lundi, septembre 05, 2011

Grand Raid des Pyrénées en mode On-Off-On

Ultime trail avant le Tor des Géants (11 sept '11), le GRP m'a permis de réaliser la sortie choc de dont je rêvais ... mais pas tout à fait comme prévu. 

ON
Inscris sur l'ultra de 160 km, finalement amputé du Pic du Midi du aux prévisions météos difficiles, je m'aligne à Vielle-Aure avec l'ami Bottle à 7h du matin sous un ciel finalement bien clément. L'orage est passé plus tôt dans la nuit. Mais on ne perd rien pour attendre. Top départ, la longue ligne droite permet aux 800 concurrents de s'étirer. J'estime qu'une trentaine de coureurs sont devant moi. De toute façon je m'en moque, j'ai décidé de courir ce trail en rythme TDG, l'objectif de l'année (335 km et 24.000D+ en environ 93/103h, à vos calculettes !), toujours dans le vert. La grimpette vers la station de Saint-Lary se fait au train toujours en courant avec un mix chemin/route putôt agréable pour se mettre en jambes. Ca se corse à la station avec une montée sèche sur les pistes de ski. J'aime pas les pistes d'alpin. Ces trucs métalliques plantés dans le décors, la montagne travaillée au bulldozer et à la dynamite, pouahhhh ! Heureusement, heureusement, passé le Restaurant Merlans, premier ravito, on retrouve la montagne originelle, un joli sentier au milieu des lacs, une merveille. On est pas beaucoup, un ou deux devant, idem derrière. Le Col de Bastanet franchi, on bascule sur une longue et belle descente vers Artigues. Un festival de rochers à sauter, je me régale, même si la pluie fait son apparition et rend le caillou fort glissant. J'en profite pour dépasser quatre coureurs - en bas 4 à 5 minutes d'écarts, c'est fou ce que la descente peut être efficace sur les chrono ! D'Artigues - deuxième ravito au 29° kil - je repars avec  David Wamster. Il me semble bien à l'aise dans les relances en montées, je laisse faire. Bien m'en prend, puisqu'il craquera dans la montée vers Sencours. Dommage, bien sympa. Il m'apprend qu'il est 8ème. Oulala, donc j'étais 9ème ! Quel départ finalement ! En revanche derrière ça revient fort. Normal, je ne lutte pas. Eric Arveux et Eric Ressencourt que j'avais doublé dans la descente, plus deux coureurs qui montent carrément en courant ! Esbrouffe ou super forme ? Peu m'importe. Sur le final je commence à avoir un peu la dalle, il a plu toute la montée, et je suis toujours en short/tshirt, mais le ravito du Col de Sencours n'est pas loin. "200 mètres horizontaux" m'annoncent deux bénévoles bien courageux par ce temps. Et là, comme dans un jeu vidéo, mon indice de vie à fait une chute vertigineuse. Un vent fou, la pluie, le froid. Ma veste et pantalon goretex dans le sac ne me protègent pas beaucoup. Un bénévole me suit. Craint il pour moi ? Je suis pris en charge au ravito comme pour un pit stop de Formule1. J'ai la tête qui tourne. Quatre soupes sont nécessaires pour me réchauffer. Je repars avec les deux Eric. Le temps de vider l'air de ma poche à eau, ils sont 200m plus loin. 

OFF
Je profite de la descente vers Hautacam pour me réalimenter. Double erreur fatales. Sans m'en apercevoir je loupe la bifurcation entre l'Ultra et le 80 km qui se coure le lendemain ... et poursuit sur le 80 qui est déjà balisé. Les Eric's m'appelleront en me voyant partir, mais je prend ça pour des encouragements de randonneur. Ce n'est qu'en arrivant à Tournaboup, point de jonction du retour du 160, que je me doute d'un truc. Je ne connais pas la parcours, ni la région, mais trouve bizarre de revenir plein Est. Mais bon, comme je n'ai pas quitté un seul instant le balisage (du moins le pensais je, n'ayant pas vu que j'avais eu 300 mètres débalisés au niveau de la bifurc). Je continue. Au Col de Barrèges, théorique km 137, je sais. Je téléphone au PC Course pour dire mon erreur et que je rentre par le parcours du 80. Mauvaise communication, finalement c'est le Sanglier (Emmanuel Lamarle qui fait le live de la course pour Ultrafondus), qui m'appelle et apprend la nouvelle au PC. Je finis en marchant bouclant le tour en 11h30 environ. Les deux Eric et David finiront 5, 6, et 7 du 160. Le bon peloton finalement. 

ON
Michel et Simon, les organisateurs et coordinateurs, ont pitié de moi, et dans un grand élan de générosité, me propose de repartir le lendemain avec le dossard de ... Géraldine ! Chouette ! 
Du coup bonne nuit de repos pendant que les copains se gèlent sur le Cabaliros les pieds dans la neige. Pierre Solignac (Soul) et Christophe (le mec avec qui il démonte et remonte des avions chez AF) avec qui on partage l'appart, et qui partent sur le 80, m'offre du rab de pâtes. Elle est pas belle la vie ! 
Et c'est partie à 5h du mat pour Géraldine, remontée comme une pendule (Comtoise). Je connais le parcours par coeur désormais. Les vannes auront fusées toute la soirée et encore le matin sur le thème sans variation de  "gaffe à pas prendre le tracé du 160 ...". Sgroumf et re sgroumf. 
Comme d'habitude sur une course qui n'est pas la mienne (tout le monde est ultra frais, pas moi), sur les trois premières montées (Portet, Bastanet, Sencours) je doit mettre le clignotant en permanence pour laisser passer des hordes de coureurs. En revanche dans les descentes c'est un véritable slalom entre des coureurs comme ventousés sur le cailloux. Je dois passer hors piste pour doubler, avec posé de pied dans les herbes sans trop savoir ce qu'il y a dessous. En un saut, parfois je passe des grappes de quatre ou cinq coureurs. Au Pic du Midi je suis 165ème, et à partir de là, tout en continuant à mon rythme, une folle remontée se met en route, en partie due aux descentes sans retenus, et au ralentissement général du peloton en montée. 128° à Tournaboup. On m'apprend que Bottle est parti il y a une heure du ravito. Objectif , le rejoindre au Col de Barèges. 91ème au Col de Barèges où je rejoins effectivement l'ami Bottle, quelle précision ! (d'ailleurs l'estimateur de Geofp l'avait prévu ! 82ème à Merlans, et après une dernière descente avec intoxication d'un coureur qui avait l'intention de rester derrière (recette : attendre une partie bien technique avec plein de pierres glissantes, vider sa gourde pour faire comprendre l'intention, sprinter, les chevilles étant priées de suivre), 77ème en 13h47 à l'arrivée. 

Epilogue
Un week-choc rondement mené, finalement presque mieux en vu du TDG que le 160 sec. Au moins n'ai je pas à récupérer d'une nuit blanche. Aucun problème de jambe et de pied, belle forme, mental en acier pour le TDG. Juste une tendinite ... à la main droite !!! A force de prendre la gourde à l'arrière du sac. Petite déception de ne pas savoir ce que j'aurais pu faire au scratch du 160, mais ce n'était de toute façon pas l'objectif. Alors basta. A refaire en mode On.
Un grand merci à Simon et Michel pour m'avoir permis de repartir. Aux bénévoles stoïques sous la pluie et le vent. Aux coureurs forts sympathiques, même ceux du 80 que j'ai un peu bousculé dans les descentes: sorry guys. 
Prochain rendez vous le 11 sept à 10h pour 4 jours et 4 nuits de bonheur en pays d'Aoste. 


1 commentaire:

  1. Salut Steph
    On va suivre ton TDG de près et interdit de s'arrêter une demi-journée à Bonati hein !

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