www.raid-de-jouques.com
102km – 2362D+
Equipe : Vincent Baudrat, Maxime Moser, Laurent Dicaro, Stéphane Couleaud
26/27 MAI 2007
Prologue
Ca fait un petit moment que l’on prépare ce raid. En fait, nous l’avions déjà fait avec Vince et Emmanuel – un autre potos coureur et VTTiste chevronné – en 2004. Bien aimé. Sauf qu’au dernier moment le 4° nous avait laché et qu’on était donc pénalisé dés le départ de 25% des points. Mais souvenir d’un beau parcours avec une CO de nuit … pas simple.
En février Yoyo – alias Lionel Planes - m’annonce que son N+3 veut le recruter pour monter une équipe. Hum, ca me titille. D’autant qu’avec Lolo on a monté au sein de notre équipe de rugby le THS, une section THS Aventure. Avec déjà 2 courses à notre actif en 2007 : Noctiraid et Raid Eure 27. Performances régulière et du plaisir. Allez hop embauché. Max est un ami de Yoyo, qui nous met en contact. Gros crédit confiance d’entré (on est pas le potos de Yoyo tout à fait par hasard !). Vince est un bon camarade et performant et a envie de le refaire également. Bulletin d’inscription envoyé !
Petite frayeur en mars/avril avec un pépin de santé de Laurent, qui nous oblige à éventuellement recruter un 4°. Finalement Lolo décidera d’y aller quand même. Cool !
Vendredi 25 mai
Vince a emprunté le monospace de sa multinationale. Il passe prendre Lolo, et moi ensuite pour charger le matos. Oups suis en retard. Mais eux aussi. Match nul. En route A6/A7 pour rejoindre Max, heureux habitant de d’Eguille à 20km de Jouques, qui nous héberge pour la nuit. Nous arrivons sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller Marie … que nous ne verrons finalement même pas.
Samedi 26 mai
Levé 6h du mat. Déjeuné sur la terrasse de max avec un beau levé de soleil. Départ vers Jouques. On sort les vélos. Vince pleure devant l’état de mon VTT, qui fut le sien par le passé, et qu’il ne reconnait plus. Du coup il passe 1/2h à le régler et à le nettoyer, peine perdue, on part de trop loin.
10h, départ du raid avec une petite CO autour de Jouques. On croise Yoyo et son équipe. Sympa et pas trop dure, ca met dans le rythme. Nous faisons la plupart des premières balises, même si nous en loupons une facile. A la fin tout le monde se retrouve pour un nouveau départ en ligne pour l’épreuve longue de VTT.
Ca démarre très fort avec une chute dans le peloton au bout de 100m. On sort de Jouques, la voiture de tête libère le peloton sur les chemins. Et là ca commence à cafouiller pour notre équipe. Vince s’envole, Lolo à la peine derrière, pas encore tout à fait remis de son soucis au cœur il peine à prendre le rythme, Max et moi au milieu. Bref on passe son temps à se chercher et à s’attendre. Un team qui s’éparpille dés le début, pas de bon augure. Tant bien que mal le team se rassemble. Mais aussitôt reparti, le même scénario se répète. Et ce qui devait arriva. Après une longue montée, Lolo parti trop vite, sans prendre le temps d’échauffer son cœur, a mal. Il décide de stopper pour ne pas se mettre en danger. Je suis d’accord. Il rentre et on verra ensuite si il peu reprendre les autres épreuves. On perdra peut être 25% sur le VTT, mais pas forcément sur tout le parcours. En haut de la montée, j’en averti les autres. On repart dans la descente. Vince prend à nouveau, disons, les devants. Avec Max on suit à distance. Finalement dans le même rythme, une sorte de course poursuite avec Vince se met en marche. Pas très agréable. On a l’impression de le ralentir. Et nous nous sommes toujours un peu au taquet, pas vraiment ce qu’il faut faire sur une épreuve de près de 20h. De plus nous ne sommes jamais en visuel les uns des autres. Donc si le dernier à un problème, impossible de la savoir. Et il n’a plus qu’à compter sur la solidarité … des autres équipes ! Un comble ! Combien d’équipe vues en train de remonter ou d’attendre leur coéquipier sans savoir combien de temps ni pourquoi tout en étant complètement inutile à ce denier mal en point…Une courbe serrée, une jeune fille me passe à la corde, boum le sol tremble. Je suis tombé. Pas vraiment grave, je suis quasiment à l’arrêt. Nous arrivons à la barrière horaire avec 5mn de retard. Tant pis nous ne ferons pas le parcours élite (8km de course à pied en sup). Yoyo y aura droit. Nous attaquons la dernière descente avant d’arriver à Jouques et de terminer l’épreuve VTT. Vince s’échappe à fond, suivi de Max, et je ferme la marche avec mes plaquettes de frein usées. Un nuage de poussière devant. Mmax s’arrête. Vince se relève. Il est tombé. Je ne sais pas ce qu’il l’énerve le plus : la douleur et donc l’abandon probable ou bien d’avoir abimé son beau vélo. Le prix du "Plaisir" individuel. En revanche, je sais ce qui m’énerve. Le manque de cohésion et d’esprit de corps vient de délivrer son résultat en moins de 30km. Nous payons cash. De 4 au départ nous ne sommes plus que 2 à la fin. Avec Max nous arrivons à Jouques. Lolo nous attend, et va pouvoir reprendre avec nous. Chouette ! Et effectivement il finira tout le raid avec nous. Fallait juste lui laisser le temps d’échauffer son cœur et na pas partir trop vite …
Epreuve n°3, le Run&Bike. 2 qui cours et 2 en VTT. Pour nous se sera 1 seul VTT. On la laisse à Lolo pour qu’il se ménage et puisse assurer la longue journée de dimanche. Max et moi sommes bien, on court. Pour la première fois du raid nous sommes ensemble, une véritable équipe. Ca fait vraiment du bien. Je suis content. A la double tyrolienne Max prend l’appareil photo et essaie de me prendre en film. Pas si simple, rires ! En bas de la descente en rappel, Lolo nous attend. On lui promet que ce sera son tour le lendemain. C’est trop bon.
Epreuves 6 & 7, tir à l’arc, biathlon, et Suduku. Pour le tir c’est bien, pour le suduku les spécialistes Max et Lolo n’arrivent pas vraiment à compenser les néophytes Vince et moi.
Ca y est c’est fini. On monte les tentes. On mange une pizza. Petite discussion avec Yoyo sur la saison trail à venir. Son équipe est 6° au scratch. Ils sont bien dans la course. Nous sommes 58°. Avec 50% de pénalités sur le VTT et 25% sur les épreuves à venir, ca ne va pas être simple. Décidément je n’ai pas vraiment de chance dans les raids (cf autres résumés).
Dimanche 27 mai
Réveil à minuit. Petit dej dehors avec tout le monde. Sympa. Ambiance en ralentit ; Je démonte la tente. 1h du mat, on repart, toujours à trois.
Course d’approche en Run&Bike. Sur 4km je vais courir l’ensemble de la distance. Max et Lolo se partagent le VTT. La mise en orbite de Lolo est à ce prix. Je suis tellement content qu’on soit tous les trois. Je croise Yoyo qui descend du VTT pour une petite mise en jambe. C’est qu’ils ont des ambitions les cocos. C’est bien. Tout le monde est heureux.
On arrive dans un petit bois. On dépose les VTT. On prend les cartes. ; C’est parti pour une CO de nuit de 19 balises sur près de 30km. Génial. J’adore la nuit. Il fait bon, jamais chaud, absence totale de bruit, il y règne une atmosphère paisible. Tranquille. Nous mettons un peu de temps à trouver la 1ere car nous refusons de prendre le moindre azimut et voulons toujours savoir où nous sommes. Donc nous prenons les chemins et routes. Même si la carte est 99 et donc des chemins sont apparus et d’autres ont disparus au fur et eu mesure des coupes de bois. Même des lignes haute tensions apparaissent ! Nous sommes tellement dans le guidon que nous passerons même à 50cm de la balise 2 sans la voir ! A la balise 4 le parcours élite nous est fermé. Pas grêve. Même si Max nous fait un petit coup de moins bien (petite hypo), Lolo est de plus en plus en forme. Et ca c’est bon. L’équipe de Yoyo aura réussi à rentrer sur le parcours élite. Mais ils ne trouveront aucune balise et perdront plus de 2h. Dommage. Nous filons directement sur la balise 10. Nous sommes ensemble, soudés, c’est bon ! Ravito à la 10. le jour se lève. J’aime ce moment où une nouvelle journée commence. Arrivée sur la balise 11, rigolo, les gars de l’organisation sont sur des hamacs … superposés entre deux arbres ! La 12 nous ne la verrons jamais. Nous allons faire un azimut pour la première fois … et nous perdre au fond d’un talweg, et trouver difficilement la 13. Des lignes à hautes tensions absentes des cartes nous font perdre du temps pour la réorientation. Pendant près de 30mn nous ne seront pas où nous sommes. Un groupe nous amène ensuite sur la 14. Ensuite nous ne serons plus jamais seuls, et les balises s’enchainent comme des perles. Quelques traversées de gués plus tard, nous nous retrouvons sur la balise 19 et le point de départ du canoë.
Petit point du règlement, comme nous sommes 3, et que l’organisation veut que nous soyons 2 par canoë, il nous faut être avec une autre équipe de 3. Par chance, Berangère Gauthier des Twix Again attend elle aussi un quatrième. Ses deux compères sont partis il y a déjà 10mn. On met à l’eau et c’est parti pour 11km. Bérangère s’avère excellente en C2. Elle est de Jouques et connait parfaitement la rivière. ; Bon pour le moral. Nous rattrapons et doublons Max et Lolo. Puis d’autres concurrents. Elle ne lache rien. De petits rapides ponctuent le parcours. Bérangère relance bien la machine pour éviter les rochers, mon guidage semble lui convenir. A l’arrivée ses compagnons sont partis et l’attendront sur l’arrivée de la Tyrolienne. Les miens mettront 5 mn, à arriver. Il fait froid. Je rentre en hypothermie quand nous repartons en course à pied vers la Tyrolienne. Cette fois ci Lolo fera le tyrolienne et le pont de signe avec Max.
Petite course à pied, puis 13km de VTT pour terminer. Tout se passe bien. Lolo a pris les commandes, et c’est lui qui relance le groupe. Après chaque bosse, chaque virage. Il est le boss. Max et moi subissons avec plaisir. Après tout c’est dans la tête. Alors nous suivons toutes les relances. A l’arrivée à Jouques je suis surpris. J’aurai bien continué un peu. Mais je suis vraiment heureux. Car cette journée nous l’avons démarré et terminé à trois, toujours soudés, jamais séparés, solidaires, déterminés, et volontaires. Lolo à non seulement tenu, mais en plus performé. Max s’avère un excellent compagnon, tenace. Nous n’avons rien lâché, même dans les moments de doute, en perdition dans la pampa. En passant dans la rue principale nous croisons Vince à la table d’un bistro qui nous attend.
L’après
Nous prenons une douche, et à la remise des prix, Yoyo me raconte leur mésaventure. Ils seront finalement 17°. Belle perf quand même pour une équipe qui ne se connaissait pas vraiment. Nous sommes antépénultième, sans surprise rapport aux pénalités. La solidarité aura payé sur cette 2° journée, car sans les pénalités nous sommes dans le premier tiers.
Pour pouvoir espérer un bon classement sur ce raid que j’aime vraiment bien, il me faudra donc constituer une équipe vraiment solidaire. L’esprit d’équipe est plus important sur ce type d’épreuve que la performance individuelle. Ou plutôt la perf individuelle n’est rien si l’équipe ne reste pas soudée. C’est d’abord une aventure humaine.
Un point sur l’organisation : juste excellente, avec des bénévoles à chaque coin de route sur les parties balisées. Une grand gentillesse rencontrée partout. Un bel enthousiasme communicatif. Merci !
Retour sur Paris après avoir quitté Max. Nous dormons tout le long en laissant le volant à Vince, reposé.
Nous reviendront !