à l'entrée et à la sortie). 
Egalement des suivis informés et passionnés sur Ultrafondus et Kikourous.


Mon dossard est le 37. L'organisation a choisi de donner le numéro correspondant au classement de 2010 pour les récidivistes. Tous les dossards inférieurs au numéro 200 sont ainsi affectés à cet effet. Il est impressionnant de voir que 10 des 14 premiers de l'an dernier repartent cette année. Ajoutés aux cadors venus s'ajouter comme Grégoire Millet, frère de Gui (3° l'an dernier), la lutte va être sévère devant.


Sur la proposition de ces derniers, j'ai d'ailleurs accepté de participer aux tests physiologique organisés par Grégoire avec les chercheurs des universités de Lausanne et de Verona. Ulrich Gross, gagnant de l'an dernier fera parti également des cobayes avec une vingtaine de concurrents. Les tests et analyses seront effectués avant le départ, à Donnas (mi-course), et à l'arrivée. Ils prennent environ 40mn/1h et consistent à étudier les données susceptibles d'être modifiées sous l'effet de la fatigue :

1. contrôle postural :   On reste debout pendant 3 x 50s sur une plateforme posturographique
2. Composition corporelle : par bioimpédance (système Zmetrix), la répartition des différents tissus du corps humain (masse grasse, contenu minéral osseux…)
3. Fatigue neuromusculaire : on évalue la baisse de force volontaire et avec une stimulation électrique des muscles du quadriceps et du mollet.
4. inflammation : prélèvement sanguin (par infirmière locale) + circonférence des cuisses et mollets (oedeme)
5. Technique / mécanique de marche et de course : marcher et courir (à 12 kmh) pendant 10 msur un tapis posé au sol.
6. Cognition – facultés cérébrales : un test sur ordinateur pour évaluer le ralentissement de notre petit cerveau

L'objectif est de comprendre les effets de l'ultra-fond sur l'organisme de façon holistique. 


Mon objectif en terme horaire se situe entre 93 et 103h, avec une arrivée jeudi matin au mieux. Je vais essayer de ne dormir qu'une heure par nuit (contre 1h30 en 2010) entre 2 et 4h du matin (heures durant lesquels nos organismes ont une tendance naturelle à s'effondrer) de préférence dans les refuges plutôt que les bases vie (tranquilité, seule dans une chambre versus un dortoir avec plein de monde qui bouge tout le temps).
Sur une base moyenne de 96h cela donne la progression suivante : 
Valgrisenche        dimanche 21h00     2010: dim 19h25, 20°
Cogne                  lundi 12h40           2010: lun 12h23, 14°
Donnas                lundi 22h00            2010: mar 0h38, 10°
Gressoney            mardi 15h00          2010: mar 20h47, 10°
Cretaz                  mercredi 1h30       2010: mer 9h30, 10°
Ollomont              mercredi 17h30     2010: jeu 3h24 , 11°
Courmayeur         jeudi 10h00           2010: ven 8h15, 37°

Je vais essayer de passer moins de temps dans les bases vie en limitant les douches et préférer les bains rapides dans les lacs en cours de route extrêmement réparateurs pour les jambes lourdes grâce au froid intense. J'espère ainsi compenser le temps des études à Donnas.

En terme d'intensité, je pense aller légèrement plus vite au départ cette année. Je suis en forme, et l'an dernier je sortais d'une angine qui a eu pour effet les deux premiers jours de me fatiguer très vite dans les montées, avec les 200 derniers mètres systématiquement très lent et épuisés, et même un léger MAM au Col Loson (alt.3.300). Me préserver jusqu'à mardi et jouer la course ensuite en faisant attention de ne pas non plus m'emballer. En 2010, me voyant revenir sur les premiers à chaque pointage (8ème au Col Terray km 260 env.), j'ai trop appuyé dans les descentes et je l'ai payé avec un blocage complet du releveur droit avant le dernier Col de Malatra à 10 km de l'arrivée. 15h de perdus dont 13h passées au refuge Bonnati avec des poches de glace. Il faut savoir mettre son ego dans sa poche jusqu'au bout.
En dépit de cela j'avais finis en 118h, donc les 103 étaient dans la poche. Je peux donc raisonnablement mettre ce temps comme la fourchette haute.

Au vu de l'expérience de l'an dernier, je pense être dans les 50 jusqu'à Valgrisenche, entre les 15/30 jusqu'à Valtournenche. Ensuite, si la forme est là, et que la bataille entre les favoris donne son lot d'abandons, je peux viser une place dans les 10. Dans les 20 me conviendrait très bien au vu du niveau cette année.

Au-delà du matériel obligatoire, comme d'habitude j'emporte mon pantalon, mes sur-gants goretex et une sous couche chaude. Cette année en chaussures j'ai deux paires de Brooks Cascadia. Testés chez Brooks en août dernier, je les ai testé en conditions réelles lors du Grand Raid des Pyrénnées, et c'est une merveille : neutre, semelle basse qui permet de courir sur l'avant, léger amorti sur l'avant du pied permettant de n'avoir aucune douleur même en se jetant sur les pierres en descentes, aucune ampoules ni échauffements. Je vais les alterner toutes les deux base vie. Mes bâtons Black Diamond ont également prouvé leur fiabilité et me permettent enfin de ranger mes mono-brins et me libèrent en descente avec un corps plus en avant et mieux équilibré.

La météo nous annonce un grand beau toute la semaine. Peut-être un peu de pluie le premier soir (en 2010 pluie et neige puis grand beau).

Dernier point : mon téléphone sera éteint toute la course et je ne m'en servirai qu'en cas de nécessité pour appeler le PC course. Donc inutile de vous acharner sur les sms, sauf après l'arrivée !
En tous les cas un grand merci au soutient de tous ceux qui me suivront le long de ce beau parcours.

Voilà un chouette voyage qui s'annonce !

lundi, septembre 05, 2011

Grand Raid des Pyrénées en mode On-Off-On

Ultime trail avant le Tor des Géants (11 sept '11), le GRP m'a permis de réaliser la sortie choc de dont je rêvais ... mais pas tout à fait comme prévu. 

ON
Inscris sur l'ultra de 160 km, finalement amputé du Pic du Midi du aux prévisions météos difficiles, je m'aligne à Vielle-Aure avec l'ami Bottle à 7h du matin sous un ciel finalement bien clément. L'orage est passé plus tôt dans la nuit. Mais on ne perd rien pour attendre. Top départ, la longue ligne droite permet aux 800 concurrents de s'étirer. J'estime qu'une trentaine de coureurs sont devant moi. De toute façon je m'en moque, j'ai décidé de courir ce trail en rythme TDG, l'objectif de l'année (335 km et 24.000D+ en environ 93/103h, à vos calculettes !), toujours dans le vert. La grimpette vers la station de Saint-Lary se fait au train toujours en courant avec un mix chemin/route putôt agréable pour se mettre en jambes. Ca se corse à la station avec une montée sèche sur les pistes de ski. J'aime pas les pistes d'alpin. Ces trucs métalliques plantés dans le décors, la montagne travaillée au bulldozer et à la dynamite, pouahhhh ! Heureusement, heureusement, passé le Restaurant Merlans, premier ravito, on retrouve la montagne originelle, un joli sentier au milieu des lacs, une merveille. On est pas beaucoup, un ou deux devant, idem derrière. Le Col de Bastanet franchi, on bascule sur une longue et belle descente vers Artigues. Un festival de rochers à sauter, je me régale, même si la pluie fait son apparition et rend le caillou fort glissant. J'en profite pour dépasser quatre coureurs - en bas 4 à 5 minutes d'écarts, c'est fou ce que la descente peut être efficace sur les chrono ! D'Artigues - deuxième ravito au 29° kil - je repars avec  David Wamster. Il me semble bien à l'aise dans les relances en montées, je laisse faire. Bien m'en prend, puisqu'il craquera dans la montée vers Sencours. Dommage, bien sympa. Il m'apprend qu'il est 8ème. Oulala, donc j'étais 9ème ! Quel départ finalement ! En revanche derrière ça revient fort. Normal, je ne lutte pas. Eric Arveux et Eric Ressencourt que j'avais doublé dans la descente, plus deux coureurs qui montent carrément en courant ! Esbrouffe ou super forme ? Peu m'importe. Sur le final je commence à avoir un peu la dalle, il a plu toute la montée, et je suis toujours en short/tshirt, mais le ravito du Col de Sencours n'est pas loin. "200 mètres horizontaux" m'annoncent deux bénévoles bien courageux par ce temps. Et là, comme dans un jeu vidéo, mon indice de vie à fait une chute vertigineuse. Un vent fou, la pluie, le froid. Ma veste et pantalon goretex dans le sac ne me protègent pas beaucoup. Un bénévole me suit. Craint il pour moi ? Je suis pris en charge au ravito comme pour un pit stop de Formule1. J'ai la tête qui tourne. Quatre soupes sont nécessaires pour me réchauffer. Je repars avec les deux Eric. Le temps de vider l'air de ma poche à eau, ils sont 200m plus loin. 

OFF
Je profite de la descente vers Hautacam pour me réalimenter. Double erreur fatales. Sans m'en apercevoir je loupe la bifurcation entre l'Ultra et le 80 km qui se coure le lendemain ... et poursuit sur le 80 qui est déjà balisé. Les Eric's m'appelleront en me voyant partir, mais je prend ça pour des encouragements de randonneur. Ce n'est qu'en arrivant à Tournaboup, point de jonction du retour du 160, que je me doute d'un truc. Je ne connais pas la parcours, ni la région, mais trouve bizarre de revenir plein Est. Mais bon, comme je n'ai pas quitté un seul instant le balisage (du moins le pensais je, n'ayant pas vu que j'avais eu 300 mètres débalisés au niveau de la bifurc). Je continue. Au Col de Barrèges, théorique km 137, je sais. Je téléphone au PC Course pour dire mon erreur et que je rentre par le parcours du 80. Mauvaise communication, finalement c'est le Sanglier (Emmanuel Lamarle qui fait le live de la course pour Ultrafondus), qui m'appelle et apprend la nouvelle au PC. Je finis en marchant bouclant le tour en 11h30 environ. Les deux Eric et David finiront 5, 6, et 7 du 160. Le bon peloton finalement. 

ON
Michel et Simon, les organisateurs et coordinateurs, ont pitié de moi, et dans un grand élan de générosité, me propose de repartir le lendemain avec le dossard de ... Géraldine ! Chouette ! 
Du coup bonne nuit de repos pendant que les copains se gèlent sur le Cabaliros les pieds dans la neige. Pierre Solignac (Soul) et Christophe (le mec avec qui il démonte et remonte des avions chez AF) avec qui on partage l'appart, et qui partent sur le 80, m'offre du rab de pâtes. Elle est pas belle la vie ! 
Et c'est partie à 5h du mat pour Géraldine, remontée comme une pendule (Comtoise). Je connais le parcours par coeur désormais. Les vannes auront fusées toute la soirée et encore le matin sur le thème sans variation de  "gaffe à pas prendre le tracé du 160 ...". Sgroumf et re sgroumf. 
Comme d'habitude sur une course qui n'est pas la mienne (tout le monde est ultra frais, pas moi), sur les trois premières montées (Portet, Bastanet, Sencours) je doit mettre le clignotant en permanence pour laisser passer des hordes de coureurs. En revanche dans les descentes c'est un véritable slalom entre des coureurs comme ventousés sur le cailloux. Je dois passer hors piste pour doubler, avec posé de pied dans les herbes sans trop savoir ce qu'il y a dessous. En un saut, parfois je passe des grappes de quatre ou cinq coureurs. Au Pic du Midi je suis 165ème, et à partir de là, tout en continuant à mon rythme, une folle remontée se met en route, en partie due aux descentes sans retenus, et au ralentissement général du peloton en montée. 128° à Tournaboup. On m'apprend que Bottle est parti il y a une heure du ravito. Objectif , le rejoindre au Col de Barèges. 91ème au Col de Barèges où je rejoins effectivement l'ami Bottle, quelle précision ! (d'ailleurs l'estimateur de Geofp l'avait prévu ! 82ème à Merlans, et après une dernière descente avec intoxication d'un coureur qui avait l'intention de rester derrière (recette : attendre une partie bien technique avec plein de pierres glissantes, vider sa gourde pour faire comprendre l'intention, sprinter, les chevilles étant priées de suivre), 77ème en 13h47 à l'arrivée. 

Epilogue
Un week-choc rondement mené, finalement presque mieux en vu du TDG que le 160 sec. Au moins n'ai je pas à récupérer d'une nuit blanche. Aucun problème de jambe et de pied, belle forme, mental en acier pour le TDG. Juste une tendinite ... à la main droite !!! A force de prendre la gourde à l'arrière du sac. Petite déception de ne pas savoir ce que j'aurais pu faire au scratch du 160, mais ce n'était de toute façon pas l'objectif. Alors basta. A refaire en mode On.
Un grand merci à Simon et Michel pour m'avoir permis de repartir. Aux bénévoles stoïques sous la pluie et le vent. Aux coureurs forts sympathiques, même ceux du 80 que j'ai un peu bousculé dans les descentes: sorry guys. 
Prochain rendez vous le 11 sept à 10h pour 4 jours et 4 nuits de bonheur en pays d'Aoste. 


mercredi, août 24, 2011

Grand Raid des Pyrénées : dossard 191


C'est parti. J'ai quitté la place du Triangle, devenue le temps d'un week-end la capidale mondiale de l'Utra-Trail, pour Toulouse. Vendredi 26 août à 5h du matin 750 coureurs s'élanceront de Vielle-Aure près de Lourdes pour le Grand Raid des Pyrénées (GRP). Le GRP c'est un peu le pendant de l'autre grand évènement Ultra-Trail de l'année, l'UTMB du côté de Chamonix, qui partira lui à 18h30. Distance et dénivelé similaires (environ 160 km et 9.500D+), seules les paysages et la technicité du terrain font du GRP un trail un petit peu plus technique et légèrement plus intimiste. 

Je me demande si on est beaucoup à venir de Chamonix pour faire le GRP ...

Pour ma part je prévois approximativement 35h à un rythme proche de celui que je programme sur le TDG (Tor des Geants - le 11 sept), soit environ 90% du rythme "normal", si tant est que je n'ai jamais eu un tel rythme !

Suivi live assuré ici par l'excellent camarade Emmanuelle Lamarle pour Ultrafondus (qui a déjà assuré celui de l'Andorra Ronda Dels Cims cette année), pendant que son collègue (patron ?) Philippe Billard assurera celui de l'UTMB.

L'occasion aussi de retrouver une sacré brochette d'Ufo et de Kikourous : Oliv91 et Alice en couple, l'animalerie Manu/Rapace74, Cédric/Castor, l'ami Bottle sans qui je ne saurais plus faire un Challenge Hero (pardon, Charles & Alice).

mardi, août 23, 2011

Andorra Ronda Dels Cims - 15-16-17 juillet 2011











Il serait peut-être temps que je vous raconte un peu ce magnifique trail qu'est la Ronda Dels Cims, ultime avatar des courses organisées dans le cadre de l'Andorra Ultra-Trail par Valérie et Gérard Denis.

Le format est un désormais classique gros 100 miles (170 km exactement) avec environ 11.500D+. Le terrain de jeu est typé Espagnol, très technique, des montées et descentes droit dans la pente, une ascension à près de 3.000m sur le magnifique Pic Comapedrosa, une moyenne d'altitude à 2.000m. 150 coureurs ont en pris le départ, 46 la terminent. Pas moi.


Autant le dire tout de suite, et en dépit de l'abandon, j'ai juste adoré ce parcours que je trouve très pur. de la vrai montagne. Je reviendrais faire la deuxième partie ! 


Ordino est le petit et charmant village qui accueille les trois courses pendant tout le week-end. Un joli écrin à alt.1.200  où l'on se sent bien. Avec Baz et Yoyo, on a pris place au camping d'à côté. La course part pas trop tôt le matin à 8h, laissant le temps de digérer le petit déj. Les 150 coureurs en solo qont en chasuble bleu, les relais de quatre seront en chasuble jaune et partent 2 heures après. 

On se retrouve rapidement avec Baz sur les deux premières montées qui nous amènent au Collada Ferroles (alt. 2532). Je trouve Baz un peu enthousiaste dans les descente pour la distance. Je le lui dis. Je vais le perdre de vue ensuite, je crois pour des soucis digestifs. Mais il ira beaucoup plus loin que moi au final ... comme quoi. Enchainement des sommets Portella Rialp (alt 2500) et Cataperdis (alt. 2700) avec une solitude relative puisque j'ai toujours un visuel sur un ou deux coureurs, mais la distance se rallonge. On m'a annoncé 9ème. je m'en satisfait pleinement. Les paysages sont grandioses. Au ravitaillement de Pla de l'Estany en revanche je me retrouve bien seul en dépit d'excellentes relances sur un sentier roulant juste avant. Je prend bien 5 minutes car juste après arrive le gros morceau de cette rando : le Pic de Comapdrosa. Une merveille de gros blocs rocheux pendant 950m pour arriver en crête sur le sommet à alt. 2942. Durant la montée l'hélico de l'organisation me passe et filme au sommet, je me doute que devant moi ils y sont. Je prend un top chrono pour évaluer mon écart. Ensuite il revient sur moi tel le bourdon et fait des circonvolutions pendant 5 minutes. Un peu gavant à la longue, mais bon c'est pour la postérité ! Arrivé au niveau du col, reste à bifurquer sur la gauche pour prendre la crête, tout en équilibre. Ceux qui n'aiment pas le gaz, à éviter, pour les autres venir de toute urgence. Au col je regarde en bas et ne vois toujours aucun poursuivant. J'évalue mon écart à au moins 30 minutes, c'est du tout boooon (avec l'accent Savoyard). De l'autre côté j'aperçois les deux coureurs qui me précèdent et qui sont ensemble dans la descente. Avec le top chrono au sommet l'écart est également de 30 minutes environ. L'arrivée au sommet est magique : un petit orchestre traditionnel joue pour l'arrivée de chaque coureur. Sur un petit espace ridicule ce sont une dizaine de bénévoles - musiciens, secouristes, et chrono - qui sont là juste pour vous. Un organisateur me prend fermement l'avant bras, m'accompagne sur 5 mètres, me dirige vers la descente et me dis "vas y !". Ben heu oui c'est sur j'allais y aller ... jamais compris si il me tenais le bras pour vérifier mon pouls et tension et valider que tout allait bien, ou si c'est pour que je n'ai pas peur sur le haut, ou de ma lancer dans la pente ... c'est vrai que la pente, boudiou, ben c'est un gros pierrier sur une grosse pente bien raide. Mi j'adore ça. Planté de talon et ça dévale tout seule et tout droit. D'ailleurs je ne suis pas vraiment les fanions. J'en ai repéré un tout en bas près du lac et tire un azimut dessus. Efficace descente alpine. Un sacrés morceau ce Comapedrosa, mais quel pied !

On est au kilomètre 50 avec environ 3600D+, et tout devient très roulant avec deux petites montées de 300 mètres. très agréable. je sais que je vais être seul un moment, les paysages sont somptueux. C'est après le sommet de Bonyde la Pisa que ça se corse. Une descente de dingue non seulement avec des pierres qui roulent de partout, mais ensuite un jeu de corde pour descendre à la verticale ! Avec les batons dans la main, easy ! J'en paume un au passage, obligé de remonter avec la corde à la force des bras sur 10 mètres. Les deux bénévoles qui sécurisent le lieu me disent que c'est le passage le plus dur techniquement. Ah ben bonne nouvelle les gars, parce qu'après sinon faut mettre le parapente ou base jump dans le matos obligatoire ! S'ensuit un dévers dans l'herbe particulièrement difficile à suivre. Je pers le fil du balisage à plusieurs reprises. Je pense le retrouver ... et me retrouve sur un passage avec un air de déjà vu. Le fameux passage de corde. Je demande à la bénévole qui est seule quelle direction je dois prendre, et avec des gestes (elle ne parle que Catalan ... et moi non), me montre le sens de la montée. A bout de bras je remonte tout en trouvant ça un peu bizarre. Au bout de 5 minutes je tombe sur deux coureurs : mon poursuivant et le premier relayeur. P.... 30 minutes de perdus. J'ai fait un demi-tour sur moi-même sans m'en apercevoir !!! En revenant sur le bénévoles qui sécurisent l lieu - entre-temps une deuxième gars est arrivé - le gars m'explique que la fille a cru que je voulais abandonner et c'est pour ça qu'elle m'a dit de remonter. Franchement, pour abandonner mieux vaux se laisser descendre sur Margineda (Base vie) que de remonter au sommet avec les cordes à la force des bras (qui m'en tombent du coup ...). Bref c'est bien énervé que j'entame la longue descente vers Margineda (10 kil et 1.500D-). La nuit tombe, je ne met pas la frontale, tant pis j'aime bien quand tout devient gris et sentir les pieds découvrir le sol.  

A Margineda (kil 70) je suis toujours 9ème, mais mon poursuivant que j'ai laché dans la descente est à peine 5 minutes derrière maintenant. Je met met ma soupe dans un bidon que je donne à une bénévole (l'eau est je ne sais pas où mais visiblement loin), change de pompes, mange un bol de pâtes et c'est parti pour une nuit. Une montée de 800m pas super top un peu ennuyeuse d'ensuit, mais surtout une grosse catastrophe. En prenant mon bidon je m'aperçoit qu'il n'y a ... que de l'eau ! Pas de soupe ! La bénévole a nettoyé et vidé mon bidon de sa poudre pour n'y mettre que de l'eau. Et vu que mon alimentation hors ravito ne se compose uniquement de soupe et de quelques barres Mulebar, c'est la cata ! Je n'ai pas sur moi, je devais tenir jusqu'à la prochaine base vie avec. Et de deux ! Enervé, énervé le Stef ... Je n'avance plus vraiment dans la montée, et je me fais rejoindre par deux autres coureurs. Je les tiens jusqu'au sommet, et fais la descente avec eux. Je me sens faible, et en plus je n'arrive plus ni à boire, ni à manger. Problème de déséquilibre osmotique des cellules ? Ou faut il aller revoir mon ostéo pour équilibrer les tensions qui m'ont posé des soucis d'estomac il y a quelques années ? Toujours est il qu'à la ville de Sant Julia, je me sens très faible, et que la montée vers Naturlandia est un calvaire. Deux autres coureurs me passent que je ne peu pas suivre. A Naturlandia (kil 90) je suis 14ème, épuisé, et ne peux toujours rien avaler. Je décide de dormir 20 minutes, puis finalement 1 heure. Rien n'y fait. Je regarde la carte : 1000m de montée au Col Bou Mort et environ 15 kil avant le prochain ravito. Ca craint. Je ne veux pas prendre de risque pour moi, ni devenir un boulet pour l'organisation. J'arrête. 

Il me faudra ensuite attendre plus 7 heures avant de pouvoir boire et manger à nouveau. C'était une bonne décision, et en plus je me suis régalé sur ce parcours de 90 kilomètre et 7.300D+. Il faudra juste revenir l'an prochain pour en terminer et découvrir la partie somptueuse des lacs. 

Yoyo a abandonné à Magineda (kil 70), Baz au kil 135 avec un estomac remis mais des pieds massacrés. Clerzou lui en terminera magnifiquement en 44h et une très belle 11° place (le vainqueur Miguel Heras est en 30h). Ufoot en 53h et 33° a fait une super prépa physique et mentale pour le TDG où nous retrouveront en septembre avec Christian et Baz. Bravo les gars !

Prochaine étape, toujours dans les Pyrénées, avec le GRP le 28 août en mode 90% et prépa de la TDG (11 sept). Rendez vous pris avec l'ostéo début sept. Espérons que l'alimentation sur le GRP se passera bien ...

Gros merci à toute l'organisation pour ce parcours de rêve et cette belle ambiance. Tant pis pour les ratés me concernant. je reviens en 2012 ! 

vendredi, août 19, 2011

Relais Nocturne à l'Américaine - Combloux

L'été au CMBM on aime bien se faire des séances de fractionné en prépa de la grande course (ben oui dans le coin, nul besoin de la nommer, celle qui occupe toutes les vallées environnantes fin août ...). Ca tombe bien, quelques villages autour du Mont-Blanc  (Megève, Saint Gervais, St Nicolas de Veroce, Le Fayet, Le Bettex, Combloux) organisent chaque semaine le jeudi soir à 20h une série de six épreuves au format relais en binôme de 6x700m environ. Une façon festive de se taper un bon gros fractionné bien cassant avec en général une petite côte, un escalier et des gros virages bien sec en descente.

Celui de Combloux n'échappe pas à la règle. 50m, 1 escalier, 1 montée, 1 grosse descente avec saut de racines dans la pénombre, et 1 longue ligne droite. Ca se voit sur la photo de votre serviteur que je suis juste fracassé en haut de la côte ? Oui, hein ! Ben c'est juste le deuxième tour ... et l'agonie dure le tour complet. Dans la lonnnnnngue ligne droite, pénible impression de courir dans du sable quand les premiers me prenne un tour au bout du heuuu ... troisième, sgroumf. Les premiers comme d'habitude ce sont les frères Gachet de Megève qui se tirent la bourre en allant de plus en plus vite à chaque tour (environ 2'40"). Impressionnant. Avec Nicolas Chevallier, mon binôme, on s'en tire aux environ de 3' au tour et un beau mana a mano avec la première équipe fille. Au scratch nous sommes donc officieusement 1ere féminines.

Saucisse/Frites, et cubi de vin rouge en récup finissent de nous achever dans la bonne humeur sur le magnifique site du plan d'eau biotope. Panorama Aravis, Fiz, Mt Blanc à couper le souffle.
Je crois que je tiens ma vitesse d'arrivée au sprint pour le GRP semaine prochaine !

jeudi, août 04, 2011

Dépucelage au KV à Manigod

Le KV c'est un exercice très particulier en trail, une course en côte assez courte, en général sur une piste de ski alpin, qui s'apparente au 10km sur route : 1000D+ sur quelques km seulement (ici 3,250). Bref le cardio à fond les ballons.

Le challenge est organisé à Manigod, jolie commune des Aravis (vue magnifique sur le Charvin et la Tournette) sur quatre courses durant l'été, et il y a du beau monde. Notez un peu : Kilian qui gagne les 3 premières étapes dont la dernière en 34', de Gaspieri 6 fois champion du monde de la discipline, Céline Lafay en 42', Fiona Porte qui gagne 3 jours avant la 6000D, .. bref un plateau d'enfer. Une course bien résumé par Endurance Mag.

120 coureurs pour cette troisième étape ce 3 août. Un succès mérité avec une superbe ambiance de course, genre arrivée de l'Alpes d'Huez à vélo, et un buffet d'après course digne des meilleurs banquets Gaulois !

Pour moi c'est 47°/114 en 48,1". La surprise c'est l'absence totale d'acide lactique dans les jambes, car en fait je suis hyper limité par mon cardio. Dès les 500m je suis à l'asphyxie, à la limite de la douleur cardiaque. La gueule grande ouverte à la recherche désespérée d'O². Aussi régulier sur la 2ème moitié que sur la 1ère. Un drôle d'exercice qui m'a bien amusé, autant physique que mental. Jolie Bataille avec Olivier Stembert qui met 400m pour recoller alors qu'il est juste 5m derrière, et me colle 13" sur le finish. Et puis bon il y a une excellente nouvelle : c'est une des rare fois où Kiki ne me me colle "que" 14 minutes !


Vraiment une belle initiative. Demain relais à 2 avec 6x700m, si avec tout ça je ne me refais pas une VMA d'enfer !

dimanche, juillet 10, 2011

Lavaredo Ultra Trail, l'enfer au paradis









Le 2 juillet 2011 le petit village d'Auronzo a accueilli un peu moins de 600 coureurs pour un parcours en solo ou en relais duo de 86 km et 5.300D+.

Pour la première fois je prend l'avion pour Venise ... sans aller à Venise ! Et oui l'ami Jérôme (co-auteur des premiers Guides Trail) st passé me chercher à l'aéroport et hop direction les Dolomites. Les gondoles ce sera pour une prochaine fois.

Les courses en Italie, c'est toujours très pro et en même temps extrêmement décontracté. Le Lavaredo ne fait pas exception. Un parcours très varié avec du très techniques et minérales, et des zones roulantes ou en single track en forêt. Des bénévoles partout, des secouristes sur les parties potentiellement dangereuses, un balisage impeccable. Des paysages à couper le souffle.

Pour ma course, c'est vite vu. Un excellent départ dans les 20 premiers jusqu'au premier sommet (Forcella Lavaredo - 2450m) atteint en environ 2h30 pour 20km et 1650D+. Mais voilà il fait froid, environ 0°C à 2000m et -5°C au sommet. Je suis bien couvert, mais mon eau est froide et au 25°km après une belle descente, mon estomac est en vrac me fait mal, les diarrhées suivent, la déshydratation guette. Et effectivement au 30°km des douleurs musculaires et sur les tendons arrivent de partout et durent. Plan B, pose du casque à cornes, on oublie la perf, et je passe en mode dégradé avec pour seul objectif, finir. Après un départ à minuit, je veux voir ces belles montagnes de jour ! Au final 15h31 et 74°, et même si je passe mon temps à mettre le clignotant pour me laisser doubler, le voyage est superbe.

Un excellent test mental pour affronter la Ronda Dels Cims dans un peu plus de 10 jours.

Article dans Ultrafondus coming soon !
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