Le sujet est toujours un peu tabou. Comme tout ce qui touche aux faiblesses de l'homme. Et à fortiori pour ceux censés être au top de leur forme, représenter l'apogée de leur réussite. Cadres sup, dirigeants, jeunes, sportifs. Et pourtant ce mal ronge potentiellement tout le monde de façon chronique.
Pour le sportif deux cas de figure se présentent de manière chronique : juste après un grand évènement objectif d'une saison, et à la fin de la saison elle-même.
Le premier cas était évoqué par Corinne Peirano dans le forum d'Ultrafondus : "J'impute ce phénomène en partie aux productions opiacées dues à l'effort (endorphines, enképhalines, morphines endogènes...) qui s'amenuisent après un ultra laissant ce sentiment de grand vide. Il faut ajouter la fatigue due à la dépense physique : on donne tout et pendant de nombreuses heures, le manque de sommeil également, le retour au quotidien pas facile parfois..."
Dans le cas d'un fin de saison les mêmes symptômes apparaissent mais de façon accrue puisqu'il s'agit en général d'une période de repos d'au moins un mois. Productions endogènes au plus faible, manque d'objectifs à court et moyen terme permettent un relachement totale de la tension qui permettait de garder un rythme d'entrainement élevé, et une concentration psychologique tourné vers la réussite des objetifs. De plus un poids en augmentation, une masse musculaire qui chute, un affutage en berne retournent une image trés différente, et ce en mons de tois ou quatre semaine. Tous ces facteurs font qu'une véritable dépression apparait : manque d'envie pour sortir, dévalorisation de soi, peu d'entrain à la socialisation, finalement les symptômes de la dépression du sportif ne diffère en rien de celles aux origines diverses (famille, carrière, santé).
En rien sauf sur un point : la sorie de crise est plannifiable facilement. Se fixer de nouveaux objectifs pour 2009, un nouveau programme d'entrainement avec de grands blocs de progression, des sorties off avec des amis. Et la machine repart. Une relance douce et tranquille le temps de retrouver ses repères.
L'année 2008 a été pour moi extrêmement dense, riche, et satisfaisante. Un nombre d'évènements importants (Cham-Zermatt, GR20, Annecime, Défi Raid-up, Raid Dentelles-Ventoux, etc ...), et trois objectifs principaux (Transpyrénéenne, Petite Trotte à Léon, Diagonale des Fous) ont ponctué la saison. Je suis satisfait d'avoir tout terminé, exception de la Transpyrénéenne reconduite en 2009 comme objectif principal.
Mais maintenant je suis dans cette phase délicate où tout en reconstruisant 2009, je subit de plein fouet cette déprime chronique, prévisible et pourtant inévitable. La période hivernale (peu de lumière, jours courts, temps maussade) n'aide pas.
Elle est cependant nécessaire, pour se poser, physiquement et psychologiquement. C'est le temps nécessaire des remises en cause (en ai je trop fait, qu'est ce que je peut changer dans mes entrainements), et des rêves (stratégies de course, nouveaux défis).
Le programme n'est pas encore figé, mais il se cristallisera autour de la Transpy2009. A suivre ...
Et vous quel(s) expérience(s) avez vous de cette période dépréssive chronique ?
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