"Les trailers sont des gens heureux. De tous les coureurs ce sont les plus gâtés." X. Kurz
lundi, décembre 29, 2008
Merci petit papa Noël !
J'ai pu découvrir le trés beau site nordique du Col du Barioz dans le massif Belledonne. La piste noire passant sur les crêtes est juste sublime et offre par beau temps un panorama grandiose sur Belledonne et le massif de la Chartreuse.
Ce week end a également signé mon grand retour - depuis mes années compétitions - sur le site de Bois Barbu dans le Haut Vercors. Les long passages en forêt sont magiques, le plateau d'Herbouilly me rappelle les bouteilles de gaz que l'on amenait au berger dans les années '80, et enfin la neige était transformée et froide à souhait. Avec Claire et Christelle nous avons gardé des frissons des dernières longues descentes de la journée parcourues à tombeaux ouverts. Je suis heureux d'avoir pu passer un peu de temps avec mes amis Véronique, Jean-Luc, et Etienne, sur les pistes, mais aussi autour d'un bon vin chaud.
Je regarde l'agenda et je reviens ... trés vite !
lundi, décembre 22, 2008
Raid28 > Rodage des Castors Juniors
40km, 8h, 400D+
L'équipe des Castors Juniors (Aurélie Chasles, Matthieu Brunet, Arnaud Coudray, Hervé Pardailhé, et moi-même) était réuni au complet en forêt de Rambouillet ce week end pour une sortie cohésion de rodage avant le Raid28.
Au programme une petite sortie CO organisé par Raid Up, et une partie du Raid28 édition 2008.
Raid Up nous avait concocté une CO assez simple d'une dizaine de balise. Nous avons divisé l'équipe en deux. Je pars avec Hervé et Aurélie. Hervé étant trés expérimenté, nous en profitons pour revoir les fondamentaux : carto, azimuts, stratégies. Matthieu et Arnaud nous mettent 15' sur 1h (juste énorme) sur une meilleure stratégie dans l'ordre des balises, et sur notre perte de 10' sur une recherche de cible.
Après un pot de l'amitié, nous repartons pour la simulation du Raid28 édition 2008 avec cibles fictives, mais avec les vrais cartes et définitions.
Nous avons crapahuté 7h pour 350D+. A mon avis nous perdons 3 ou 4 balises. sur la vingtaine. Là aussi c'est beaucoup pour prétendre aux accessits, alors que les cinq premiers prennent toutes les balises. Nos points forts sont une évidente envie commune, beaucoup de plaisir et de solidarité. Notre stratégie est de former deux binômes d'orienteurs + un pointeur qui ira chercher et pointer les balises (une sorte de chien de chasse - vous vous souvenez de "va chercher Lycos" ?) - en l'occurence moi. Ce qui va nous manquer, c'est la fluidité dans l'analyse du terrain et de l'orientation, ainsi que de la communication (distances, azimuts, éléments de terrain). Tout ceci est somme toute assez logique pour une toute nouvelle équipe.
D'un point de vue plus personnel, cela a été également l'occasion de reprendre du plaisir à courir et à la compétition. Après deux mois de repos et non-envie, je reprend goût à l'entrainement. Tant mieux car au bout d'à peine 8h d'effort je me retrouve avec des jambes lourdes et carbonisé le lendemain alors que deux mois auparavant je pouvais crapahuter pendent 30 ou 70h. Au travail ...
jeudi, décembre 18, 2008
Ultrafondus #56 sort cette semaine
Ne manquez pas le reportage sur la No Finish Line de mon ami Phillipe Verdier à Monaco. Un concept incroyable, où vous pouvez venir courir juste pour un jog le matin, ou pour ... 8 jours non-stop ! Chaque km couru rapporte 1€ à l'association Children & Future. En effet Philippe se débrouille pour trouver les sponsors qui financent ce que vous êtes capable de courir. Un drôle de travail d'anticipation du genre équilibriste !
samedi, décembre 13, 2008
Off > Paname sous les Etoiles
Photos Isabelle et Sylvain Delepine
Photos Emmanuel Lamarle
Ce vendredi 12 décembre, -2°C.
Après quelques tours dans Montmartre sur les coups de 21h15, Un groupe de 11 UFO partirent en direction du Belleville que je ne connaissais pas. Au bout de 3h Cyr nous a concocté dans le hall de son immeuble (il avait même prévenu la concierge) un ravito dignes des plus grands Ultra-Trail Français et US. Les défections de Cyr et Jérôme, habitant beaucoup trop près, ne démobilisa pas la troupe, directions St Sulpice. A la cathédrale de Notre Dame Manu El Sangliator tira un azimut direction son lit à Montrouge. Les 8 restants suivirent l'itiniraire tracé sur la belle et grande carte du GGO. Beaiubourg avec un beau crépage de chignon, Le Louvre, et enfin les Champs Elysées. Cela pourrait être l'apothéose, mais non. Il manque l'essence même de Paris : l'Eiffel Tower ! Go vers le Trocadero, demi-tour à Bir Hackeim. Retour via Sarkoland place Beauveau/Elysées, les Galeries Lafayettes ouvertes spécialement pour nous. Je laisse le groupe partir sur le Moulin Rouge et le final dans Montmartre pour me diriger directement vers les Batignolles. Il est 4h du mat, les rues sont peuplés d'ombre titubantes.
6h40, environ 45/47km, 500D+. Et on s'est bien marré. Phil a gouté à l'ivresse du Velib ... 200m, le temps qu'une oreille tombe.
Excellent ton parcours Sylvain ! Du trés grand GGO !
Et ce qui est géniale, c'est que dans 7h je serais sur les pistes de ski de fond de Chamonix
Merci les amis pour cette belle soirée !
S./_zzzzzzzzzzzzzzzzzzz
dimanche, décembre 07, 2008
L'Origole 2009 > jamais fait un abandon aussi rapide !
Comme d'hab, superbe travail des organisateurs avec des sentiers "sur mesure". Quel boulot !
Temps superbe, 3°C, de la boue jusqu'aux mollets. J'aimerai arriver à terminer L'Origole ... un jour peut-être !
S./_vivement_2009
mercredi, décembre 03, 2008
Dépression sportive chronique : suite (1) - interressant commentaire de Corinne
Au vu des différents commentaires et réponses, finalement je discerne trois populations :
- Ceux qui commentent sans en parler : est ce un dénie ? Ou juste pas une préoccupation ?
- Ceux qui sont concernés par ce phénomène : tenter de le gérer au mieux ou faire le gros dos en attendant de reprendre une activité plus intense ?
- Ceux qui n'ont pas le problème parce qu'il le gère en amont en équilibrant plus les périodes actives / repos
Corinne Pereino - coureuse d'ultra-fond et diététicienne - nous en donne une explication biologique interressante :
"tu savais que courir (et a fortiori des ultras, donc courir longtemps) cela avait des effets proches de la prise de Prozac, proches aussi des anti-dépresseurs nouvelle génération ?
Autrement dit, lorsque tu arrêtes de courrir (intersaison), il y a une chute phénoménale de la production d'opioïdes (béta-endorphines) dans le système nerveux central... et l'apparition, on va être soft, de symptomes dépressifs.
D'où l'apparition de troubles de l'humeur associés à l'arrêt du sport.
Ce n'est pas tout,comme il a été mentionné, il y a aussi une nette diminution de la lumière en hiver qui surdimentionne cet impact sur l'humeur.
Il faut bosser sur des projets à Court, moyen et Long terme. Rien de tel pour retrouver l'euphorie perdue. D'abord parce que tu vas te projeter et donc te visualiser en train de courir. Recréer des sensations propres à ta course et ça va agir comme un leurre sur ton cérébral. Tu devrais pouvoir refabriquer des sensations proches de celles vécues en course. Comme une simulation tu vois ce que je veux dire ? Des sortes de projections mentales.
On a également besoin de ces pauses de déprime. Histoire justement de se ... pauser.
Il n'y a pas de sujet tabou, juste différentes façon d'en parler."
dimanche, novembre 30, 2008
Défi Raid Up Overnight 2008 – Une balise trop loin
Où : Forêt de Rambouillet
Quoi : Course d'Orientation par équipe de 2, Running-VTT - 130km – 17h
Résultat : Scratch 17° sur 24 équipes, 2° équipe mixte sur 3, -325 pts
L’avantage de partir loin pour un trail comme le Grand Raid de La Réunion (GRR), c’est qu’on s’organise toujours 10 jours de vraies vacances pour se reposer. L’inconvénient c’est d’être entouré de fous furieux qui ont toujours la mauvaise idée de prolonger le programme.
Alors que j’avais prévu un mois complet de repos après cette longue saison trail, Aurélie (Chasles) me propose 15 jours après le GRR un Raid CO organisée par la superbe asso Francilienne Raid’Up. Son chéri étant bénévole sur l’épreuve, j’ai la chance de faire partie de la sélèction !
Le samedi soir je pars à la recherche des Etangs de Hollande, où je dois rejoindre Aurélie et Matthieu, et où nous déposons les vélos. Déjà à la bourre ! Nous repartons ensemble vers le départ au Chateau de Thoiry.
Nous nous inscrivons, avalons un dernier diner, et participons à la première épreuve surprise de sarbacane qui doit définir l'ordre des départs des équipes toutes les 30 secondes.
A 23h, les équipes sont appelées dans l'orde de départ. Aurélie a cartonné et largement compensé mon faible score à la sarbacane : nous partons dans les dix premiers.
La section 1 est une petite boucle d'un dizaine de balise où la recherche se fait trés collectivement, mais où des écarts commencent à se former. Aurélie souhaite prendre en main l'orientation et semble trés à l'aisedans cet exercice en dépit d'une faible expérience. Nous finissions ce tour au même rang qu'au départ.
De retour au point de départ, nous enchainons sur la section 2, un suivi de roadbook pour rejoindre une autre CO. Aurélie toujours aussi à l'aise, interprète le roadbook et le compare au terrain rencontré tout en courant. La troisème section est composée de balises assez faciles à trouver le long du parcours. Pourtant nous chercherons à queluqes autres équipes la #38, visiblement enlevée. Les sections 4 et 5 en revanche sont largement plus compliquées, avec des balises dans les bois où la recherche en azimut s'avère parfois impossible pour nous. Nous perdons parfois un peu de temps, mais ne nous éternisons jamais lorsque nous ne trouvons rien. A l'approche du CP Sud facultatif, avec ses 5 balises pleines de points bonus, nous sommes persuadé avec une autre équipe que nous avons largement le temps de les faire, puis de pointer dans les temps à la première barrière horairede 5h. Il est alors envrion 3h du matin. Nous faisons spontanément course commune à quatre, trouvons 4 balises sur les 5, et j'ai le bas des jambes en feu et pleines d'épines des ronces que nous rencontrons dans les bois. Les bénévoles nous annoncent que nous sommes 8 équipes sur les 24 à avoir fait cette boucle. Il est 4h. Il va falloir foncer maintenant pour atteindre la barrière horaire sans pénalités !Par acquis de conscience nous passons par le PC Nord facutatif également, mais nous n'y trouvons personnes.
En dépit du fait que nous ne recherchons plus les balises, et ne pointons que celles qui se présentent presque spontanément sur notre trajet, nous pointons avec 35' de retard, et avec 15 points de pénalités par minute (versus 10 à 20 points par balise), la messe est dite. Notre ambition est maintenant de terminer cette course, en se faisant plaisir à ramasser le plus de balises possibe. Et si possible en comblant notre retard sur lesprochaines barrières. Nous sommes en dernière position d'un point de vue horaire, mais on nous laisse continuer. Il pleut des cordes, il fait froid, je grelotte et claque des dents. Je me dis que si Aurélie veut abandonner, je ne m'y opposerais vraiment pas ... mais il n'en sera jamais question !
La section 6 est un trail d'orientation qui permet de prendre un rythme de course à pied régulier. Aurélie en dépit de contractures douloureuses qui lui donne une allure de course à pied un peu raide continue à progresser à un bon rythme autour de 8 à 10km/h. Nous rattrapons les dernières équipes qui nous ont passé à la faveur du PC Sud. Au petit jour nous atteigons enfin les Etangs de Hollande pour entamer la partie VTT du raid. Ici la barrière horaire est de 11h, nous n'avons plus que 18' de retard. Nous y retrouvons Laurent qui anime avec maestro le ravito, et quelques équipes rescapées. Egalement une des trois équipes mixtes qui va abandonner ici sur blessure. Nous prenons le temps de bien nous ravitailler, car la partie VTT est encore longue, et va durerencore près de 6h.
La section 8 ayant sauté pour cause d'inondations, nous entamons la 9 en VTT orientation. Aurélie est toujours aussi alerte en orientation en VTT qu'en CAP. Ca nous fait drôlement du bien de passer de la course au vélo. Aurélie semble de plus en plus en forme. Moi en revanche j'accuse vraiment le coup. La fin de saison est rude. Les 15 jours qui me séparent du GRR semblent ridicules. Nous atteignons une clairière où une course CO est proposée. Le tout est de la finir avant 12h. Et là Aurélie en veut toujours plus, là où moi je commence sérieusement à ronchonner. Nous partions pour faire 2 ou 3 balises, elle m'entraine jusqu'à la cinquième !
Section 13, nous reprenons les VTT en orientation. Nous faisons sauter la section Bike & Run pour arriver avant 16h à l'arrivée. Autant Aurélie à l'air de plus en plus en forme, c'est épuisé que je vois l'arrivée sur le chateau de Thoiry où Matthieu nous attend.16h09, nous avons limité les dégats.
Aurélie m'aura fait une superbe impression. Un mental indestructible, une énôrme volonté, un vrai talent en orientation, et une véritable capacité à transmettre son enthousiasme. Je pense que nous sommes améné à refaire quelques sorties CO supplémentaires.
Quand à l'organisation du Défi Raid Up, depuis ma première participation en 2005, où j'avais fais la connaissance de Laurent et d'Hervé, il se bonifie année après année et frise la perfection. Organisation impeccable, mise en danger permanente avec un format et des sites nouveaux. Quel dommage pour eux que la fête soit gachée par des vols de balises d'autant plus idiots que ces larcins ne doivent trés certainement bénéficier à personne.
La fête est belle, et il est fort probable que nous remettions ça pour le Raid28. A suivre ...
Dépression sportive chronique : un mal pour un bien
Pour le sportif deux cas de figure se présentent de manière chronique : juste après un grand évènement objectif d'une saison, et à la fin de la saison elle-même.
Le premier cas était évoqué par Corinne Peirano dans le forum d'Ultrafondus : "J'impute ce phénomène en partie aux productions opiacées dues à l'effort (endorphines, enképhalines, morphines endogènes...) qui s'amenuisent après un ultra laissant ce sentiment de grand vide. Il faut ajouter la fatigue due à la dépense physique : on donne tout et pendant de nombreuses heures, le manque de sommeil également, le retour au quotidien pas facile parfois..."
Dans le cas d'un fin de saison les mêmes symptômes apparaissent mais de façon accrue puisqu'il s'agit en général d'une période de repos d'au moins un mois. Productions endogènes au plus faible, manque d'objectifs à court et moyen terme permettent un relachement totale de la tension qui permettait de garder un rythme d'entrainement élevé, et une concentration psychologique tourné vers la réussite des objetifs. De plus un poids en augmentation, une masse musculaire qui chute, un affutage en berne retournent une image trés différente, et ce en mons de tois ou quatre semaine. Tous ces facteurs font qu'une véritable dépression apparait : manque d'envie pour sortir, dévalorisation de soi, peu d'entrain à la socialisation, finalement les symptômes de la dépression du sportif ne diffère en rien de celles aux origines diverses (famille, carrière, santé).
En rien sauf sur un point : la sorie de crise est plannifiable facilement. Se fixer de nouveaux objectifs pour 2009, un nouveau programme d'entrainement avec de grands blocs de progression, des sorties off avec des amis. Et la machine repart. Une relance douce et tranquille le temps de retrouver ses repères.
L'année 2008 a été pour moi extrêmement dense, riche, et satisfaisante. Un nombre d'évènements importants (Cham-Zermatt, GR20, Annecime, Défi Raid-up, Raid Dentelles-Ventoux, etc ...), et trois objectifs principaux (Transpyrénéenne, Petite Trotte à Léon, Diagonale des Fous) ont ponctué la saison. Je suis satisfait d'avoir tout terminé, exception de la Transpyrénéenne reconduite en 2009 comme objectif principal.
Mais maintenant je suis dans cette phase délicate où tout en reconstruisant 2009, je subit de plein fouet cette déprime chronique, prévisible et pourtant inévitable. La période hivernale (peu de lumière, jours courts, temps maussade) n'aide pas.
Elle est cependant nécessaire, pour se poser, physiquement et psychologiquement. C'est le temps nécessaire des remises en cause (en ai je trop fait, qu'est ce que je peut changer dans mes entrainements), et des rêves (stratégies de course, nouveaux défis).
Le programme n'est pas encore figé, mais il se cristallisera autour de la Transpy2009. A suivre ...
Et vous quel(s) expérience(s) avez vous de cette période dépréssive chronique ?
mercredi, novembre 26, 2008
Ultrafondus #55
A ma question de savoir où était le gobelet écolo dont toute course qui se respecte en 2009 se doit de le mettre dans sa liste de matos obligatoire, voici la réponse de Philippe Billard - patron du mag Ultrafondus :
"Plus besoin de gobelet, la nourriture et les produits énergétiques sont perpétuellement produits par une poche en polycarbonurate de verdutum, matière hautement recyclable et adaptable instantanément à la morphologie du coureur. Les concentrations de la boisson énergétique et des aliments sont calculées en temps réel en fonction de l'acidité gastrique, du taux de sucre dans le sang, du rythme cardiaque et de l'âge du capitaine.
Il faut savoir en outre que le gobelet dont tu parles a une empreinte carbone 10 000 000 de fois supérieure à celle de l'intégraplité de l'équipement de nos coureurs du future. Il s'agit en effet de vêtements intelligents ultra résistants quand ils sont portés ou stockés, et dont les matériaux se dégradent en 24 heures une fois mis dans la poubelle. Ensuite, tu peux les réutiliser comme du fumier pour faire pousser les plantes."
Bref, y'a du boulot d'ici 2025...
lundi, octobre 27, 2008
GRR > premiers retours à chaud
Point de passage | Heure de passage | Temps de course | Km Cumulés | Altitude | Classement | Classement SH |
Le Volcan-Plaine des Sables | 24/10 04:45 | 4h45mn06s | 30km | 2320m | 103ème | 55ème |
Mare à Boue | 24/10 06:57 | 6h57mn31s | 50km | 1594m | 97ème | 52ème |
Gîte du Piton des Neiges | 24/10 09:57 | 9h57mn18s | 62km | 2484m | 99ème | 54ème |
Cilaos Entrée | 24/10 11:21 | 11h21mn09s | 69km | 1224m | 99ème | 57ème |
Cilaos Sortie | 24/10 11:41 | 11h41mn59s | 69km | 1224m | 84ème | 46ème |
Pied du Taïbit | 24/10 13:20 | 13h20mn28s | 76km | 1260m | 97ème | 56ème |
Marla | 24/10 15:29 | 15h29mn34s | 82km | 1580m | 107ème | 62ème |
Roche Plate | 24/10 18:35 | 18h35mn49s | 95km | 1110m | 129ème | 74ème |
Grand Place | 24/10 22:22 | 22h22mn08s | 103km | 540m | 150ème | 85ème |
Aurère | 25/10 01:42 | 25h42mn06s | 112km | 750m | 168ème | 94ème |
Deux Bras Entrée | 25/10 03:30 | 27h30mn28s | 121km | 255m | 155ème | 83ème |
Deux bras Sortie | 25/10 04:03 | 28h03mn45s | 121km | 255m | 151ème | 79ème |
Dos d'Ane Stade | 25/10 06:35 | 30h35mn53s | 128km | 1064m | 166ème | 82ème |
Le Colorado | 25/10 11:06 | 35h06mn14s | 142km | 680m | 195ème | 94ème |
Redoute Ligne d'arrivée | 25/10 12:22 | 36h22mn04s | 147km | 53m | 207ème | 99ème |
J'en ai terminé d'un parcours épuisant techniquement et en météo, environ En revanche je n'ai eu strictement aucun problème de pieds (pas d'empoules ni même échauffement) - en dépit de chaussures déchirées dés le volcan -, ni courbatures, rien.
Alors quoi ? Et bien au bas du Taïbit, énorme chaleur et gros pourcentage. Tout d'un coup mon coeur s'est emballé. J'ai du m'arreter 3'. Et ensuite toute la montée du Taïbit idem avec des pauses à chaque grosse marche, et tous les trois lacets. Je pensais que ca allait passer avec l'arriver de la nuit et la fraicheur (relative) dans Mafate : rien. A chaque montée je m'arrête tous les 50m. Mon coeur s'emballe. Montée à 300/400D+/h max, et pauses trés régulières. Une horreur. J'ai essayé de dormir 2 fois 30' et me reposer, ca ne change rien. Ma tension est normale (13/7), les médecins me conseillent de continuer en gérant comme je le fais.
Chaque montée est une horreur, et pourtant sur les plats et descentes j'enquille trés bien et des relances trés sympas, les jambes vont super bien. C'est trés, trés, frustrant !
Finalement je finis par trouver un camarade de route que j'arrive à tenir dans les montés (à partir de la 200° place ca commence à se trouver ), et tant mieux j'en avais marre d'être seul.
Je trouve la course un peu longue rapport au nombre de tours dans Mafate sans véritable intérêt. Autant à la PTL tout se justifie, là non. C'est mon sentiment trés personnel.
Sinon super accueil des bénévoles (et des infirmières ). Tous les Réunionnais croisés sur les chemins nous faisaient une fête et c'est vraiment super.
C'est chouette aussi d'etre avec tous les potos sur le stade à l'arrivée à attendre les suivants en sirotant une Dodo.
Maintenant c'est rougaille saucisse et détente dans l'eau salé
jeudi, octobre 16, 2008
GRR > Ambitions et suivi
Le départ du Grand Raid de la Réunion - Diagonale des Fous - sera donné le jeudi 23 octobre à minuit heure locale (22h en Métropole).
Le suivi de la course pourra se faire directement sur le site de la course, mon dossard est le 584.
Il y aura également un suivi et des commentaires sur Ultrafondus et Kikourous, où des posts dédiés à la course seront mis en place.
Mon objectif reste d'être au plus près des 30h et dans les 100 premiers (27 coureurs sous 30h en 2007).
Sur les 150km et 9.500m de dénivelés, je vais essayer d'être le plus régulier possible, avec de temps de pause réduits au minimum (15mn à Cilaos, et pas plus de 5mn sur les autres ravitaillements). Si cet objectif ne peut être atteint, je ne souhaite pas mettre plus de 35h.
La semaine suivante, ce sera repos sur la plage (je loge au Bougainvillier à L'Hermitage - St Gilles), canyoning et rougail saucisse avec les frêres Bertrand et Etienne Haudegond (local de l'étape). Sans parler des Dodo comsommées sans modération (ca accélère la récup parait-il) avec les trés nombreux coureurs UFO et Kikourous.
mercredi, octobre 15, 2008
Grand Raid de la Réunion à J-8
1/ Transpy2008 avortée avec 6 jours et 450km
2/ PTL réussie, 2° en 69h30 - 220km - 17.000D+
3/ GRR - 150km - 9.500D+, avec un objectif horaire large de 30 à 35h et une place dans les 100 premiers sur plus de 2.000 coureurs.
La préparation sur l'année aura été excellente avec 3.100km et 120.000m de dénivelé, et surtout une absence totale de blessures. Il ne me reste donc plus qu'à "faire du jus" avec de petits jogging sans forcer et un peu de muscule des jambes et gainage du dos.
Ce week end, avec mon épouse Sabine, et pour nos 11 ans de mariage, a été l'occasion d'une dernière sortie montagne magnifiquement ensoleillé dans les Bauge. Deux jogs en montée de 1h40 et 900D+, et quelques ballades me confirment un bon état de forme. Dynamique, bonne récup, absence de douleurs.
A suivre ...
lundi, octobre 06, 2008
Arrancabirra > l'Ultra-Fête du Trail
16° au scratch, 27° après bonifications bierre sur 369 concurrents
Tous les résultats ici
Le Castor (Cédric Charvin) me l'avait promis lors d'un déjeuner Parisien : "tu verras, les Italiens ils savent faire la fête. Viens un peu voir ça à l'Arrancabirra !"
L'Arrancabirra n'est certe pas un parcours d'ultra (18km pour 1.500D+), mais bien un véritable ovni du trail pour nous Français. Imaginez ça : 5 ravitos avec file de gauche ceux qui ne veulent pas boire, et file de droite une bierre magique qui rapporte 10mn sur le temps scratch !!! Un véritable pousse-au-crime au pays de la loi Evin ! C'est pourtant ce que nous propose nos amis des Courmayeur trailers.
Samedi matin je rejoins Cédric avec sa bande de Kikoureurs (Sarah, Totote et Golum, Ncolas, Jérôme, Rapace74 et Rapacette). Que du beau monde, avec un Golum tout en beauté.
Le départ est super rapide par la route qui rejoins le sentier de l'UTMB vers Bertone. Tout le monde court dans la montée, je suis trés rapidement à bout de souffle. Je fais deux pauses de 5m en marchant.
Trés rapidement on arrive sur le premier ravito. Hop binouze siouplé ! Gracie mille. Burrrrrp ! Ouf le redémarrage en côte est disons trés particulier avec du houblon. Au bout de quelques minutes j'oublie l'alcool et je gravis Bertone autour de 1000 à 1200m/h.
En 50mn bertone est en vue. Hop, file de droite, binouze, gros burrrrrppp, et ca repart dans la monstrueuse montée vers le Mont de la Saxe, déjà empruntée pour la PTL, mais ici le rythme est ... différent ! Sur le Mont je relance toujours et encors, dans un mélange de boue et de neige. A chaque relance je double 5 concurrents. La montée sur la Tête de bernade se fait sur un mixte de course rapide et de marche trés rapide. Etienne, Arnaud : voilà le rythme qui nous aurait permis d'enrhumer définitivement les Mousquetaires Célestes !
Ca glisse drôlement, et je n'ose imaginer ce que ca va donner dans la descente vertigineuse vers le Col Sapin. Et effectivement, c'est sur la pointe des semelles que je l'entame. Pas trop envie de tomber avec ce pourcentage ! Mes poursuivants font de même, et devant ils sont loin.
Au Col nous retournons vers Courmayeur via Curra. Le début est trés glissant avec de la neige sur l'herbe. Je me gamelle deux ou trois fois, et me prend au jeu de la glissade. Ensuite c'est une superbe piste de bobsleigh. Et à ma grande surprise je remonte plusieurs concurrents. Je suis deux fois plus rapide qu'eux. Tiens, un nouveau ravito, on a l'habitude, file de gauche, re-burp, et ... pfiouuu ca commence plomber les gambettes dans les relances sur les petites montées qui alternent avec de longues descentes. Un quatrième ravito, gauche, slurppp, burrrrrrpppppp, et j'entame la descente finale dans les bois ... ivre ! Première fois que je cours ivre ! L'impression d'être sur un tapis volant, je descend comme jamais à tombeau ouvert et double encore trois ou quatre concurrents. Eric, Didier, cette descente est pour vous, venez, vous allez A-DO-RER !
Et 200m au-dessus de Courmayeur c'est l'arrivée. 5 mètres avant le finish, un stand improbable sur un trail : une table remplie de bierre, deux bancs, et une bénévole qui me demande "uno ou due ?". Sburrrrrp "uno pitié !" Je craque sur le finish et ne bois que cinque bierra au lieu des six. Ca me vaut une 27° place, au lieu d'une 16° au scratch. Je m'entrainerais plus l'année prochaine !
Extrait su classement (le premier temps est le temps de course, le deuxième modifié avec 10min de bonus/bière):
1 392 ROMANO ENRICO 2.10.08 1.10.08 - 6 bières
27 370 COULEAUD STEPHAN 2.28.29 1.38.29 - 5 bières
30 22 DEBIZE JEROME 2.41.46 1.41.46 - 6 bières
43 45 CHARVIN CEDRIC 2.54.43 1.54.43 - 6 bières
59 287 SCHENA ANDREA 3.05.28 2.05.28 - 6 bières
60 391 VERGNANO GIORGIO 3.05.31 2.05.31 - 6 bières
116 362 COINTEPAS NICOLAS 2.54.41 2.44.41 - 1 bières
135 74 RYCHTARIK CHRISTOPHE 3.48.13 2.58.13 - 5 bières
136 361 BIGARD NICOLAS 3.48.18 2.58.18 - 5 bières
158 23 SERY EMMANUEL 4.16.44 3.16.44 - 6 bières
18 1027 GELY MICHELE 3.52.19 3.02.19 - 5 bières
35 1010 CLEMENT CELINE 4.16.38 3.36.38 - 4 bières
36 447 PONS SARAH 3.48.10 3.38.10 - 1 bières
S'ensuivent un repas et une fête avec un groupe de musique ultra-résistants jusqu'à deux heures du mat ! Incroyable de voir tous ces athlètes faisant la fête à 1.200m d'altitude après une course montagne dans la neige.
Y'a pas à dire Cédric, ils savent vraiment faire la fête ces Italiens ! Il ne manque plus que quelques Célestes ...
On signe où pour l'édition 2009 ?
lundi, septembre 29, 2008
Trail des Aiguilles Rouges
En résumé, départ à fond avec des jambes bien lourdes de la veille (reco de la Montagn'Hard avec l'ascenson du Mont-Joly et sa magnifique descente spéciale bobsleigh) et de la PTL quelques semaines plus tôt.
Je monte beaucoup plus vite que l'année dernière à Moede d'Anterne et au Brévent, mais suis 20 places plus loin (annoncé 42°). Le niveau a du un peu monter. Ensuite je reste scotché à la pente, cuit, plus de jus. A Plan-Praz (75°), je me repose 10' et décide de finir en mode rando pour parfaire ce beau we de prépa GRR. 10h10, 95°, y'a du avoir de l'abandon devant car je me suis fait doublé par paquets de 20 !
Organisation parfaite du CMBM (Chamonix Mont-Blanc Marathon), avec la météo de notre côté cette fois ci.
Pour la Montagn'Hard, le challenge de la descente va faire des dégats en juillet 2009 ...
Ce week end de prépa GRR était absoluement parfait !
lundi, septembre 15, 2008
La Petite Trotte à Léon de Riri, Fifi, Loulou
220km, 17.000D+
2° en 69h39 dont 2h de repos
Riri alias Arnaud Coudray – l’homme aux phrases utiles et chocs, presque des slogans publicitaires - 32h UTMB2006
Fifi alias Stéphane Couleaud – Ultra-Steph dans le microcosme, connu pour ses successions de mou et de mieux – 34h UTMB2007
Loulou alias Etienne Fert - fils spiritual de Jean-Louis Etienne, ne se perd que lorsqu’il l’a décidé – 30h UTMB2006
La PTL 2008, première édition, nous a tout de suite enthousiasmés par l’ampleur de la tache à accomplir. Les distances certes monstrueuses, le parcours très alpin, mais aussi et surtout la gestion de l’équipe, ses allures, ses temps de repos et de pauses, les qualités d’écoutes et de prises de décision de chacun de ses membres. Cela ne se décrète pas, comme tout dans le sport ou la vie, ca se travaille et s’expérimente. Le GR20 en juin avait été l’occasion de valider en grandeur nature la cohésion de cette équipe nouvelle. Irina a en effet laissé la place à Arnaud en début d’année pour vivre tranquillement sa maternité, et si chacun connaissait les valeurs des autres en course comme en off, chacun devait trouver ses marques dans le groupe en tant que tel. Personnellement la Transpy2008 était une nouvelle occasion de vivre cet esprit collectif en trail, pendant qu’Etienne et Arnaud finissait la HRP tant bien que mal. C’est dans ce genre de galère que la rusticité s’exprime le mieux et que l’on consolide le mental des individus et du collectif.
Au matin du mercredi 24 août, tout n’est pas rose pour autant. Arnaud est fatigué des ses semaines de boulot, et personnellement je récupère à peine de mon escapade Pyrénéenne. Un mois c’est trop court. De plus, n’ayant pas fait de montagne depuis, l’avant-veille je suis allé faire un tour sur le Plan de l’Aiguille. La descente de 1000D- m’a complètement endommagé les fibres musculaires. J’ai encore la douleur. Mais engagé auprès de l’équipe, il faut faire face. Etienne en excellent leader a consolidé les infos sur ses propres cartes, avec le chemin surligné, GPS au poignet, il assurera la quasi majorité de l’orientation tout en courant ou marchant, ainsi qu’il gèrera le rythme du groupe.
Les objectifs de l’équipe sont de plusieurs ordres :
Objectif réaliste et ambitieux (le principal) : 70h
Objectif complètement dingue : arriver avant le départ de l’UTMB en 58h30
Arriver avec le premier de la CCC : environ 63h
Arriver avec le premier de l’UTMB : environ 80h
Advienne que pourra : barrière horaire de 106h
Chamonix (8h) – Bel Achat – Servoz (12h)
17km – 1.300D+
Départ 8h bon enfant avec les 160 coureurs et 61 équipes présentes. Ca nous change du barnum UTMB avec plaisir. Nous nous attendions à un départ rapide de quelques équipes, et en fait nous nous retrouvons rapidement au milieu d’une dizaine de team avec une allure fort raisonnable de 7/800D+/h. Certes déjà une ou deux équipes semblent avoir du mal à gérer le groupe en lâchant un de leur membre, ou en lui faisant subir un tempo non conforme à son état de forme. Une équipe de bodybuilders nous impressionnent tant ce format est inhabituel sur les trails, nous les appellerons spontanément « les Biscottos ». Mais c’est au milieu de 4 ou 5 équipes homogènes que nous atteignons les Aiguillettes des Houches. Et surprise à nouveau avec une descente gérée avec sagesse par la les équipes de tête. Pourtant Arnaud va tout de même se payer une belle gamelle avec un poignet qui va enfler et nous inquiéter. Une ou deux bonnes initiatives d’Etienne en topo dans la descente, et nous voilà « naturellement » en tête à Servoz sans forcer, prêt à répondre aux questions de France3, où on nous annonce 30’ d’avance sur le temps prévu, qui n’ont finalement guère de pertinence sur un tel parcours. Un ou deux échanges corsés entre Etienne et une équipe Espagnol sur une question de priorité à la Fontaine que n’a pas encore tranché le règlement de la PTL, et nous voici reparti vers le Col de Voza en compagnie des Mousquetaires Célestes qui ne nous lâcheront plus d’un pouce, et d’un passager clandestin – Serge – qui a décidé de nous accompagner de Servoz jusqu’au refuge du Truc.
Servoz (12h) – Col de la Forclaz – Voza – Col de Tricot - Col de la Croix du Bonhomme (20h)
55km – 5.150D+
En sortant de Servoz, et avant d’attaquer la montée au Prarion, nous rejoignons l’équipe des Mousquetaires Célestes (Thierry Michel, Alain Steeman, et Bernard Godon) reparties juste devant, une des six équipes qu’on engagé la sympathique « écurie » Belge des Célestes venus en force sur cette PTL. C’est marrant car c’est la seule équipe avec qui nous auront fait les présentations mutuelles en course. Comme si nous présentions que quelque chose devait nous unir sur les prochains jours … Dés le début de la montée, nous lâchons quelque peu l’équipe de Thierry (TM sur le forum UFO), et Serge nous fait la conversation. Je pense à Manu sur la Transpy qui n’aurait pas aimé ça, mais à ce stade de la course, nous ne sommes pas encore trop dans notre bulle à trois, c’est plutôt plaisant. Il me faut juste trouver un peu de souffle car nous montons de façon continue à 800D+/h, le rythme qu’imprimera tout le long Etienne, pardon Loulou. Au Col de la Forclaz nous croisons Gaël dit Bombyx qui se dort la pilule en attendant son UTMB. Il nous annonce premier, mais ça on le sait déjà, et ca ne va pas changer grand-chose à notre course, rires ! A l’hôtel du Prarion, Loulou va nous chercher de l’eau pour faire notre Tipiak du jour, et à 12h30 passé il commence à faire faim. Nous repartons, et projetons de manger peu après le Col de Voza, le temps que les Tipiak se fassent. A Voza nous croisons mon père, toujours disponible, ce qui ne pas manquer d’étonner mes compères tout au long du parcours, et générer de bonnes blagues comme « tient ça fait longtemps qu’on l’a pas vu », ou « attention il va surgir derrière le bosquet ». Si le bouiboui à sandwich près de la voie ferrée refuse catégoriquement de nous donner de l’eau pour nos gourdes, arguant que nous ne sommes pas des consommateurs, injure suprême (purée je ne suis pas près de déjeuner chez eux !), l’hôtel se montre plus compréhensif. Nous faisons quelques kilomètres de plus pour déjeuner nos superbes Tipiak à l’ombre des sapins. Le premier déjeuner de la PTL s’engouffre en 20mn, et moment de repartir, nos amis Célestes nous passent. Ca va devenir notre routine. Nous les repassons dans la montée au Tricot, où un randonneur-coureur se joint au peloton, et Serge répond à ses questions. Après Serge_Coureur, Serge_Skieur, et Serge_Informaticien, voici Serge-Attaché-de-Presse !
Descente sur le chalet de Miage où comme à chaque refuge nous rencontrerons une forte chaleur de la part des groupes de randonneurs.
Au chalet de Truc, c’est la séparation avec Serge après un ravito express de 15mn. Nous repartons vers le refuge de la Balme, mais sans passer par les Contamines, mais par un chemin juste au dessus, vraiment sympa, et via le refuge de Tré la Tête où nous mangeons notre première soupe en 20mn. Et devinez qui arrive lorsque nous repartons : « tiens salut Thierry, alors trop chaud dans la montée ?».
Quand nous rejoignons le parcours connu de l’UTMB au refuge de Nant-Borrant, surgit de nulle part tel un feu follet mon père, Géo, qui nous attendait justement par le chemin classique venant des Contamines. Il nous propose un Coca, fait demi-tour et revient aussitôt avec deux cannettes. La légende de Géo est définitivement inscrite dans la mémoire collective des RFL !
Petite soupe au refuge de la Balme très accueillant, et nous attaquons la montée au Col du Bonhomme, toujours avec rythme inébranlable de 800D+/h. Elle passe vite de jours, très vite même, et nous nous retrouvons sans vrai fatigue au refuge de la Croix du Bonhomme. L’accueil est délirant, Manu26 faisant partie des volontaires pour nous aider à ce refuge qui accueille la PTL, ainsi qu’une dizaine d’autres sur le parcours (accueil 24h sur 24, possibilité de dormir le temps que l’on veut, ravitaillement avec repas ou petit déjeuner). Nous en profitons pour prendre une douche avant de nous changer pour la nuit, et de diner. Notre stratégie depuis le départ est d’aller d’une traite jusqu’à Champex sans dormir, soit les deux premiers jours et une nuit ½ environ après le départ. L’organisation avait prévu que la plupart des équipes dorment entre les refuges de Tré-la-Tête, la Balme, et Croix du Bonhomme. Une dizaine d’équipe feront le choix de s’engager de nuit sur les cols suivants, avec pour premier refuge possible ensuite celui de Maison Vieille, estimé à 7/8h de course. Nous restons environ 45mn, ce qui laisse le temps à trois équipes de rentrer sur nous, dont les Mousquetaires Célestes pointés à 30mn de nous, et Luc et ses Drôles de Dames à 45mn environ.
Col de la Croix du Bonhomme (20h45) – Col des Fours – Col de Seigne – Col des Chavannes – Mont Fortin – Col de la Youlax – Maison Col Chécruit - Courmayeur - Bertone environ (8h 2° jour)
90km – 7.370D+
Le Col des Fours se monte rapidement (200D+) dans les dernières lueurs du jour, et nous attaquons la longue descente vers le Village des Glaciers. Je crois connaître par cœur cette descente en pierrier pour l’avoir pratiquée par tous les temps (notamment neige et brouillard) et … je perds l’équipe sur un sentier qui va vers le plan des Fours, un cul de sac. Heureusement Magic_Loulou_Etienne reprend les choses en main avec son GPS et nous ne perdons pas trop de temps en coupant dans un vallon très pentu et retrouvons la trace du sentier. Mais je crois qu’à ce moment j’ai perdu tout crédit pour le restant de la trotte, et Riri_Arnaud l’a un peu en travers de la gorge. Plein d’eau obligatoire au refuge des Mottet – environ 2 litres chacun – car par la suite nous n’aurons plus de source d’eau disponible jusqu’à Maison Vieille. Derrière nous les lampes de nos poursuivants s’étalent sur la descente des Fours aux Glaciers.
Nous repartons vers le Col de la Seigne. Comme depuis le début j’ai un pouls qui monte beaucoup trop haut, syndrome de fatigue suite à la Transpyrénéenne, et sur la fin de la montée, Etienne et Arnaud me lâchent un peu, ce qui sera la règle désormais presque jusqu’à la fin.
A partir de là nous quittons le parcours UTMB pour partir dans un long pierrier où il va nous falloir trouver le Col des Chavannes. Rapidement nous perdons la trace du sentier et jardinons au milieu des éboulis. Tout le monde y va de sa gamelle. Arnaud a toujours mal à son poignet, et je me défonce les coudes sur deux chutes de suite. Surtout rester zen. Les Célestes vont nous dire avoir subi le même jardinage. D’ailleurs nous voyons leurs lampes régulièrement derrière nous. Finalement, très peu de temps avant le col, nous retrouvons le sentier, très peu visible de nuit au milieu des pierres : il était probablement à peine 5 à 10 mètres sous nous !
Il s’en suit une succession de montée et de descente, certainement magnifiques de jour, mais nous arrivons dans les heures creuses vers 3h du matin où le corps s’effondre inexorablement. Et le mien s’effondre littéralement en arrivant sur le Col de Youlax où mon pouls s’accélère très franchement, au point d’affoler Etienne : je respire comme à l’arrivée d’un sprint ! Il décide de nous arrêter, nous sommes pourtant sur un sentier minuscule, et nous sentons le vide sous nous depuis un moment. En 5 minutes j’arrive à faire redescendre mon pouls à la normale avec des exercices de respiration par le ventre. Nous repartons avec une descente d’équilibriste. Les Célestes sont juste derrière nous à environ 10mn.
Nous récupérons le parcours UTMB sur l’arrête Chécruit. A Maison Vieille, repos de 30mn pour ravitailler en liquides, s’avaler une soupe et un café, manger un peu de solide. Nous repartons cers Courmayeur en croisant nos amis Célestes à 20mn environ.
En arrivant sur Courmayeur, l’organisation a prévu de nous faire passer en dehors de la ville, et on se demande bien pourquoi. Toujours est il que nous suivons un fléchage spécifique tant le parcours est tordu (de Dolonne à La Saxe). Au bout de 40mn nous finissons par rejoindre la montée vers Bertone. Cette fois ci j’arrive à accrocher le groupe. Nous y petit-déjeunons, et le gardien du refuge nous le fera gratos, gracie mille ! Les Célestes arrivent 30mn derrière. J’en profite pour soigner des ampoules naissantes (les percer, passer un antiseptique, et mettre un pansement + élasto pour le tenir). Mes compagnons vont plus haut au soleil pour se changer et mettre la tenue de jour. Moi c’est fait.
Bertone (8h30) – Col du Sapin - Col Entre-deux-Sauts - Col de Malatra - Col des Seingles, Col de St Rhemy - Col du Grand Saint Bernard (milieu d’après-midi)
112km – 9.100D+
J’attaque la montée au Mont de la Saxe, et c’est un sacré pourcentage, avec un soleil qui commence à taper fort. Ca commence dure la deuxième journée. Quand nous repartons vers la Tête Bernarde nos amis Céleste sont déjà sur nos talons. Discrètement je regarde ma montre à un endroit caractéristique pour évaluer le temps qui nous sépare (comme sur le Tour de France !). Résultat, environ 10mn. J’en fais part l’air de rien à mes camarades, qui jettent un œil par derrière. Nous ne concertons pas, ne disons rien. Pourtant dans l’enchainement de cols qui va suivre jusqu’au Grand Saint Bernard il me semble bien qu’Etienne à très légèrement durcit l’allure, comme pour s’assurer des les tenir à distance. Même si je suis un peu moins bien qu’Arnaud et Etienne, j’approuve la démarche dans mon fort intérieur. Incroyable enchainement de cols : Col du Sapin, Col Entre-deux-Sauts, Col de Malatra, Col des Seingles, Col de St Rhemy, et enfin Col du Grand Saint Bernard vont s’enchainer comme des perles, sans un seul mètre de plat, sans un seul refuge d’accueil. A peine arrivée dans le talweg d’un vallon, bing ça remonte aussi sec ! Sur ce parcours une seule pause de 15mn au Col des Seingles, d’où nous voyons arriver les Célestes estimés à 20mn de nous. Un grand souvenir, la descente vertigineuse du Col de Malatra : va falloir qu’ils songent à poser un rappel !
L’arrivée sur l’Hospice du Grand Saint Bernard se fait péniblement. Nous avons du mal à trouver le bon chemin, et alors que nous le pensions en bas, nous le voyons soudainement beaucoup plus haut. Découragement momentané. Je suis cuit. Pourtant je relance une dernière fois sur la route qui nous amène au refuge des Moines. La petite communauté des chanoines nous accueille au milieu des touristes. Ca nous perturbe un peu de voir autant de monde. Un comble pour lieu tenu par des moines ! Mon père, comme une évidence pour nous, est là. Mais je ne lui adresse à peine la parole. Je veux m’écrouler et dormir 5mn, ce que je fais. Ensuite seulement je bois ma soupe, et passe à nouveau un peu de temps sur mes pieds, de plus en plus douloureux. Nous restons 30 minutes en tout, et c’est à peu près le temps qui nous sépare des Célestes qui arrivent lors de notre départ. Petit chambrage avec Thierry où je lui promets qu’on les attendra au prochain refuge. Réponse : « c’est peut-être nous qui vous attendront … ». Ca y est on est dans le vif du sujet, la petite trotte est bel et bien devenu une course … mais très amicale. Ca nous plais bien cette saine rivalité et émulation avec nos amis Célestes.
Hospice du Grand Saint Bernard (milieu d’après midi) – Col de Bastillon – Col Névé de la Rousse – Refuge de la Tsissette – Praz de Fort - Champex (4h du 3° jour)
147km – 11.370D+
Nous repartons plutôt en bon état. C’est toujours surprenant de voir à quel point 30minutes de pause et de ravitaillement en nourriture chaude permet à l’organisme de se régénérer. Et tant mieux, car le programme avant la tombée de la nuit n’est pas mal lui non plus. Nous rejoignons le Col des Chenaux assez facilement, les Pointes de Lacérande constituant le hors d’œuvre avec une descente qui nous permet de retrouver avec « joie » la technicité des pierriers. La montée au Col de Bastillon est vrai coup de cul bien raide mais pas trop long. Par la suite, et jusqu’au Col du Névé de la Rousse, c’est une succession de pierriers et d’éboulis avec d’énormes rochers. C’est un vrai jeu d’équilibriste où les bâtons ne servent plus à rien. Bien content de passer de jour dans ce coin là ! La très longue descente vers Tsissette et son refuge est assez pénible bien que le cadre soit idélique. Une certaine lassitude s’installe en cette fin de journée. Je commence à avoir le tournis des ces successions de cols incessantes depuis Bertone ce matin. Au refuge de la Tsissette, vers 20h, nous sommes royalement accueillis par le couple qui le tient et une poignet de randonneurs. Ils nous abreuvent de questions sympathiques, la Patronne en échange d’une part de gâteau à la crème (c’était son anniversaire) se fait prendre en photo à mes côtés. Pendant ce temps Arnaud en profite pour se jeter sur de la charcuterie pas prévue au menu (soupe et pâtes). Nous restons environs 30 minutes, et surprise : pas de Célestes à l’horizon. Nous nous demandons si finalement ils n’ont pas décidé de dormir un peu à l’Hospice St Bernard, ils semblaient eux aussi assez marqués. En fait ils passeront plus de 1heure après nous au refuge.
Nous continuons la descente, et la nuit tombe. La deuxième d’affilée. Tout le monde se sent encore pas mal. Mes coudes ont dégonflé, le poignet d’Arnaud aussi, en revanche Etienne se plaint d’un genou, mais seulement en montée. N’empêche, on monte toujours à 700/800D+/h. La montée vers la Tejere via les pistes de ski est rude, et Etienne, qui est déconcentré par son genou, passe la topo à Arnaud qui s’en sort très bien grâce à ses beaux restes d’orienteur en CO chez Raid’Up. La descente vers Praz-de-Fort me semble absolument in-ter-mi-nable. Mal aux pieds, et surtout je sombre corps et âme. Peut-être le fait d’avoir mal dormi les deux nuits précédent la PTL, mais surtout le fait d’être toujours trop haut dans les tours par rapport à mes camarades me fait tomber dans les bras de Morphée en premier. Et c’est un calvaire d’autant plus que nous entamons notre deuxième et dernier gros jardinage de cette Trotte. D’abord on a du mal à trouver la descente terminale sur Praz de Fort, et ensuite nous ne trouvons pas la Deuve sur laquelle nous devons faire une photo obligatoire. Près d’un village les cartes se trouvent moins précisent avec la multitude de sentiers, et les forêts se transforment parfois en zones claire. Bref nous perdons près de 2 heures à moment critique pour moi. A tel point que je n’arrive plus à marcher droit, j’ai perdu toute lucidité. Si j’étais seul, je me serais mis dans ma couverture de survie et dormi au pied d’un arbre. Etienne me demande de m’arrêter et de dormir sur le chemin 5 minutes. Et effectivement, ca me permet de récupérer suffisamment pour les grimper les 400D+ jusqu’à Champex. Deux heures plus tard, vers 4h du matin, nous arrivons au gite Bon Abri du fameux Léon. Je vais directement me coucher, Arnaud et Etienne allant d’abord diner. Le premier vrai repos. Quel bonheur ! 2h de sommeil plus tard le réveil sonne, c’est déjà l’heure d’aller petit déjeuner. Pour moi qui n’ai pas diné, ce sera … pâtes à la carbonara ! Merci aux personnes du gite pour leur disponibilité à cette heure !
On apprend également que les Mousquetaires Célestes ont dormi … à Praz de Fort, dans une église ! Ils étaient en fait persuadé qu’il y avait un refuge à Praz de Fort et l’ont cherché ! Ils sont encore 1 heure derrière nous.
Champex (7h 3° jour) – Fenêtre d’Arpette – Col de la Forclaz – Mont de l’Arpille – Le Trétien – Refuge du Vieux Emosson (20h)
183km – 14.385D+
La récupération de cette – courte – nuit est spectaculaire ! L’effondrement 5 heures plus tôt est totalement oublié. En revanche l’état des pieds empire en dépit des soins que j’y apporte. En fait mes plaies s’infectent. Dingue, moi qui n’avais jamais d’ampoules grâce à mes soins proactifs avec le citron et la crème anti-frottement, coup sur coup à la Transpy et à la PTL j’en souffre. Espérons que je serais tout même épargné au GRR …
Le Val d’Arpette est une montée difficile par ses gros cailloux. Beaucoup plus difficile que celle par les Bovine, qu’emprunte l’UTMB, et qui aboutit également à la Forclaz. De plus la chaleur devient étouffante, il n’y pas d’air. Mais le plaisir de l’arrivée sur cette fenêtre d’Arpette est incroyable, surtout avec la vision du glacier du Trient qui arrive d’un coup. Magnifique, et j’ai beau connaître ce coin par cœur, je m’émerveille à chaque fois. Début de descente technique, mais on commence à en avoir l’habitude. J’essaye d’oublier que mes pieds me font mal, et ca marche, j’arrive à descendre à un bon rythme. A l’Hôtel de la Forclaz, comme d’habitude, comme une routine qui s’installe, 30 minutes de pause avec soupe, café, et plein d’eau/coca. Nous ne verrons pas les Célestes, mais ils fondent sur nous, puisqu’ils vont arriver juste après notre départ, soit 30mn de retard.
Montée sans histoire au Mont de l’Arpille. Nous prenons la photo obligatoire, et Etienne réclame 5 minutes de pause. Ensuite un drôle de micmac avec les Célestes se déroule. En effet, en allant sur la Creta, nous nous trompons et loupons le bon sentier qui remonte. En revenant sur nos pas nous le récupérons, et dans la montée nous voyons nos amis qui coupent en force au travers de la forêt pour rejoindre ce même chemin. Ils se sont également loupés. Et nous demandons comment nous ne les avons pas croisés ! Toujours est-il que maintenant ils sont sur nos talons. Et à la première descente vers Le Trétien, ils nous passent comme à la parade. Ils sont visiblement bien mieux que nous, superbes. Ils nous avoueront aussi avoir un peu « bombé le torse » histoire d’en rajouter un peu. Nous on lâche déjà l’affaire. Etienne et Arnaud sont à leur tour pris par les bras de Morphée et mes pieds me font vraiment souffrir. Il est 14h, le troisième jour.
Du Trétien au barrage d’Emosson le sentier est assez monotone, surtout par rapport à ce que l’on a pu connaître les deux jours précédents, mais il est largement ombragé, et vu comme le soleil tape, ca n’est pas plus mal. Au barrage une photographe de l’organisation, déjà croisée à Voza et au Col de la Forclaz nous y attend. Elle nous annonce les Célestes 30minutes devant. Nous relançons en courant sur la route qui nous mène au pied du refuge Vieil Emosson. Et là le chemin redevient de la crapahute tout droit sur un éboulis. Le refuge est littéralement au-dessus de nous. Le gardien nous attend en haut de l’éboulis. Il est adorable. La vue superbe. Mais il faut faire vite, très vite, si on veut arriver à passer le début de la terrible et dangereuse descente du Col de la Terrasse avec un peu de jour. 30 minutes pour déglutir la soupe, la pasta, et la tarte myrtille. Rapide soins des pieds tout en conversant avec une américaine très sénior férue d’astronomie, et c’est reparti. Les Mousquetaires ont 1h d’avance.
Refuge du Vieil Emosson (20h30) – Col de la Terrasse – Refuge de la Loriaz - Col des Montets – Tête aux Vents – Flégère – Chamonix (5h39 3° jour, 3° nuit)
220km – 17.000D+
C’est la gueule pleine de tarte aux myrtilles un peu à la bourre que je rejoins mes camarades déjà en routes. Notre mission : en 30 minutes arriver au Col de la Terrasse pour au moins visualiser le départ de la descente. Faire le tour du lac d’Emosson, puis grimper les 450D+ jusqu’au col me semble impossibles dans mon état. Nous missionnons donc Etienne, qui avec quatre sachets de café a réussi à reprendre le dessus, d’aller au plus vite sans nous attendre. Il va y arriver de justesse, ce qui va occasionner un drôle de quiproquo chez les Célestes. Car au même moment ils en finissent avec cette descente. Et quand ils voient la frontale d’Etienne, ils pensent que nous sommes à 30 minutes d’eux en chasse. Ils vont donc redoubler d’efforts pour finalement nous coller 4 heures à l’arrivée !
Une demi-heure après son arrivée nous rejoignons Etienne et entamons la descente. Un pierrier où tous les cailloux sont instables. Le risque est double, se faire emporter en glissant et balancer une caillasse sur les copains. Ensuite il faut arriver à ne pas perdre la trace, rien d’évident avec un balisage quasi inexistant et de nuit.
Nous finissons par atteindre le Refuge de la Loriaz. Repos allongé de 5 minutes pour Etienne et moi. Soupe et café pour tenir la nuit jusqu’à l’arrivée.
Pas toujours évident de trouver la trace dans les hameaux et les bois que l’on traverse jusqu’au chemin du Buet, et le Col des Montet. Je sens qu’Etienne et Arnaud en ont un peu marre, et sont pressés d’arriver. Ils ne supportent plus ces chemins, leur trouvent tous les défauts du monde, exactement comme moi la veille en arrivant sur Praz de Fort. De mon côté je me régale car je suis en forme, et ce sont des coins que j’adore. Comme je les connais de jour, je les apprécie de nuit. En plus je suis plutôt pas trop mal physiquement en dehors de ces fichus pieds avec des plaies infectées.
Au Col de Montets, nous pensions que de rejoindre l’itinéraire de l’UTMB avec les premiers de la CCC (course Courmayeur-Champex-Chamonix de 100km et 4500D+ précédant l’UTMB) nous ferait plaisir et nous remotiverait. Il n’en est rien. Il y a trop de monde (coureurs et admirateurs), trop de bruit, et ca nous sort de notre bulle. Quelques rares coureurs ont entendu parler de la PTL et nous disent un mot, la plupart sont concentrés sir leur course et ne prennent pas toujours la peine de dire merci lorsque nous nous écartons pour les laisser passer. Pas grave, il nous faut d’abord finir.
L’ascension à la Tête aux Vents ne nous semble finalement pas si terrible, étant donné les difficultés que nous avons du affronter précédemment. Bizarre car pour moi dans mes souvenirs du Trail des Aiguilles Rouge, la faire en descente avait déjà été un exercice périlleux, je l’imaginais très difficile en montée.
En revanche le long plat sur le plateau semble interminable.
Je dois constamment remotiver mes camarades qui ont envie de dormir. Le monde à l’envers !
Flégère est trop bruyant. Nous prenons juste un café et basta.
La descente vers Chamonix est une épreuve pour Arnaud et Etienne. Je les bassines à essayer de leur faire croire que c’est facile, c’est beau, c’est bien ! Rien à faire, ils sont saoulés.
Et puis miracle ! Nous arrivons à la route. Comme une évidence Géo est là, accompagné de mon épouse Sabine arrivé la veille. Ouf tout le monde se réveille pour profiter de notre arrivée, en 69h39 à 20 minutes de notre objectif de 70h, pas mal gérée cette affaire ! Les Mousquetaires Célestes sont arrivés 4h avant, nos poursuivants sont à plus de 5h derrière.
Même si il n’y a pas grand monde à 5h du matin, nous sommes tout de même très fiers et très satisfaits de notre périple. Catherine et Michel Poletti, ainsi que Jean-Claude Marnier – directeur de la PTL – nous attendent et nous félicitent. Ils ont suivis nos péripéties par balise GPS interposé, et on les sent émus et contents. Nous indiquons à Michel que pour l’année prochaine ca n’est pas peine d’en rajouter, il semble d’accord, rires !
Un grand bravo à l’organisation impeccable, aux refuges super accueillants.
Arnaud et Etienne vous avez été des compagnons parfaits, chacun à su se relayer pour pallier aux défaillances, il n’y a jamais eu de stress inutile, le rythme a été nickel.
Enfin un grand merci aux Mousquetaires Célestes sans qui cette course – pardon – cette Trotte n’aurait sans doute pas eu la même saveur. A vous revoir bientôt en Célèstie.
Pour ceux qui en douteraient encore, cette PTL est magnifique. Le parcours est incroyable qui vous fait passer par toute la variété de passages et chemins que vous pouvez rencontrer en montagne (hors glaciers). La progression en équipe est très stimulante et gérer la contrainte du groupe devient au fur et à mesure un avantage au bénéfice de chaque individualité. Enfin l’esprit et le partage avec les acteurs de la Trottes – refuges et autres coureurs – est très sain. Bref, une autre façon de penser nos sorties, un mixte entre le Off et les compétitions.
Pour ceux qui craignent le gigantisme ou la réglementation à l’extrême, il existe une alternative faite de responsabilité personnel et d’autogestion