mardi, juin 02, 2009

La Dahuf’OFF Edition 1 – Reco de la Montagn’hard 2009, 30-31 mai et 1er juin 2009

Notre reco de la Montagn'Hard ce week end, racontée par Clerzou alias Philippe Labazuy.
Photos de Didier
Photos de Philippe

Videos:
- La descente chronométrée du Mont-Joly
- La montée depuis Notre Dame de la Gorge

"La joyeuse équipe était constituée de DidierP, d’UltraSteph et de bibi, avec le soutien moral de Coureursolitaires et de StephP, les 2 autres accolytes de notre équipe. La reco avait été planifiée sur 3 jours, pour des raisons logistiques, grand bien nous en a pris !

En préambule, malgré la grande qualité et la poésie indéniable du sieur Olive, il est, je pense, indispensable de rentrer la trace dans un GPS pour s’orienter sur le parcours, à moins d’être né dans le coin et d’y crapahuter à longueur de temps, il y a quelques pièges... Et puis, évitez ensuite d’effacer la trace comme je l’ai malencontreusement fait à la fin du 1er jour !

Ce petit CR vous servira, je l’espère, à préparer vos recos et mettra l’eau à la bouche des autres et des indécis qui n’ont pas encore rempli leur bulletin, Viendez nombreux, plus on est de fous...

Jour 1 – Saint-Nicolas de Véroce – Les Contamines 49.5 km – 3900 m D+/ 4100 m D- (environ...) – 11h.
Après des retrouvailles tardives vendredi soir et une courte nuit de 4h et demi, lever à 5h00, départ de notre point de chute chamoniard (merci l’entrepreneur de Stéph !) et après avoir amené un véhicule aux Contamines (arrivée jour 1), on file à Saint-Nicolas.
Départ 7h30 sous la banderole, pour 10 m de plat avant d’enquiller le premier monotrace de la journée. Autant dire qu’il y a largement de faire le tri au départ, y a pas à dire l’organisateur a pensé à tout !
La première bosse passe tranquille, idéale pour se chauffer, de même que la première descente qui amène tranquillement à Bionnay. Faire juste gaffe à enquiller le sentier à droite après une belle épingle, entre la D43 (après Les Plans) et Bionnay.
La deuxième bosse est également assez facile, bien régulière, une bonne partie dans les bois, avec traversée de la ligne du tramway du Mont-Blanc. La fin de l’ascension est peu pentue et on repart dans la descente, sur une large piste forestière, au niveau du Téléski des Chamois, jusqu’au ravito des Toiles. Jusque là ça va !
A partir de là, on quitte l’ambiance doucereuse du début du parcours et on rentre dans le vif du sujet. A partir de là, c’est du costaud, toujours ludique, très souvent buccolique (hein Olivier !), pour passer rapidement le Col de la Forclaz (1533 m) et rejoindre le Prarion par un magnifique sentier où alternent racines et rocaille, tantôt sur l’un ou l’autre des versants, de part et d’autre de la crête qui amène au Prarion (1989 m). Arrêt ravito express (tipiak, thon, sandwiches jambon-Saint-Nectaire selon les estomacs !). La courte descente qui ramène à l’hôtel-refuge du Prarion est tout simplement géniale, mais c’est le cas de presque tout le parcours, alors...
Après être remonté vers la crête de la Charme, c’est parti pour une descente agréable de 500 m de D- environ jusqu’au ravito de Bionnassay. Là, arrêt et remplissage du camel fortement recommandé, ce qui suit est plutôt velu ! Au fait, je ne vous ai rien dit sur l’équipe, on pète le feu, on piaffe en attendant les premières difficultés !

Le départ est plan plan et d’un coup ça se gâte, avec un bon coup de cul toujours des paysages splendides en direction du Nid d’Aigle. Sur un replat, on enquille joyeusement le sentier marqué « Interdit – Danger » pour se retrouver un peu plus bas devant la passerelle, délestée de ses planches pour l’hiver. Stéph propose bien de passer comme sur un pont-de singe, bingo on refuse en choeur avec Didier ! Du coup, remontée sur 200 m pour passer le torrent sur un gué franchissable sans problème, pour attaquer le Col de Tricot (2120 m), belle bête mais plutôt facile. La-haut, put... que c’est beau avec tout en bas les chalets de Miage. Belle descente en lacets sur un monotrace un peu rocailleux et pentu, qui passe tout seul. Nous voilà 600 m plus bas, sous les vivats de la foule en délire ! Après un court arrêt auprès d’une fontaine bienvenue pour refaire les niveaux et rincer les bestiaux, on s’attaque au coup de cul qui amène aux Chalets du Truc et on attaque une nouvelle descente censée nous ramener aux Contamines. Après une bonne séance de jardinage à essayer de repérer le départ d’une improbable sente à proximité de non moins improbables piquets ronds à bout rouge (cf road-book), on capitule. Là, désolé Olive, mais n’étant pas du coin, on n’a rien capté et on a loupé ce satané sentier...
Résultat : une coupe d’environ 150 m D+/D-, pour se retrouver sur le sentier d’Armancette ! Jolie montée agréable en sous-bois, tellement agréable qu’on n’a pas pu s’empêcher d’aller visiter le magnifique lac d’Armancette ! Nouveau plantage (désolé Serge, ça fait 2 de suite ! ) et encore un chemin interdit et pour cause. Il faut remonter pour passer une zone de glissement de terrain (2005 ?) qui nous permet de revenir sur les rails au niveau de la combe d’Armancette. Le sentier qui suit et qui ramène, après de jolis passages en balcons, puis en sous-bois, aux Contamines, et encore une fois magique !
Fin de l’étape 1, les troupes sont fraîches, tutti va bene !
Tartiflette, Vin de savoie et Glace à Cham et gros dodo au programme, c’est qu’il y a une moyenne à tenir, boudiou !

Jour 2 : Les Contamines – Notre Dame de la Gorge après passage au Refuge de Roselette - 45.5 km – 3650 m D+/ D- 11h.
Lever 5h30, et après le traditionnel ballet des bagnoles (une à l’arrivée à Notre Dame de la Gorge, l’autre aux Contamines, départ du jour 2), on s’attaque au gros morceau de la Montagn’hard en terme de déniv, de challenge et tutti quanti ! Un gros morceau de 1400 m de D+ quand même , le Mont Joly!
Le départ de la journée se fait traquillou en légère descente le long de la rivière. Mais très vite ça monte et quand ça monte, ça monte ! La montée se fait en 3 temps, une première partie dans les fraîcheur des bois, avec une bonne séance de jardinage à passer dré dans le pentu comme de bons vieux dahus, à la recherche d’une « sente buccolique ! » (sic). On débouche alors sur le deuxième tiers, le long d’une piste forestière et d’un petit raidard herbeux aui amène au dernier replat avant la bosse finale. La fin de l’ascension du Mont-Joly est plus coriace et plus rocailleuse. Pour nous, c’est dèjà l’heure d’une petite bouffe, ça fait 2h45 qu’on est parti des Contamines et on a fait environ 6 bornes :- ?
Le début de la descente sur la ligne de crête est propice à des pointes de 5-6 km/h ;-)
Et c’est enfin le départ de la descente chronomètrée, une dégringolade de 950 m enquillée en une trentaine de minutes, cool raoul ! Je ne sais pas qui fera vraiment les challenges montée et descente chronométrées à bloc, mais une chose est sûre ceux-là ou celles-là, s’ils vont au bout ensuite, auront droit à toute mon admiration éternelle !!! En clair, gaffe gaffe, il en reste tellement derrière que c’est juste dément de lâcher les chevaux à ce moment-là...mais, enfin, ce que j’en dis !
Une courte montée amène au ravito de l’Etape, au lieu-dit « Les Tappes », selon...
Nouvelle descente pour finir en bas de la vallée et c’est déjà l’arrivée à Notre Dame de la Gorge. On est encore bien, tellement bien d’ailleurs qu’on se plante un peu en lisant le road-book en diagonale, et au lieu de prednre le sentier qui passe par l’Anery on enquille directement sur le tracé de l’UTMB pour rejoindre le Chalet de Nant Borrant, et une coupe de 150m D+/D- dans la musette, une ! Ca nousd permet de faire de belles photos au niveau du pont romain et surtout ça nous évite une montée vraiment rude (qu’on fera le lendemain pour se faire pardonner !). Arrivés en visuel de La Balme, le tracé bifurque à droite en direction des Prés, par une montée pentue mais régulière et relativement facile à passer (enfin si c’était la seule de la journée...). Pause bouffe vers 13h30, au milieu de 3-4 chalets et d’un point d’eau généreux, tip top l’organisation ! A partir de là, le parcours devient vraiment exigeant, et il y a fort à craindre de grosses défaillances dans les heures suivantes, dans le secteur de la Balme... Méfiance et prudence seront de mises donc !
On redescend gentiment jusqu’à la Baleme pour monter faire un tour des lacs Jovet ou plutôt du lac principal. On remonte quand même sur un peu moins de 500m de D+ (surtout si comme nous vous loupez une première fois la bifurcation sous le Pylône et allez faire un tour sur le Plat Jovet !). 2 minutes et un demi-tour plus tard, on récupère un petit sentier rocailleux qui remonte sur des éboulis morainiques en 2-3 coups de cul jusqu’au lac, magnifique, inoubliable! La petite cabane en bois, le lac encore partiellement gelé, une ambiance écossaise (brume, grisaille), un grand beau moment de plus de cette journée ! Le tour se fait rapidement en traversant quelques passages encore enneigés et on revient rapidement en arrière en longeant le torrent sur la rive opposée, en direction du col de la Cicle. La montée n’est pas à proprement parler longue, l’approche est plutôt facile sur quelques centaines de m, mais la montée du col en lui-même, encore partiellement enneigé, sans trace visible et des pierriers et éboulis de part et d’autres du névé rend le passage du col de la Cicle(2376 m) particulièrement redoutable !
De l’autre côté, la neige nous empêche de trouver la bonne sente et on progresse cahin caha dans de gros éboulis, jusqu’à retrouver enfin la bonne trace qui amène à la ferme du Bolchu, après une descente assez technique bien que peu pentue d’environ 400 m de D-.Petite séance de jardinage avanr de récupérer le chemin qui nous amène sur la crête de l’aiguille de Roselette, un petit coucou aux marmottes et on file en 5 minute sur le refuge de Roselette, puis du chalet de Roselette. Fin de la reco Montagn’hard pour aujourd’hui, on redescend au parking de Notre Dame de la Gorge par une descente « monstrueuse » (en tout cas c’est comme ça qu’on l’a ressentie à ce moment-là de la journée), qui passe par la Chenalettaz et l’Anery. Racines, marches, pente redoutalbe par endroits, tout y est. Et là, on s’est dit, il est vraiment petit joueur, Olivier, il aurait pû nous faire passer par là, à la descente (folie douce) ou à la montée (folie furieuse). On n’a pas eu l’air cons quand il nous a appris qu’on s’était pitoyablement gouré lors de notre départ de Notre Dame de la Gorge en direction de Nant Borrant, on va se la faire et en montant cette montée de la mort ! Put..., la Montagn’hard est organisée par un dangereux pervers !
On finit la journée en déroulant sur 2-3 bornes de faux-plat, après l’Eglise, pour vidanger l’acide lactique et rejoindre le parking où est garée la voiture.
Fin du jour 2, les DahUFOs sont toujours debouts et en plus on est invités chez le pervers mentionné ci-dessus pour manger de délicieuses pâtes en compagnie d’Alice et Florent. Merci encore pour l’invitation, à charge de revanche !
Retour à Cham et dodo, il est déjà presque minuit...

Jour 3 : Décrassage - Notre Dame de la Gorge –Aiguille Croche – 18 km – 1460 m D+/D- - 4h15
Le réveil à 6h30, lundi 1er juin, n’est vraiment pas du luxe, on est bien crevés avec de bonnes valises sous les yeux, les nuits de 5-6 h à ce régime, c’est vraiment pas suffisant !
9 h00 pile, on part du parking de l’Eglise de Notre Dame de la Gorge pour se farcir directement la montée de la mort, mais jusqu’au Signal (un peu plus haut donc que la bifurcation qui ramène à Nant Borrant, au niveau de la Chelanettaz sur le tracé originel. Après Le Signal, on descend sur un large sentier au fond d’une combe pour remonter par de larges pistes 4x4 en direction de l’Aiguille Croche. Petite coupe le long du Téleski, pour arriver au plus court à proximité du sommet (2487 m), où il reste quelques plaques de neige, mais sans difficulté pour passer. La descente sur l’arête qui rejoint l’arrivée du Téléski du Monument est pentue et technique, gaffe aux chevilles ! fin de la reco du jour 3, retour par le Monument Funéraire, Le Signal et redescente de la mort jusqu’à l’Eglise de Notre Dame, à bloc pour casser de la fibre, parce que c’est marrant et parce que surtout c’est la dernière du week-end choc ! La dream team arrive à bon port, comblée par cette reco !

Bilan : environ 26 h de reco pour 9000 m environ et 113 km, en 3 jours...

Et la Montagn'hard en quelques mots : Superbe, Magique, Envoûtant... mais Monstrueux, Dantesque, Velu, du condensé de ce qui se fait de plus technique, en tout cas vu par le filtre de mon vécu de traileur de montagnes à vaches...

Ces trois jours confirment, si besoin était, que la clé du succès sera dans la gestion des descentes, gare à l’excès de zèle ou de confiance, il se paiera cash. Au vu du parcours, il me semble que la partie est gagnée à partir de l’Aiguille Croche, mais il faudra surmonter quelques coups de mou pour y arriver. Donc, comme dirait Fanfoué, faites le plein d’images positives avant la Montagn’hard !"

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