On a retrouvé la 7° Compagnie … au Cervin
39h30 - 162km - 10940D+
Photos
Un autre résumé en plus d'étapes
Données carto en Suisses
Matériel
Batons : oui
Chaussures : Queshua 700
Vêtements : tshirt Queshua, short Salomon/Pantalon RaidLight imperméable, veste Gore Tex Millet
Sac : Haglöfs Yak 28l + Porte Gourde et Saccoche ravito sur bretelle (entre 10 et 12kg)
Divers : Corde 30m, Crampons
Aliments : Saucisson-Pate d’Amande-Pain d’Epice / diner en refuge
Etienne Fert alias le chef Chaudard
Irina Malejonock – alias Germaine
Didier Petitjean alias Pitivier
Stéphane Couleaud alias Tassin
Etienne je l’avais rencontré lors d’un des nombreux Off qu’il organise – cf son site – le tour de l’Ubaye. Avant l’été, il fait part de ses projets de Off estivaux. Le tour du Mt Cervin retient mon attention puisque me permettant de compléter mon entrainement UTMB2007, comprenant entre autres trois week end chocs avec du volume. TMB/MB en et Mt Joly en juillet, Cervin début aout à trois semaines de l’objectif. Parfait. Didier, camarade de la Fortich’Off, se joint à nous, ainsi qu’Irina qui était au Ubaye Off également.
Départ de Paris Gare de Lyon le jeudi en fin d’après midi pour rejoindre Bellegarde, là je prend la voiture, direction Les Haudères en Suisse. Didier me donne rendez vous au camping Molignon, juste après Evolène, avec la consigne suivante : « pour reconnaître la tente, je laisserai les batons dehors » … va retrouver une tente dans un camping à minuit … et ben si je l’ai trouvé ! Dodo dans la voiture, et debout 6h, pour retrouver Irina et Etienne à Les Haudères.
Après les nombreuses considérations de retrouvailles et le temps de faire connaissance (5mn), nous voilà parti pour Arolla dans la Didier mobile qui transporte aussi bien de la terre que des trailers.
Etape 1 Arolla - Breuil-Cervina
35KM - 2640D+- 9H45
Hébergement : Hotel Miravidi - 40€/pers avec petit-dej - +39 0166 948097 - info@hotelmiravidi.com - http://www.hotelmiravidi.com
Un chemin avec un peu de via ferrata par endroit nous amène directement au glacier d’Arolla (2360-2860m) qui va justifier le portage des cordes pendant 4 jours, mais pas des crampons. Effectivement une légère couche de neige tombée la veille nous permet de passer avec nos chaussures de trails. Encordés, nous suivons les gros tripodes bleus en bois, la visibilité est bonne, il ne fait finalement pas si froid. Nous passons ensuite le col Collon (3000m) avant de découvrir la vallée d’Aoste que nous dévalons en croisant quelques touristes toujours surpris que l’on puisse descendre en courant tout en prenant des photos. Ben quoi, on a droit aussi à des souvenirs non ?
En bas, au niveau du Rifugio Prarayer, Etienne nous accorde une première pause déjeuné : 10mn, ca promet ! On repart pour une première petite montée de 300D+. Je suis toujours un peu lent à démarrer, et le replat qui suit est le bienvenu pour ne pas exploser. Mais le répit n’est que de courte durée, et une belle montée dans le cailloux nous amène directement au Col de Valcournera (3075m). Cette ascension de 700D+ me fait exploser sur le final dans un gros pierrier très joueur. Irina et Etienne menant une allure constante et d’environ 600D+/h, ce qui sera l’allure de base de toutes les ascensions du séjour. Après une jolie descente et un petit coup de cul de 100D+, un long chemin plat sans intérêt nous amène à Breuil-Cervina, petite station de ski Italienne. Arrivé à Breuil, ayant été missionné pour l’hébergement j’appelle l’hôtel : 5mn d’Anglais pour comprendre que tout le monde parle Français, et nous y vois-ci. L’hôtel ne faisant pas de diner, nous trouvons un restaurant pizzeria parfait : au menu, une demi pizza par personne plus un plat de pates. Avec ça, pas d’excuses pour le lendemain.
Etape 2 Breuil - EuropaHutte +2600 8h30
43KM - 2700D+ 2400D- / 9H45
Refuge EuropaHütte - 55CHF/pers incluant diner & breakfast - +41 027 / 967 82 47 - Mobile 079 / 291 33 22 - Fam.Brantschen.Europahuette@freesurf.ch
Réveil 6h30, pour un départ à 7h30 directement dans la pente sur les pistes de ski. Etienne et Irina repartent de plus belle, tandis qu’avec Didier nous faisons la causette. 1000D+, ca laisse le temps de mieux se connaître. En arrivant sur le Theodulpass (3301m), Didier se fait adopter par un Ultra-Chien qui l’aurait bien choisi pour maître.
Nous ré-encordons pour une belle traversée du glacier sur les pistes de ski. Le Cervin est tou proche et avec des arêtes magnifiques. Nous tournons autour. En descendant de jeunes filles nous prennent en photo, et là on sent que la corde est tout de suite plus lâche, les garçons courant plus vite. En bas, un surfer qui nous a dépassé mettra près de 15mn à se relever, on se demande toujours ce qu’il avait …
Une très longue descente de 1700D- nous permet de rejoindre Zermatt, station renommée. Ca fait toujours un drôle d’effet de retrouver d’un seul coup cette civilisation du gadget-souvenir et de la glace vanille-chocolat.
Nous déjeunons et repartons sur un superbe balcon via Täschalpe vers EuropaHütte. Après une douzaine de kilomètres, Etienne est soucieux. Nous devrions être presque arrivé, et au lieu de cela, le chemin droit devant n’est pas indiqué, en revanche EuropaHütte est indiqué en descendant. Après être parti en exploreur, il revient, et nous décidons de passer le barrage en prenant tout droit. En fait le sentier normal a été détruit par une coulée de pierre (les Suisses font de superbes tunnel pour protéger les promeneurs !). Nous la passons en faisons attention. La dernier petit raidillon nous fait un peu mal au jambes. Mais le refuge est en plein soleil, face à un glacier, et la matrone toute germanique nous fait un accueil … germain. Petite douche au lavabo, diner pantagruélique, et dodo avec une bande de joyeux lurons de 60ans de moyenne d’âge qui en paraissent 14 ½ avec de bonnes blagues de potaches. Dur à coucher les anciens !
Etape 3 Ottavan - Grüben/Meiden +2500 8h30
9H - 38KM - 2400D+ 2800-
Hébergement Hotel Schwarzhorn - 55€/pers incluant diner & breakfast - Carmen Tscherrig, Landstrasse 80, 3904 Naters, +41 027 932 14 14 - hotelschwarzhorn@tele2.ch
Levé 6h, depart 7h. Une certitude désormais : les cordes et les crampons ne servent plus à rien, mais faut les porter quand même ! Didier a perdu un gant. Irina ira jusqu’à vider et refaire tout son sac pour le trouver … finalement dans le sac à viande de Didier !
Un joli balcon dans les pierriers serpente avec de petits D+ qui permettent de s’échauffer gentiment. Un grognement sourd, avec Irina nous nous retournons, et voyons Didier qui descend droit dans un pierrier à 40% pour aller chercher son baton … Etienne qui arrive par derrière dans un virage semble surpris. « you don’t really wanna know … ».
Arrivée à Mittelberg (2580D+) de superbes chèvres avec de grandes cornes nous accueillent, même pas gênées pas notre présence. Grosse descente de 1400D- vers Saint Niklaus (1120m), où vers la fin je finis par buter sur une racine et m’étaler de tout mon poids. La pause déjeuner sur un beau fauteuil rouge se prend sans peine. Etienne, gourmand d’entre les gourmands, avait réservé une belle tarte dans sa boulangerie préférée.
C’est pas tout ça, mais faut retourner au charbon. Et une longue montée de 1700D+ sur 10km nous attend. Pas un jour à porter la corde, n’est ce pas Irina ? Première étape en forêt jusqu’au magnifique et traditionnel hameau de Jungu à environ 2000m. Un pallier intermédiaire permet de couper l’ascension en son milieu et de reprendre des forces – trop fort ces Suisses ! La deuxième partie se fera à un rythme endiablé, démarré par Etienne qui veut en finir. Nous nous attendons au Augstbordpass (2894m) à l’abri d’un petit rocher. Ouf le dénivelé de la journée est terminé, nous pouvons nous laisser descendre jusqu’à Grüben (1820m). Là l’accueil est toujours très … germanique, mais l’hôtel et la nourriture de qualité. Grüben ressemble un peu au village rêvé des petites filles de Heïdi, et Irina se verrait bien dans un petit chalet traditionnel … en lieu et place du dortoir. Mes chaussures Queshua ont rendu l’âme avec des œillets de lacet cassé. Les descentes ne vont pas être faciles demain …
Etape 4 Grüben - Les Haudères +3000 11h
46KM 11H 3200D+ 3500D-
La plus longue journée du périple, et au jeu de l’alternance du portage des cordes … c’est au tour d’Etienne et moi-même. Pour se mettre en jambe une première montée de 900D+ vers le Meidpass (2790m). Très joli sentier tout au long d’une rivière, nous pataugeons un peu à quelques endroits dans des espèces de tourbières. Ensuite nous descendons vers Zinal (1675m), où nous prenons un coca et un mini déjeuner. Déjà 20 bornes et 1000D+, c’est déjà ça de pris. Nous attaquons le gros morceau de la journée, l’ascension du col de Sorbois (2895m). Près de 1200D+, qui attaque par un sentier à 30% dans la fournaise. Vers 2000m nous apercevons la station de ski et l’air se fait plus frais. Nous traçons droit dans la pente afin d’aller au but plus rapidement, ce passage dans les pistes de ski ne présentant vraiment aucun intérêt. Avec Didier nous nous faisons la réflexion que le ski alpin gâche vraiment la nature. La descente se fait comme la montée, droit dans la pente, et Didier jusqu’ici un peu coincé avec son orteil douloureux, fait le pari que plus ca va vite, moins longtemps on souffre. Pari gagné !
On arrive vite en moins de 3km au barrage du lac de Moirry (2240m). Et c’est la dernière montée du périple qui est devant nous, 600D+ jusqu’au Col du Torrent (2916m). Une montée émouvante et assez jolie, au sommet de laquelle nous ferons les photos portraits souvenir. La descente vers Les Haudères (1452m)– qu’on aperçoit du sommet – est très joli au début. Nous traversons des alpages hors sentier. Une ampoule à la main ampute ma descente. Ensuite c’est la route sur les derniers km une course d’endurance qui commence, avec Irina qui a hâte d’en finir avec une grosse douleur sur le releveur qui handicapera son programme de fin d’été.
Sur le parking d’Arolla nous nous congratulons, et sommes super content de ces quatre jours de rêve. Avec une météo superbe (alors qu’il pleuvait des cordes le jour d’avant, et que les orages reprendront dés le lendemain de notre départ !), et un guidage d’Etienne comme toujours hors pairs. Le jour où il le miniaturise (encore plus de 73kg le bougre), je le préfère à un gps.
Comme j’ai un train à prendre le lendemain à 7h30 à la Gare St Lazare, on se dépêche et nous nous séparons. Le retour sera également épique, puisque lorsque j’ai voulu remonter ma vitre côté conducteur peu après Arolla, rien … moteur cassé ! Et sur l’autoroute A6 il a plu … Fraiche la nuit du retour !
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