samedi, septembre 11, 2010

UTMBébé 2010


L’UTMB 2010, en plus d'être une préparation au Tor des Geants,  devait être une édition un peu spéciale pour le groupe U²FC (Ultimate UTMB Finisher Club pour les non initiés). Elle l’a été, mais pas tout a fait comme prévu.
Mais retour aux bases. L’U²FC est composé de Koko (Corinne Peirano), François et Antranik (Papzian), Yoyo (Lionel Planes) et bibi. Les trois premiers sont abonnés aux bachage d’UTMB entre trois et cinq éditions. Yoyo est multi finisher avec un meilleur temps en de ça des 28h, et bibi en 34h. L’idée était d’amener nos amis au bout, en les préparant durant dans l’année en fonction de leurs points forts/faibles, et en étant « embeded » avec un dossard, Yoyo coachant Antranik, moi faisant le yoyo avec les deux filles.
Au départ de Chamonix quelques gouttes annoncent le programme, et en effet très rapidement la pluie tombe à grandes eaux. Je conseille Koko de mettre de suite le vêtement pluie, car rien de pire que de monter en altitude et qui plus est de nuit déjà trempé. Nous n’allons pas aller très vite (objectif de 42/46h), il va donc falloir durer. Je suis d’ailleurs étonné de voir un grand nombre de coureur pourtant loin de temps canon s’échiner à rester en tshirt. Nous en verrons un grand nombre devoir se changer complètement dans la montée vers Voza. Françoise est peu plus rapide, mais au bénéfice des arrêts pipi ou change, on se retrouve très souvent à trois. La montée est tranquille et régulière, nous sommes toujours en avance sur les barrières horaires, plutôt calés sur les 42h. La descente vers St Gervais est glissante à souhait, j’adore, Koko moins et tétanise un peu après une première chute, puis reprend confiance. A l’approche de St Gervais, je vois un coureur remonter. Bizarre, peut être a-t-il oublié quelque chose. Puis un deuxième. Etrange. Ensuite c’est la voix du speaker que je commence à entendre. Je crois comprendre que la course est neutralisée. Bon pourquoi pas, il suffira d’attendre des conditions meilleures. Et puis en arrivant à St Gervais, non seulement nous voyons 2000 coureurs en vadrouilles, mais également comprenons que la course est définitivement arrêtée. Stupeur et abattement. Difficile à croire, surtout que nous étions préparés à une nuit sous la pluie et le froid. Les infos qui circulent sur Facebook annoncent un éboulement de terrain sur La Seigne. Michel Poletti nous apprendra le lendemain en salle de presse qu’il y avait 80l d’eau au m² en moins d’une heure (une alerte inondation c’est 50l/m²/12h !!!). Donc juste impensable de faire passer 2500 coureurs dont un certain nombre d’inexpérimentés en montagne et non préparés à ce genre de conditions. J’approuve.
Je trouve les conditions de retour sur Chamonix incroyablement facile par rapport à la complexité d’organiser au pied levé des A/R par bus, de remettre en marche le train, le tout à minuit passé ! Et puis l’église comme la salle de sport sont ouverts, on peut boire et manger à volonté. Les bénévoles sont zen, les coureurs le sont tout autant. Je mets mon change de micropolaire sous ma veste GoreTex. On est bien.  Et on imagine déjà les ballades que l’on va se faire autour de Cham samedi et dimanche.
A 2h du matin à Chamonix, avec Yoyo on va regarder les premières arrivées de la CCC, et manger au repas coureur. Là on rejoint Basile (qui me refilera probablement sa gastro … mais c’est une autre histoire !) et sa bande. On apprend que la CCC est également arrêtée puis anulée (pour les non arrivés), et la TDS ne prendra pas le départ. Un SMS annonce une CCCbis le samedi matin pour 1500 coureurs. RunStephane (Stéphane Marchand) qui passe ses jours et nuits pour suivre la course m’informe en temps réel depuis la salle de presse. Ce qui me permet d’en savoir souvent plus que les bénévoles.  Confirmation à 6h30.
Retour à la casa, Yoyo a moyennement envie de reprendre le lendemain. Je n’hésite pas une seconde, trop envie de bruler des calories, de me frotter à la compétition. Je met le réveil sur 5h30 et prépare mes affaires pour la suite de l’UTMB à partir de Courmayeur. Koko m‘apprend par SMS qu’elle aussi repart, et son mari Luc nous amènera à Courmayeur pour nous éviter la cohue des bus. Adorable. Françoise et Antranik (inconsolable) ne veulent pas repartir non plus.
La course est finalement confirmée à 7h10, pour un départ à 10h. Ce qui nous laissera le temps de prendre café espresso et petit dej à Courmayeur.
La course est un régal. Déjà au départ tout le monde a la banane, heureux de pour voir continuer la fête. Il fait super beau, même si l’organisation annonce gris en Suisse. Tout au long du parcours les bénévoles seront tout aussi heureux de voir leurs efforts servir et auront une bonne humeur communicative.
Je décide de faire une première moitié de course rapide pour me casser les fibres musculaires, surtout en descente. La seconde partie, probablement à partir de Champex sera en mode « TDG 3° jour », un bon moyen d’évaluer ma vitresse randonneur.
Bien sur rapide est très relatif. N’ayant presque pas fait de VMA ni de Seuil (sauf avec Kilian pendant 42 bornes …) de l’année, même rapide je me retrouve tout de même à la 60° place à Arnuva. De Bertone à Arnuva je cours avec un groupe de quatre dont la deuxième féminine  (l’Espagnole Néré Martinez Urruzola). Ca déménage bien,  et Néré montre une détermination et une agressivité incroyable. Elle attaque chaque bosse comme si c’était la dernière, les descentes sont engagées. La montée au Col Ferret est moyenne pour moi, mais bon après nos 450km à rythme de sénateur et avec peu de dénivelé en Islande la semaine d’avant je ne m’attendais pas à des miracles. Il fait très frais, il pleut et pas mal de vent en haut, mais je garde une veste légère depuis le début les conditions n'étant ni dures ni durables, la GoretEx restera dans le sac. La descente est un régal de glissade avec de la boue partout ! En revanche le parcours a du être modifié à cause des risques d’éboulement , et c’est un très long parcours sur route qui nous conduit jusqu’au pied de la montée vers Champex. Très ennuyeux et cassant, les routiers me doublent en masse, mais je joue le jeux, et me remet une deuxième couche de cassage de fibre.
A Champex, l’accueil par RunStephane et son équipe est magistrale. Comme pour les coureurs team j’ai droit à remplissage express de mes gourdes. Un beau sourir et quelques photos, sans oublier la merveilleuse et célèbre tarte myrtille de Léon. Sur chacun des ravitaillements je n’aurais pas passé plus de 2 à 3 minutes en faisant pourtant un plein complet, et sur Champex 6 minutes en prenant bien le tant de manger.
A partir de là commence le mode spécifique TDG et rando. En fait je m’ennuie vite à me faire doubler en permanence, d’autant plus que quelques coureurs me demandent si tout va bien ! La montée de Bovine est laborieuse. Mais surtout en haut je ne relance pas. Dur dur d’avancer en sous régime. Et puis la lumière vint dans la descente. Un coureuse très girly en rose des pieds à la tête me passe. Je me dit qu’elle ne va pas beaucoup plus vite. Suffisamment pour me faire avancer, pas assez pour me décrocher. Allez hop je fais l’effort pour la rejoindre et je m’annonce et lui explique ma condition de randonneur, en demandant si ça ne la dérange pas que je l’accompagne une heure ou deux. C’est Sylvie Boissy Du team New Balance.
« - ah, tu es donc dans le team de Jack Peyrard ? (que je connais pour les fameux enchainements de Crest)
– c’est mon coach et aussi mon chéri ! 
– ah ben ouais tu le connais alors …

Et au bout de 10 minutes on déboule sur le Col de la Forclaz avec  Jack qui se demande bien ce que je peux foutre avec sa gonzesse, rires ! Je lui explique mon mode rando, et me propose d’accompagner Sylvie jusqu’à l’arrivée. Banco, une mission pour Ultra qui va briser la monotonie de la rando !

Je vais connaitre du coup l’ambiance « team » des ravitaillements. Un véritable stand de Formula One. Changement de chaussures express, remplissage des gourdes automatisé, pitch sur la stratégie de course, temps intermédiaires des autres concurrents. Impressionnant, mais stressant aussi.  Une autre façon de courir finalement.

Entre deux ravitaillements, je m’occupe de maintenir un rythme très régulier à la montée d’environ 800m/h, de faire la trace à la descente (toujours boueuses), et nous conversons sur les zones plates ce qui permet de ne pas subir le temps qui passe. Je suis impressionné par la régularité et l’envie de Sylvie, qui en plus subit une mini entorse à la cheville dans la descente vers Vallorcine qui s’avèrera très handicapante pour le retour Flégère vers Chamonix.Le tout sans bâtons, ni chouinement !

Nous terminons néanmoins en moins de 16h vers 1h50 du matin, heureux de ce que nous nous sommes mutuellement apporté. Une belle expérience.
Surprise à l’arrivée : François, Antranik et Yoyo ont fait le pied de gru pour m’attendre, Chantal les a rejoint inextremis. Ca me fait super plaisir !

Koko arrivera vers midi, Finisheuse !!! Bravo !

Concernant le retour d’expérience pour le TDG, j’ai parcouru en vitesse spécifique les 44 derniers kilomètres en 9h30, ce qui correspond bien à mes 80km/jour pour 20h effectifs hors repos.  

J’ai passé une très belle journée, je suis bien.

jeudi, août 26, 2010

UTMB avec le team U²FC

Six jours après mon périple Islandais (un compte rendu suivra bientôt) et quinze jours avant e TDG (Tor des Geants), je participe cet année à nouveau à l'UTMB. Mais cette année il y a une originalité : c'est en équipe avec l'U²FC, ou presque.

L'U²FC c'est l'Ultimate UTMB Finisher Club. Il est composé de Françoise et Antranik (déjà parti prenante dans la Transpy2009) et de Koko (Corinne Peirano, diététicienne et coureuse, standing ovation lors de sa conférence à l'UTMB ce matin !). Tous les trois comptent entre trois et quatre participations, mais aucun n'a la fameuse polaire de Finisher. Avec Yoyo (Lionel Planes), mon compagnon de route de la Transpy2009 et multi-finisher de l'UTMB avec un record à moins de 28h, nous avons décidé au début de l'année de nous y préparer collectivement, et de nous inscrire en groupe (si l'un est tiré au sort, les autres le sont aussi). On a regardé les plus et les moins de chacun, disséqué les zones de risque, et établi une stratégie pour chacun.

Yoyo accompagnera Antranik avec un objectif de 42h, j'accompagne Françoise et Koko avec l'objectif de ne pas être ras-le-poil avec les barrières horaires, avec une finish dimanche après-midi avant 16h30, soit entre 42 et 46h. Nous serons en liaison radio pour nous rejoindre si possible et nous tenir informé de l'avancé. Pour ma part je ferais la liaison entre Françoise et Antranik, profitant de ma vitesse de descente pour rejoindre l'une et attendre l'autre ensuite.

Bien entendu, hors de question de les aider matériellement ou physiquement. Notre apport est juste moral. Un renfort pour la nuit notamment. Et pour accompagner les baisses de moral et assurer un rythme, faire le chien de berger aux ravitaillement et base vie.

Bref un chouette projet qui me permet en plus de faire une dernière grosse sortie à allure type TDG (je prévois 100h pour 2,5x l'UTMB). Des crevasses sous le pied droit m'inquiétaient un peu, mais hier soir une sortie de 2h sur le Plan de l'Aiguille m'a permis de me rassurer : ca fait un peu mal, mais très gérable. Reste l'inconnu de mon excroissance osseuse sur le latéral droit du même pied que je vais faire opérer après le TDG. Des chaussures larges en pointure 48 au lieu du 46/47 habituel devraient faire l'affaire. En tout les cas c'est un bon test.

Suivi Live de l'UTMB ici
Dossards:
Françoise 3697
Antranik 3800
Koko 3834
Yoyo 4138
UltraSteph 2233

mardi, août 03, 2010

Trek Islandais en autonomie

Départ pour l'Islande le 7 août prochain, rêve lointain mais aussi ultime étape de ma préparation pour le Tor des Geants.

Nous partons pour une traversée de l'Islande du Nord au Sud, du 8 au 17 août approximativement, en autonomie totale (couchage et nourriture) sur au moins 8 jours.
Le rythme sera d'environ 40 à 50 km de marche par jour.
Un suivi sera possible grâce à la balise SPOT d'Etienne. Ce ne sera pas un suivi très régulier, mais avec au moins un à deux points par jour, plus éventuellement un message.

Nous serons quatre embarqués dans cette aventure initiée et organisée par Etienne :
-Etienne, compagnon de route entre autre de la PTL2008 et de nombreux autre traversées,
-Aurélie, nous avons fait quelques raids ensemble, dont le très beau souvenir du Raid EDHEC 2009,
-Mathieu, VTTiste et Orienteur confirmé qui ne dédaigne pas se faire une petit GRR de temps en temps !


Nous arriverons à Reykyavik samedi matin. Nous prenons ensuite un bus pour Akureyri, où nous allons compléter le ravitaillement (3kg par personne autorisés à l'entrée du territoire, et évidamment impossible de transporter les cartouches de gaz en avion). Le dimanche nous prenons un bus vers Husavik qui est le point de départ du raid.
Le finish s'adjugera à proximité des chuttes de Skogafoss à Skogar.
Un petit point sur l'état des volcans fait par Etienne qui rassurera (ou pas) tout le monde :
"Avant la récente éruption en islande, un autre volcan s'était réveillé au mois de Mars. En gros, il est situé juste entre les glaciers Myrdalsjokull et Eyjafjallajokull (glacier c'est redondant parce que c'est ce que veux dire jokull). Et justement, lors du dernier jour de raid, on doit passer à un col pile poil entre ces deux glaciers pour descendre directement sur la mer. Donc, en gros, si il s'était réveillé au moment de notre passage, on aurait eu droit soit à un spectacle sublime, soit à une desintégration instantannée sous des tonnes de lave ... Marrant non :-). Apparemment, celui là s'est calmé mais, comme vous le savez, un de ses frêres s'est réveillé, sous le glacier Eyjafjalla. En dehors des desagréments causés à l'espace aérien européen, la situation a maintenant l'air de se calmer en Islande si ce n'est que l'aéroport est fermé mais ca devrait se calmer d'ici là. En fait, le plus grave localement serait que le volcan Katla se réveille. Il est aussi dans le coin mais sous le glacier Myrdals qui est bien plus grand que l'Eyjafjalla et donc avec des conséquences qui pourraient être problématiques si la callotte devait brusquement fondre. je vous rassure, on ne passe pas par la zone qui pourrait être inondée en cas d'éruption. Pour revenir au col qu'on doit passer, difficile de savoir aujourd'hui le passage sera sans danger au mois d'Aout. Au pire, on devra passer plus à l'ouest par un chemin moins sympa et probablement sur une piste 4X4 mais qui nous mènera à la route côtière. Sinon, sur toute la traversée, on passe près voire sur des volcans, donc on a juste à espérer qu'un de ces volcans ne décidera pas de se réveiller pour fêter notre visite"
En terme de logistique, les duvets sont prévus pour des températures inférieures à 0°C la nuit, pantalon et polaires de rigueur, et un maximum de calories pour avancer. Au total cela nous fait de jolis sacs de 50l avec environ 12kg au départ. La bonne nouvelle c'est qu'ils n'auront de cesse de s'alléger !
J'espère avoir de jolies photos pour le compte-rendu au retour. 
La semaine d'après ce sera l'UTMB pour finir en collectif avec le U²FC (Ultimate UTMB Finisher Club) composé de Françoise, Koko, Antranik, et Yoyo. Ensuite 15 jours de repos avant l'objectif de l'année : le TDG !
Mais ceci est une autre histoire. 

lundi, juillet 12, 2010

Montagn’Hard 2010, une tradition respectée


Les 4 et 5 juillet 2010 près de 300 coureurs se sont donnés rendez vous sur les différents formats de la Montagn’Hard  de 120, 56, et 37 km, dont près de 180 sur l’Ultra de 120 km et 10.000D+. Une édition qui respecte la tradition fort dénivelé, chaleur et orages : au final, 35 finishers pour 134 partants !
Prologue
La première édition de la Montagn’Hard m’avait déjà fortement marqué bien évidemment par son incroyable enchainement de dénivelé, mais jusque là rien de plus normal, on vient pour ça. En revanche le triple déluge accompagné d’une descente dantesque du Mont Joly sous les éclairs, la grêle, et 20cm de boue sous les semelles n’étaient que moyennement au programme.  Je me souviens aussi d’une 15° place au mental où j’avais été à la ramasse dés la montée au Tricot, et seul pendant toute la deuxième moitié de course du couché du soleil jusqu’à 6h du mat.  Mes pieds en avaient gardé des séquelles jusqu’à la Transpyrénéenne occasionnant des crevasses.
Autant dire que j’ai bien attendu jusqu’à mai pour confirmer ma présence à cette deuxième édition.  Je n’avais pas encore oublié, et pourtant … je me souviens aussi des paysages magnifiques, de ces enchainements de cols étourdissants, et de mon bonheur d’avoir surmonté les douleurs et la lassitude, ce qui en durcissant le cuir de mon – état – d’âme a surement assuré le succès de la Transpyr.
En revenant sur ce début de saison, disons que je suis également assez dilettante, surtout en comparaison de 2009 qui avait été très structuré. Une pause course à pied qui aura duré d’octobre à février, peu de VMA/seuil en début de saison, inexistant après, une seule course avec les 100km de Crest les 20 derniers kilomètres  à la ramasse. Si j’ajoute les nombreuses fiestas et nuits blanches à la bière à Dublin avec le rugby ou à Marrakech à la Vodka Pomme, disons – doux euphémisme - que la préparation n’a pas été optimisée. Mais cela ne m’affole pas. Cette année pas trop d’envie, et après tout ce n’est pas mon métier rien ne m’oblige. L’objectif reste le TDG en septembre, alors rien ne presse.
Egalement cette course est aussi un test. Un test pour mes toutes nouvelles Salomon XT Wings 2 offerte lors du Killian’s Day. Je veux savoir si elles sot aptes au service pour la TDG. Une paire de Mizuno Wave Ascend 4 fera d’ors et déjà partie du voyage.
Un démarrage idéal : check !
Du coup j’arrive paradoxalement très serein  au départ vers 2h du matin à St Nicolas. Je veux partir à mon allure, marcher dés la première montée, ne pas subir le groupe. Je veux juste faire le grand tour, et si possible en pas trop mauvais état sur le finish. Comme prévu, à 3h05,  ça part à toute allure, faut dire que le 56km est dans le même groupe et complète d’environ une cinquantaine de coureurs les 90 du 120 km. Et comme convenu, première montée (400D+) je marche. Mais en fait ceux qui courent ne me décrochent pas ! Rapidement le peloton s’étiole.  L’an dernier nous étions une grosse dizaine de coureur derrière Antoine Guillon. Là ça a explosé tout de suite.  Seul dans la montée de Bionnay (830D+), la descente est tranquille et régulière jusqu’au premier ravitaillement des Toiles. Vu que je n’ai que mes gourdes que je ravitaille régulièrement sur les très nombreuses rivières traversées, et une pochette ventrale que je rempli de victuailles salées, le ravito ne dure jamais plus de 1 à 2 minutes.  Dans la montée au Prarion (880D+)je rejoins Wouter, qui n’a pas l’air à son aise sur ces grosses montées. Le temps d’échanger quelques mots, Samuel Verges revient sur nous, nous faisons connaissance quelques amis en commun autour du ski Nordique. Il va nettement plus vite en montée, je reste dans son sillage … et puis je saute. Je le rejoins au bénéfice de la descente vers Bionnassay où Yannick74 m’annonce 5ème !!! D’habitude cette nouvelle m’aurait mis en transe. Et bien non, par expérience cette course est très usante, on annonce chaleur et orage, et je ne suis pas sur d’être en état de forme de finir. Alors peu importe le score intermédiaire, seul importe de terminer, et cela ne fait que 3h50 de course. Samuel repart juste derrière,  me passe rapidement, je ne peux pas suivre. Ce que je perds en agréable conversation je le gagne en durabilité. Sur le final du Col du Tricot (920D+) je repère un point fixe et j’évalue à 5 mn mon retard sur Samuel, derrière François Lachaux remonte en courant ( !), mai la descente vers Miage me permet à  nouveau de prendre de la distance et de rejoindre Samuel au ravitaillement (5° en 5h20). Je suis content contrairement à l’an dernier je suis bien, je relance sur tout les plats montants, environ 1000D+/h en montée, et une descente efficace mais moyennement engagée. Le Truc est une formalité,  dans la descente je rejoins Samuel qui remonte ! Il s’est engagé sur une mauvaise sente … et moi aussi !!! Mais sur pas plus de 20 mètres, grâce à lui ! Ouf !  Avant de nous engager sur la Combe d’Armancette, nous nous aspergeons d’eau froide à la fontaine, pour le plus grand bonheur des randonneurs présents. C’est que la canicule annoncée pointe le bout de son nez ! Sans surprise Sam s’échappe rapidement, François revient sur moi, s’enquiert de ma santé – mais tout va bien mon cher, juste plus lent que toi ! – en effet je conserve mes 1000D+/h. J’aime vraiment cette descente sur les Contamines, technique et souple, suffisamment de pourcentage pour se faire plaisir sans être cassante. Et le tout à couvert.
Première épreuve annoncée : la chaleur.
 Aux Contamines la relance est vraiment aisée signe de bonne santé. La bière du bagnard me requinque un léger mal au ventre. Mais c’est surtout la soupe salée du magicien de la nutrition Anthony Berthou qui va faire des merveilles (Effinov Nutrition - Hydrominov). Il m’en rempli une pleine gourde. La relance est facile en courant le long du Bonnant, une rivière bien rafraichissante. Un journaliste - François Vanlaton -  me pose quelques questions et me photographie, étant annoncé 4ème à ce stade (en fait 6° en 7h39).  Il prépare son podium.
Mais la course ne fait que commencer. A 11h,  j’attaque le monstre Mont Joly avec ses 1460D+de montée, et son grand toboggan de 1.00D-, les deux étant chronométrés avec classement (2h10 pour la grimpette et 39’ pour dévaler).  Mais dès le début de l’ascension la chaleur est étouffante. 35°C sec et brulant. Même en sous-bois c’est compliqué. Alors au métier, je ralentis l’allure, je gère mon eau (il y en a aux chalets vers alt 1.800) et surtout je prends régulièrement une lampée de l’excellente soupe salée. Elle est juste parfaite, car sous ce type de chaleur il est difficile de déglutir et donc d’assimiler du salé solide, et boire sans sel revient à aller dans le mur autant que de ne pas boire assez. François et Vincent Berthou me dépassent à nouveau. Ils ont l’air de ne pas sentir la chaleur. Tant mieux pour eux.  Nous ne sommes parti que depuis 8h, et selon mes prévisions (environ 26h de course), il reste encore plus de 18h à gérer. Alors zen. Sur la dernière rampe je croise Yannick qui semble remonter quelques affaires pour les bénévoles. Je me retourne et je vois Eric Bonotte (Coureur Solitaire) qui semble faire une pause, accompagné (hors course) de Jérôme Debize dont les 2h37 au Marathon semble efficaces aussi en montagne ! Il a 150m de dénivelé en retard, autant dire que je suis certain de voir ce TGV en descente me passer avant le chrono du toboggan. Et effectivement il va taper dans son record de l’an dernier en 27’ ! Pas grave cette descente me permet de récupérer de la longue et chaude montée. Eric semble aussi en avoir souffert, son visage en porte les stigmates lorsque nous échangeons quelques mots (pas trop, y’a un record tout de même !). En bas je m’asperge à nouveau d’eau froide, j’ai un peu de mal à relancer, mais oh bonheur quelques autochtones ont improvisé un ravito surprise avec du coca. Vraiment sympa !
Je rejoins Eric à L’Etape (7° en 11h06). C’est une sorte de base vie avec sac de change possible. Je n’ai rien laissé, ça m’emmerde de devoir réfléchir au contenu de ce sac et de devoir compter dessus. Dans mon sac j’ai une paire de chaussette de rechange pour l’après orage (‘cause sooner or later it’s gonna have to happen !), une micro polaire, un k-way, et une paire de gant. Basta, pas besoin de plus. Ce n’est pas très lourd et peut avoir à servir à n’importe quel point de la course. Nous repartons ensemble un peu après 14h, bien sur dans la descente vers Notre Dame de la Gorge il reprend un peu de terrain, je le rattrape dans la remontée bien sèche. Quelques gouttes tombent, l’orage s’annonce, Eric met un K-way. Je ne crois pas à quelque chose de durable pour l’instant, et j’ai toujours très chaud, j’en profite pour me laisser mouiller et rafraichir. Nous  ressentons tous les deux assez durement les conséquences du coup de chaud du Mont Joly quelques heures auparavant. L’allure de montée n’est plus que de 600/800D+/h. Et ce qui devait arriver arriva. Au démarrage de la montée vers le Col de la Fenêtre (1.100D+), seul car Eric a pris un peu de champs, je n’y arrive plus. Les forces me lâchent, vidé, plus envie de manger ni de boire, je fonce droit vers un coup de chaleur, conséquence de la déshydratation de 11h.  Seule solution que je connaisse : le repos. Je me pose sur le bord du chemin, et je dors. Le temps qu’il faudra. En fait 15 minutes. Je sens des randonneurs passer. Aucun ne viendra trouble mon repos. Je repars doucement, mais déjà plus efficace. Mais voilà que l’autre défi annoncé se fait entendre …
Deuxième épreuve annoncée : l’orage.
Arrivé aux chalets le tonnerre se fait plus présent. Il semble être sur le Mont Joly, mais il se rapproche. J’hésite à m’arrêter dans un des chalets visiblement occupé. Je me souviens que trop des éclairs vu en même temps qu’entendu (exactement dessous !) et la furieuse grêle de l’an dernier dans la descente du Mont Joly ! Quelle peur ! J’en pleurais. Tans pis, je fais le pari (fou ?) que l’orage me contournera et restera côté Joly. Je monte à nouveau à environ 1000D+/h signe que le repos fut efficace. J’avais mis coupe-vent et k-way lors de ma sieste, et je les ai gardé pour la relance. Du coup quand le déluge de pluie s’abat sous les grondements sourd, je suis fin prêt ! Cela va durer un gros quart d’heure. Mais comme je le prévoyais, un décalage important entre les éclairs et le bruit du tonnerre indique clairement que je ne suis  qu’à la périphérie de l’orage donc hors de danger. Et puis il s’arrête. S’éloigne. Pari gagné ! Au Col je retrouve François, le journaliste des Contamines, qui prend encore quelques clichés. En t-shirt ! C’est qu’il fait beau au sommet et de l’autre côté ! Tant mieux. La descente vers le Signal est un délice. Je reprend de la forme, relance bien en courant sur les plats. Et puis par rapport à l’an dernier (depuis le Col de la Sicle) c’est super court ! Au ravitaillement  je croise Eric qui en sort. Il se sent fatigué, moi pas trop. Et pourtant j’y reste 20 bonnes minutes …
Dernière épreuve annoncée : en finir !
Mon classement semble comme figé à la 7ème place. Personne derrière. Dans toute la montée vers l’arrête du l’Aiguille Croche j’ai pourtant une vue panoramique sur au moins 1h de course. Rien, nada ! Je pense un moment que la course a été – définitivement ? - arrêtée derrière.  Mais peut importe, il faut désormais en finir. Et gérer au mieux ce coup de chaud qui me pend au nez à tout moment. Car  après une déshydratation, et j’en ai subit au vu de l’avertissement de tout à l’heure, il faut 15 jours pour récupérer ! Et là il est 18h et j’en ai pour encore plus de 10h à tenir … L’estomac commence à ne plus trop vouloir que je l’alimente ou l’hydrate. Il va falloir la jouer fine. Tenir. Boire et manger mais pas trop. Jouer avec la tolérance de ce corps. Le tromper mais aussi l’écouter. Alors l’Aiguille Croche se fera à petit rythme, environ 400D+/h, en mode randonneur. Sur l’arrête à 20h15 je suis surpris qu’aucun bénévole ne constate l’engagement des coureurs dessus. D’autant que j’ai quelques vertiges, non pas du au gaz qui nous entoure, magnifique dans cette fin de journée ensoleillée, mais vraiment à ce coup de chaud qui me nargue. Je me dis alors qu’il doit y avoir des bénévoles à l’Aiguille Croche avec des jumelles qui surveille l’arrivée des coureur. Mais non, rien, personne ! J’enrage de m’être vu en danger sur ce passage. En off je ne m’y serais pas engagé, trop faible. 20h40, je redescends sur le Monument. L’équipe de petit jeune ne semble pas comprendre mon désarrois concernant le manque de personnes de l’organisation sur l’arrête. Je leur demande d’avertir le PC course. Ils sont jeunes, gentils, mais leur manque d’empathie … je crois que je m’en suis un peu agacé et énervé. J’en suis profondément désolé.
J’ai vu Sam et Eric sur l’arrête quand j’étais sur le chemin dessous. J’évalue mon retard sur eux à 1h30/2h. Je suis persuadé d’être le dernier avec personne derrière. Je me prépare à une longue nuit en solitaire. Ca ne me déplait pas. Juste que j’espère ne pas voir  mon état brusquement se dégrader au milieu de nulle part. Alors au métier, allure mesurée, peu d’eau et de nourriture mais régulièrement. Un pas après l’autre.
En fait sur les plats et descente tout va plutôt pas mal en relance. Ce sont les côtes sur lesquels je me sens faible. Pas trop de jus, avec un constant 400D+/h. A l’arrivée au Col de Very la nuit est tombée depuis un bon quart d’heure. Les deux petits jeunes adorables m’annoncent une boucle de 8km et un aller-retour. Bouuuuh que c’est dur moralement alors qu’on a qu’une envie : se laisser glisser dans la descente vers Megève ! Et puis ils m’annoncent à 3h d’Eric. Là c’est sur : il va falloir finir seul ! Avant d’arriver au ravito de Basse Combe, une énorme descente en single track dans la boue … je ne me vois vraiment pas repasser par là !!! Mais en fait non, les bénévoles me rassurent, il s’agit d’une boucle avec peu de dénivelé pour le rejoindre le Col de Very. Ouf ! D’après les news François Lachaux a abandonné là, victime d’un gros coup de chaud. Finalement il n’aura pas si bien vécu son ascension au Mont Joly …
Au Col de Very, je reste persuadé que ma 6ème place est désormais acquise. Hors les jeunes me montre une frontale qui part sur la boucle. J’ai un poursuivant à environ 1h. Caramba ! L’an dernier un coureur m’avait rattrapé et dépassé dans le Mont Joux après une nuit entière en solo, et je n’avais du de sauver ma 15ème place qu’au titre d’une énorme descente vers l’arrivée.  Cette fois ci hors de question d’être sous pression. Cela renforce ma motivation. Je dois conserver une bonne allure coute que coute.  23h30, encore plus de 5h de course. Bonne descente même si je jardine bien 10 minutes au niveau d’une ferme, et patauge dans la boue et les bouses des vaches dont je ne vois que les yeux qui brillent à ma frontale. Dé balisage ? Du coup les pieds trempés, et une descente au bon pourcentage finissent d’user mes pieds et de former de belles ampoules. Il n’empêche que mes chaussure sont toujours aussi confortables, et qu’elles seront qualifiées haut la main pour la TDG.
Arrivée sur la route vers Megève … plus de balisage à  nouveau. Pourtant je sais qu’il faut remonter à Rochebrune. Je remonte cherche et ne vois qu’une seule possibilité par un chemin qui part sur la droite. Il faudra bien 10 minutes avant de retrouver une rubalise. Olivier (le boss !) m’expliquera qu’il y a bien eu dé balisage, avec même des pierres retournées pour masquer les marquages au sol à la peinture ! Dingue ! De même que je n’ai jamais vraiment trouvé le sommet et la télécabine (et le Bagnard !). En revanche en redescendant je retrouve le sentier et le balisage.
A Megève il est presque 2h du matin, quelques fêtards dans les rues, et un ravito en hauteur au milieu des lumières, tel un monument ! J’informe que j’ai un peu paumé le chemin en route et que je ne suis pas sur d’avoir pris le chemin le plus académique.  « Pas grave, l’important c’est que vous soyez là ! Plus que 3h et 600D+ » me sont annoncés.  Sgroumf, surement plus que je dois grommeler dans ma barbe … peu importe, finir et ne pas voir de frontale derrière moi ! Tout au long de la montée au Mont Joux cette vision de la frontale qui va apparaitre derrière moi m’obsède. Je monte un bon 600D+/h, et suis motivé comme jamais. Au Mont Joux,  une voiture s’allume, s’anime, en sortent deux bénévoles un peu frigorifiés. Je suis presque étonné néanmoins de leur vigueur ! Ils me rassurent en me disant que personne n’est derrière et que cela ne fait que descendre. Mwouais, on verra ! Je deviens parano … mais comme ma voute plantaire chauffe pas mal, je décide de descendre mollo. Quand j’attaque le dré dans le pentu de la piste de ski je me retourne pour le check d’usage depuis environ 3h et … caramba de chez caramba mille sabords !!! UNE FRONTALE !!! Et qui court !!! Arghhhh, mon sang ne fait qu’un tour, le cerveau est prié de ne faire aucun commentaire sur les douleurs et autre désagréments. Je serre les lacets à fond et je fonce ! Et comme l’an dernier je suis reparti pour 800D- à fond les ballons. Les releveurs n’en peuvent plus et le font savoir, mais les quadri imposent leur rythme. A mi-chemin je me retourne la frontale est là mais ne semble pas suivre le rythme. Hé, hé, ma stratégie « en mettre plein la vue dès le départ pour décourager les initiatives » semble encore une fois fonctionner !  Je ne relâche que très légèrement l’effort qu’une fois à couvert des bois, sans visibilité directe de mon poursuivant.  J’apprendrais plus tard que mon poursuivant direct est toujours à plus d’une heure …  Alors quoi, un délire ? Un bénévole qui redescend ?
A l’arrivée Oliv est toujours là pour accueillir les finishers qui arrivent au compte goutte. Accompagné d’Annaëlle (la Girafonne) ils m’assistent jusqu’à un lit de camp bienvenu, car je fais un petit malaise. Il était vraiment temps de finir !
26h12 et 6°, 20 minutes de moins que l’an dernier, finalement intégrer la Vodka Pomme à l’entrainement ce n’est finalement pas si mal !
Bilan
Cette course me donne une confiance inouïe. Un départ calme peut être synonyme d’un départ performant. Au métier et au mental je sais me préparer, endurer, et survivre aux coups de chaud et aux orages. Les XT Wings sont au top. Cette étape est importante en vue du Tor des Geants dans deux mois.
Un bémol : une excroissance sur le côté du pied droit (osseux ?) est apparue depuis un peu moins d’un an et grossi. Elle commence à me faire très mal systématiquement, même à l’entrainement. Il va falloir consulter le podo …
La Montagn’Hard est toujours aussi superbe. Difficile et usante avec ces enchainement continus de dénivelés, elle s’apprivoise. Il faut être patient et doux. Il faut l’aimer. Elle le rend si bien ! L’organisation est au top niveau, les bénévoles aux petits soins en dépit des grands moments d’attentes, les coureurs visiblement expérimentés et responsables. En effet en dépit d’arrêts de course sur l’arrière pour cause d’orages violents et dangereux, personne n’a protesté, et paraitrait même qu’il y aurait eu une fromage party sur le Joly !
A l’an prochain … avec le retour du bellisimo Lac Jovet ?

mercredi, juin 30, 2010

Grand Prix de Ski de Fond 2010


A l'issue de l'Etoile des Saisies, Jérémie Millereau et Elizabeth Coupat ont remporté le Grand Prix 2010 qui débutait par la Foulée Blanche avant de poursuivre par la Transjurassienne, le Marathon de la Clarée et la Transpyrénéenne.

Ouf le classement final est enfin publié après quelques soucis sur le classement de la dernière course, l'Etoile des Saisises.

Pour notre part, avec "Le Club des Cinq" nous avons fait le choix de zapper la Transjurassienne pour nous consacrer aux quatre autres courses. Pour ma part la plus belle restera et de loin la magnifique Transpyréneenne avec un plateau de Beille juste féerique. La Clarée restera également un très beau souvenir.
En revanche je me suis ennuyé sur les Saisies, et puis l'envie n'y était pas.

Classement final des membres de l'équipes sur 181 participants hommes et 20 féminines au Grand Prix :

Stéphane: 45°/181 avec 4174 points
Gregory: 55°/181 avec 3809 points
Isabelle: 9°/20 avec 6016 points
Claire: 12°/20 avec 5770 points
Christelle: 15°/20 avec 5524 points

La vidéo de ma plus grande séance au seuil de ma vie !!!

Récit de la journée

vendredi, juin 18, 2010

Kilian’s Day

Le 5 juin dernier Kilian Jornet et Salomon nous invitent pour accompagner Kilian dans son étape à la maison de sa traversée des Pyrénées. Un week-end à forte charge émotive et physique. Et l’occasion de perpétrer le hold-up de la journée

La Transpyrénéenne

A l’origine des temps fut notre traversée des Pyrénées avec Yoyo (Lionel Planes) en 10 jours et 10 heures, en juillet 2009. Une épopée vécue avec une assistance réduite à quatre personnes très efficace.

En 2010, trois équipées se lancent dans cette aventure : Les Mousquetaires CélestesNicolas Darmaillacq qui le fera en sens inverse de Banuyls vers Hendaye sa région natale, et Kilian Jornet dans le cadre de sa préparation à la Western States. (Bernard Godon, Thierry Michel, et Alain Steeman) que nous connaissons bien pour s’être tiré la bourre sur la première PTL 2008,

Kilian, c’est notre Zidane dans le trail. Mais avec un renversement des valeurs : un « gosse » de 23 ans qui fait rêver les grands (vieux ?) !

Quand il appelle successivement Lionel et moi 15 jours avant son départ le 31 mai pour nous inviter à courir avec lui l’étape dans la région de Font-Romeu, sa région d’entrainement et de vie actuelle, en tant que précurseur, c’est avec incrédulité que nous accueillions la nouvelle ! On s’appelle immédiatement après pour s’assurer l’un et l’autre que nous ne rêvons pas.

Kilian’s Day

C’est donc après un périple traindenuit, tchoutchou jaune, et marche en fort D+ pour rejoindre l’hôtel que je rejoins l’équipe Salomon le vendredi soir. Très pro et très sympa cette équipe. Greg, responsable marketing Trail, Steph GripMaster photographe volant, Camille logisticienne du jour, et tous les autres nous accueillent avec 20 autres coureurs tirés au sort ( n’y a t il tout de même pas eu une petite sélection ?). Une avalanche de cadeaux nous attend avec la parfaite panoplie du coureur trail ! Cette année le papa Noël se fournit chez Salomon et a décidé d’arrêter de se peler le jonc en hiver!

Le samedi nous rejoignons Kilian une première fois en Andorre après plus de 500 km. Il parait encore frais le bougre en dépit de nombreux passages neigeux en altitude. Il fera d’ailleurs de nombreuses incursions sur le GR11 pour se soulager un peu en vallée. Mais ce n’est pas encore l’heure de courir avec lui. Car Salomon a prévu un parcours spécifique et balisé de 41 km et 1.200D+ afin que les coureurs décrochés puissent rentrer à la maison. Quand on vous dit que ce sont des pro ! En attendant nous faisons la connaissance d’Anna Frost, championne du monde Néo Zélandaise de Sky Race. Théo, jeune Chamoniard et futur star du trail en est encore tout transi !

C’est au pied de … que nous montons l’arche de départ de cette promenade en bonne compagnie qui s’apparente à une véritable course : arche de départ, balisage, et … tempo au seuil !

Kilian arrive accompagné de sa maman et de Josef (Potoski) qui l’a courageusement « poursuivi » dans la traversée de l’Andorre. Quelques minutes de photos et on part. Après 500 mètres, on attaque droit dans la pente et là - El Infierno – Kilian monte comme une mobylette en courant, je suis au seuil, et je concède rapidement du terrain pour ne pas exploser. J’ai peur de ne déjà plus le revoir. Mais Salomon fait décidément très bien les choses : une rivière où Kiki (oui c’est mon nouvel ami alors il mérite une dénomination plus chaleureuse !) enlève chaussures et chaussettes pour se préserver me permet de rentrer dans le groupe. Sur tout le parcours la même histoire va se répéter. A chaque montée je dois gérer mon propre rythme en lâchant le groupe. Je rentre au bénéfice des descentes et des plats. Usant ! Yoyo est dans le même cas que moi et nous faisons rapidement cause commune. Néanmoins nous sauterons dans la dernière montée, une piste de ski alpin noire, seuls 3 coureurs réussirons à suivre (chapeau bas les gars) dont Bertrand Cochard au palmarès assez élogieux (25h à l’UTMB et Spartathlon ça calme !).

Le hold Up de la journée

Comme je le disais, après les montés commencent l’épreuve de rattrapage en descendant à tombeau ouvert les névés pour rejoindre le groupe de plus en plus petit arrivant à suivre la légende. A mi-course le scénario se renouvelle et je rejoins l’équipée avec Yoyo avant d’arriver sur un magnifique single track le long d’un lac. Kilian perd soudainement sa casquette, part sur le côté, et les quelques coureurs devant hésitent, du coup je me retrouve devant. Et soudainement arrive de nulle part comme un James Bond l’hélicoptère affrété par Salomon pour tourner la vidéo du jour et de la traversée. 15 minutes de pur folie où en tête devant Kilian (je ne le saurais qu’après) je fais le rythme traversant névés et rivières, ne cessant de relancer revigoré par le moment magique, avec l’hélico qui virevolte autour à quelques mètres. Yoyo m’avoue plus tard que le rythme a été à ce moment sacrément durci et il a eu peur de sauter à nouveau ! Et puis l’hélico repart, une montée arrive, et la dure réalité de l’élastique reprend le dessus … m’en fout je viens de réussir le casse du siècle !

Des champions comme s’il en pleuvait

Il y a des week-end comme ça où on a la douce impression que forcément votre voisin est à minima champion du monde de quelque chose ou a bien au moins glané une médaille ou deux aux JO ou un piolet d’or. C’est ce que j’expérimente lorsque je descends dans les Alpes du Sud du côté d’Argentière, ou même à Cham. Et bien Font-Romeu c’est tout pareil. Et comme d’habitude ces champions sont extrêmement modestes sur leurs exploits, il faut les violenter pour avoir droit à des anecdotes !

Je vous ai parlé d’Anna Frost, belle championne qui sillonne l’Europe et les courses de montagne dans son Van.

Je n’évoque plus Kilian qui dans une descente ou nous parlions de choses et d’autres me dit tout à coup « 10 jours c’est bien ce que vous avez fait … » sgloups !

A l’arrivée de Kilian, qui attend sagement son champion ? La jolie blonde Paula Radcliffe, rien de moins que la détentrice du record du monde féminin du Marathon (Londres – 2h15).

Le lendemain petit footing matinale avec Martin Fourcade, vice champion Olympique de Biathlon à Vancouver (15 km Mass Start). Pour un ex skieur de fond, un vrai bonheur de midinette.

N’en jetez plus. Chez Salomon quand on organise un week-end, c’est à fond !


La vidéo de la journée.

mardi, juin 15, 2010

BMTU 2010

Les 11-12-13 juin les BMTU's girls se sont lancées sur une piste jonchée d'obstacles sur plus de 100km et 6.400D+ !

Nous avions pour objectif de préparer l'UTMB de Koko avec un WEC (Week-End Choc) qui permet de visualiser le final du parcours avec des images positives. le BMTU c'est l'UTMB ... à l'envers !

En effet après quatre échecs sur ce parcours, Koko ainsi que nos deux compères de la Transpy2009 Françoise et Antranik, vont se lancer cette année à nouveau sur ce mythique parcours. Avec Yoyo nous nous faisons fort que ce soit la bonne.

Le parcours s'est arrêté au pied du Col de Seigne pour cause de mauvais temps et d'accumulation de neige nous empêchant de passer de nuit le passage entre Col des Fours et le Col du Bonhomme (grosse chute sur les névés gelés au BMTU2009 !). Néanmoins nous avons pu, avec la compagnie d'Isa (Le Piou, qui va pour sa part attaquer sa troisième PTL) et de Delphine, travailler le passage de névés avec fort pourcentage de pente, et les descentes - point faible de Koko. Ce qui est génial c'est que les progrès à force de répétitions ont été incroyables pour les trois.

J'estime à au moins deux bonnes heures le bénéfice technique de ce WEC pour Koko sur l'UTMB à raison de 15mn par descente en moyenne. De quoi largement distancer les barrières horaires !

mardi, juin 01, 2010

Kilian Jornet sur la pise de la Transpyrénéenne

Hier, lundi 31 mai, Kilin Jornet s'est élancé du Cap Higer pour traverser les Pyrénées en 7 jours. Nous serons avec Yoyo à l'arrivée de Font Romeu au Cap de Creus.

L'Equipe d'hier relate l'évènement et nous fait le plaisir de citer notre traversée de l'an dernier avec Yoyo :
"Déjà détenteur du record du GR20, en Corse (32h54' pour couvrir les 166km et 9400m de dénivelé positif), l'Espagnol Kilian Jornet Burgada a débuté lundi, sous la pluie, sa traversée des Pyrénées, de l'océan Atlantique à la mer Méditerranée qu'il compte atteindre dimanche prochain. En sept étapes, il devra parcourir 697km et avaler 35 717m de dénivelé positif (D+) (et forcément autant de dénivelé négatif). Vainqueur des deux dernières éditions de l'Ultra Trail du Mont-Blanc (UTMB, 166km, 9600m de D+, record en 20h56'), l'athlète du Team Salomon, âgé de seulement 23 ans, multiplie les exploits comme lors de sa victoire au Tahoe Rim Trail et un chrono de 38h32' pour les 265km ou encore sur le circuit hivernal de ski-alpinisme où il a raflé la plupart des grands titres ! Cette traversée, qu'il n'aborde pas comme un record (Lionel Planes et Stéphane Couleaud ont réussi une traversée semblable en 10 jours et 10 heures en 2009) mais comme un gros bloc d'entraînement, est censée le préparer à la Western Endurance Run, le 27 juin prochain, une course de 100 miles (166km) entre Squaw Valley et Auburn, jamais remportée par un Européen."

Kilian et le team Salomon nous fait le plaisir et l'honneur également de nous inviter à courir avec Kilian samedi prochain pour son avant dernière étape. Superbe expérience !

Pour information avec Yoyo, on a mis 10 jours 10 heures, 18 heures par jour sur le terrain. Kilian prévoit 7 jours à 11 heures par jour. Bilan : 190 heures pour nous contre 80 heures pour Kilian. On voit ici l'écart qui nous sépare !

Aux dernières nouvelles Kilian aurait un peu jardiné au pays Basque, et mis 4h là où nous avions mis 4h30. Une tradition !
Le suivi de l'expédition ici.
Cartes et itinéraire ici.

lundi, mars 15, 2010

Club des Cinq à la Transpyrénéenne : et de trois 100% finisers

Le 14 mars 2010 a eu lieu la Transpyrénéenne, quatrième étape du Grand Prix de Ski de Fond sur le plateau de Beille. Le Club des Cinq ayant fait l’impasse sur la Transjurassienne, c’était la 3ème et avant-dernière étape avant l’Etoile des Saisie dans 15 jours.

Le plateau de Beille est situé un peu au-dessus de la ville d’Ax-les-Thermes, dans la partie orientale des Pyrénées. Le Club des Cinq c’était donné rendez-vous, mais à quatre cette fois-ci Claire bénéficiant d’une opportunité à saisir en Ski Alpinisme. Chris, Isa, Greg, et Ultra ont assuré un entrainement en mode altitude à La Chioula juste avant pour tater de la qualité de scrountch incroyable de neige qui est tombé quelques jours auparavant.

Le plateau de Beille est un site juste incroyable de ski nordique. Une vue sur les massifs environnants à couper le souffle, que nous observons habituellement dans nos Alpes qu’à partir de 3000m d’altitude, et donc accessible en ski de rando. Le site est à 1700m, avec un point culminant de course à 1900m, ce qui en fait une course officielle très limite au vu du règlement, et surtout très exigeante en cardio.

La course est injustement méconnue, seulement 181 inscrits au départ du 42km. Du coup le départ est sans soucis de casse de matériel, ambiance très familiale. De plus la piste est très bien tracée large quasiment tout le long ce qui permet des dépassements sans sur régime. La qualité de glisse est excellente. La météo au beau fixe, avec une température clémente autour de 5°C.

Le parcours est fabuleux avec une montée sur un plateau à 1900m avec une impression de bout du monde, et surtout très similaire à l’univers habituel du ski de rando avec tous ces massifs environnants. Cela fait oublier le souffle court. Des descentes très techniques avec de la vitesse et des virages très serrés. Ma technique de descente fait merveille, là où les autres dérappent et perdent de la vitesse, ma technique de petits pas me fait fondre sur ceux que je ‘arrive pas à rattraper ou qui me doublent en montée. Nous faisons deux boucles en haut et deux en bas. Du coup les premiers nous dépassent et le spectacle est magnifique !

Conscient de mon entrainement limité et de ma fatigue de la semaine (boulot et déménagement), je m’auto limite en montée et me concentre sur l’allonge et la glisse. Du coup je ne perd pas trop de terrain, et je bénéficie d’une excellente relance sur les plats et en haut des bosses. Je finis en forme, sans hypoglycémie comme à La Clarée. 2h44 et 53ème, ce qui me fait particulièrement plaisir. En effet les meilleurs mettent environ 15mn de plus (1h57 pour le premier) par rapport à La Foulée Blanche ou La Clarée, du à l’altitude et au dénivelé supérieur (800D+). Moi seulement 10mn de plus !

Je décide d’attendre Greg que j’ai croisé dans l’aller retour de la dernière boucle, moi à la descente lui à la montée. Ensuite je remonte sur le plateau aider à finir Chris et Isa avec qui je fais également la descente. Je suis impressionné par leur niveau d’engagement et leur ski toujours identique et très bon après plus de 3h30 d’efforts.

Résultats :

Steph : 2h44 et 53°

Greg : 3h07 et 86°

Chris : pas de résultat officiel mais autour de 4h

Isa :4h11 et 114° (2eme V1F)

Rassemblés autour d’un couscous on en fini pas de savourer cet environnement exceptionnel.

Dernière course le 28 mars aux Saisies. Avec un Club des Cinq au complet et … une surprise !