
Koko arrivera vers midi, Finisheuse !!! Bravo !
"Les trailers sont des gens heureux. De tous les coureurs ce sont les plus gâtés." X. Kurz
"Avant la récente éruption en islande, un autre volcan s'était réveillé au mois de Mars. En gros, il est situé juste entre les glaciers Myrdalsjokull et Eyjafjallajokull (glacier c'est redondant parce que c'est ce que veux dire jokull). Et justement, lors du dernier jour de raid, on doit passer à un col pile poil entre ces deux glaciers pour descendre directement sur la mer. Donc, en gros, si il s'était réveillé au moment de notre passage, on aurait eu droit soit à un spectacle sublime, soit à une desintégration instantannée sous des tonnes de lave ... Marrant non :-). Apparemment, celui là s'est calmé mais, comme vous le savez, un de ses frêres s'est réveillé, sous le glacier Eyjafjalla. En dehors des desagréments causés à l'espace aérien européen, la situation a maintenant l'air de se calmer en Islande si ce n'est que l'aéroport est fermé mais ca devrait se calmer d'ici là. En fait, le plus grave localement serait que le volcan Katla se réveille. Il est aussi dans le coin mais sous le glacier Myrdals qui est bien plus grand que l'Eyjafjalla et donc avec des conséquences qui pourraient être problématiques si la callotte devait brusquement fondre. je vous rassure, on ne passe pas par la zone qui pourrait être inondée en cas d'éruption. Pour revenir au col qu'on doit passer, difficile de savoir aujourd'hui le passage sera sans danger au mois d'Aout. Au pire, on devra passer plus à l'ouest par un chemin moins sympa et probablement sur une piste 4X4 mais qui nous mènera à la route côtière. Sinon, sur toute la traversée, on passe près voire sur des volcans, donc on a juste à espérer qu'un de ces volcans ne décidera pas de se réveiller pour fêter notre visite"
A l’origine des temps fut notre traversée des Pyrénées avec Yoyo (Lionel Planes) en 10 jours et 10 heures, en juillet 2009. Une épopée vécue avec une assistance réduite à quatre personnes très efficace.
En 2010, trois équipées se lancent dans cette aventure : Les Mousquetaires CélestesNicolas Darmaillacq qui le fera en sens inverse de Banuyls vers Hendaye sa région natale, et Kilian Jornet dans le cadre de sa préparation à la Western States. (Bernard Godon, Thierry Michel, et Alain Steeman) que nous connaissons bien pour s’être tiré la bourre sur la première PTL 2008,
Kilian, c’est notre Zidane dans le trail. Mais avec un renversement des valeurs : un « gosse » de 23 ans qui fait rêver les grands (vieux ?) !
Quand il appelle successivement Lionel et moi 15 jours avant son départ le 31 mai pour nous inviter à courir avec lui l’étape dans la région de Font-Romeu, sa région d’entrainement et de vie actuelle, en tant que précurseur, c’est avec incrédulité que nous accueillions la nouvelle ! On s’appelle immédiatement après pour s’assurer l’un et l’autre que nous ne rêvons pas.
C’est donc après un périple traindenuit, tchoutchou jaune, et marche en fort D+ pour rejoindre l’hôtel que je rejoins l’équipe Salomon le vendredi soir. Très pro et très sympa cette équipe. Greg, responsable marketing Trail, Steph GripMaster photographe volant, Camille logisticienne du jour, et tous les autres nous accueillent avec 20 autres coureurs tirés au sort ( n’y a t il tout de même pas eu une petite sélection ?). Une avalanche de cadeaux nous attend avec la parfaite panoplie du coureur trail ! Cette année le papa Noël se fournit chez Salomon et a décidé d’arrêter de se peler le jonc en hiver!
Le samedi nous rejoignons Kilian une première fois en Andorre après plus de 500 km. Il parait encore frais le bougre en dépit de nombreux passages neigeux en altitude. Il fera d’ailleurs de nombreuses incursions sur le GR11 pour se soulager un peu en vallée. Mais ce n’est pas encore l’heure de courir avec lui. Car Salomon a prévu un parcours spécifique et balisé de 41 km et 1.200D+ afin que les coureurs décrochés puissent rentrer à la maison. Quand on vous dit que ce sont des pro ! En attendant nous faisons la connaissance d’Anna Frost, championne du monde Néo Zélandaise de Sky Race. Théo, jeune Chamoniard et futur star du trail en est encore tout transi !
C’est au pied de … que nous montons l’arche de départ de cette promenade en bonne compagnie qui s’apparente à une véritable course : arche de départ, balisage, et … tempo au seuil !
Kilian arrive accompagné de sa maman et de Josef (Potoski) qui l’a courageusement « poursuivi » dans la traversée de l’Andorre. Quelques minutes de photos et on part. Après 500 mètres, on attaque droit dans la pente et là - El Infierno – Kilian monte comme une mobylette en courant, je suis au seuil, et je concède rapidement du terrain pour ne pas exploser. J’ai peur de ne déjà plus le revoir. Mais Salomon fait décidément très bien les choses : une rivière où Kiki (oui c’est mon nouvel ami alors il mérite une dénomination plus chaleureuse !) enlève chaussures et chaussettes pour se préserver me permet de rentrer dans le groupe. Sur tout le parcours la même histoire va se répéter. A chaque montée je dois gérer mon propre rythme en lâchant le groupe. Je rentre au bénéfice des descentes et des plats. Usant ! Yoyo est dans le même cas que moi et nous faisons rapidement cause commune. Néanmoins nous sauterons dans la dernière montée, une piste de ski alpin noire, seuls 3 coureurs réussirons à suivre (chapeau bas les gars) dont Bertrand Cochard au palmarès assez élogieux (25h à l’UTMB et Spartathlon ça calme !).
Comme je le disais, après les montés commencent l’épreuve de rattrapage en descendant à tombeau ouvert les névés pour rejoindre le groupe de plus en plus petit arrivant à suivre la légende. A mi-course le scénario se renouvelle et je rejoins l’équipée avec Yoyo avant d’arriver sur un magnifique single track le long d’un lac. Kilian perd soudainement sa casquette, part sur le côté, et les quelques coureurs devant hésitent, du coup je me retrouve devant. Et soudainement arrive de nulle part comme un James Bond l’hélicoptère affrété par Salomon pour tourner la vidéo du jour et de la traversée. 15 minutes de pur folie où en tête devant Kilian (je ne le saurais qu’après) je fais le rythme traversant névés et rivières, ne cessant de relancer revigoré par le moment magique, avec l’hélico qui virevolte autour à quelques mètres. Yoyo m’avoue plus tard que le rythme a été à ce moment sacrément durci et il a eu peur de sauter à nouveau ! Et puis l’hélico repart, une montée arrive, et la dure réalité de l’élastique reprend le dessus … m’en fout je viens de réussir le casse du siècle !
Des champions comme s’il en pleuvait
Il y a des week-end comme ça où on a la douce impression que forcément votre voisin est à minima champion du monde de quelque chose ou a bien au moins glané une médaille ou deux aux JO ou un piolet d’or. C’est ce que j’expérimente lorsque je descends dans les Alpes du Sud du côté d’Argentière, ou même à Cham. Et bien Font-Romeu c’est tout pareil. Et comme d’habitude ces champions sont extrêmement modestes sur leurs exploits, il faut les violenter pour avoir droit à des anecdotes !
Je vous ai parlé d’Anna Frost, belle championne qui sillonne l’Europe et les courses de montagne dans son Van.
Je n’évoque plus Kilian qui dans une descente ou nous parlions de choses et d’autres me dit tout à coup « 10 jours c’est bien ce que vous avez fait … » sgloups !
A l’arrivée de Kilian, qui attend sagement son champion ? La jolie blonde Paula Radcliffe, rien de moins que la détentrice du record du monde féminin du Marathon (Londres – 2h15).
Le lendemain petit footing matinale avec Martin Fourcade, vice champion Olympique de Biathlon à Vancouver (15 km Mass Start). Pour un ex skieur de fond, un vrai bonheur de midinette.
N’en jetez plus. Chez Salomon quand on organise un week-end, c’est à fond !
La vidéo de la journée.Le plateau de Beille est situé un peu au-dessus de la ville d’Ax-les-Thermes, dans la partie orientale des Pyrénées. Le Club des Cinq c’était donné rendez-vous, mais à quatre cette fois-ci Claire bénéficiant d’une opportunité à saisir en Ski Alpinisme. Chris, Isa, Greg, et Ultra ont assuré un entrainement en mode altitude à La Chioula juste avant pour tater de la qualité de scrountch incroyable de neige qui est tombé quelques jours auparavant.
Le plateau de Beille est un site juste incroyable de ski nordique. Une vue sur les massifs environnants à couper le souffle, que nous observons habituellement dans nos Alpes qu’à partir de 3000m d’altitude, et donc accessible en ski de rando. Le site est à 1700m, avec un point culminant de course à 1900m, ce qui en fait une course officielle très limite au vu du règlement, et surtout très exigeante en cardio.
La course est injustement méconnue, seulement 181 inscrits au départ du 42km. Du coup le départ est sans soucis de casse de matériel, ambiance très familiale. De plus la piste est très bien tracée large quasiment tout le long ce qui permet des dépassements sans sur régime. La qualité de glisse est excellente. La météo au beau fixe, avec une température clémente autour de 5°C.
Le parcours est fabuleux avec une montée sur un plateau à 1900m avec une impression de bout du monde, et surtout très similaire à l’univers habituel du ski de rando avec tous ces massifs environnants. Cela fait oublier le souffle court. Des descentes très techniques avec de la vitesse et des virages très serrés. Ma technique de descente fait merveille, là où les autres dérappent et perdent de la vitesse, ma technique de petits pas me fait fondre sur ceux que je ‘arrive pas à rattraper ou qui me doublent en montée. Nous faisons deux boucles en haut et deux en bas. Du coup les premiers nous dépassent et le spectacle est magnifique !
Conscient de mon entrainement limité et de ma fatigue de la semaine (boulot et déménagement), je m’auto limite en montée et me concentre sur l’allonge et la glisse. Du coup je ne perd pas trop de terrain, et je bénéficie d’une excellente relance sur les plats et en haut des bosses. Je finis en forme, sans hypoglycémie comme à La Clarée. 2h44 et 53ème, ce qui me fait particulièrement plaisir. En effet les meilleurs mettent environ 15mn de plus (1h57 pour le premier) par rapport à La Foulée Blanche ou La Clarée, du à l’altitude et au dénivelé supérieur (800D+). Moi seulement 10mn de plus !
Je décide d’attendre Greg que j’ai croisé dans l’aller retour de la dernière boucle, moi à la descente lui à la montée. Ensuite je remonte sur le plateau aider à finir Chris et Isa avec qui je fais également la descente. Je suis impressionné par leur niveau d’engagement et leur ski toujours identique et très bon après plus de 3h30 d’efforts.
Steph : 2h44 et 53°
Greg : 3h07 et 86°
Chris : pas de résultat officiel mais autour de 4h
Isa :4h11 et 114° (2eme V1F)
Rassemblés autour d’un couscous on en fini pas de savourer cet environnement exceptionnel.
Dernière course le 28 mars aux Saisies. Avec un Club des Cinq au complet et … une surprise !